L'antisèche : la Ronaldo-dépendance du Real est poussée à l'extrême

Imprécisions techniques, manque de rythme et surtout d’envie. Alors que Manchester City découvrait ce stade de la compétition, les hommes de Manuel Pellegrini n’ont pas apporté le vent de fraîcheur attendu. Pire, leur seul mérite a été de faire déjouer le Real aligné dans son 4-3-3 habituel.

Un match ennuyant qui a fini par s’accélérer dans les dernières minutes. Mieux physiquement, les Madrilènes ont montré qu’ils avaient une marge bien supérieure à celle de City. Et que les Citizens risquent de souffrir au retour.

Dans un match fermé, difficile de faire émerger des joueurs. Joe Hart a tenu son rang en sauvant les Citizens en fin de match alors que l’arrière garde mancunienne, Kompany en tête, a livré une prestation sérieuse. Devant, en revanche, Sergio Agüero a été l’ombre de lui-même et n’a jamais été en position de faire la différence.

Du côté de Madrid, Gareth Bale n’a pas démérité mais n’a pas su prendre en main le destin de son équipe en l’absence de Ronaldo et après la sortie de Benzema, remplacé à la mi-temps. Modric a touché beaucoup de ballons sans réellement créer de décalages tandis que Toni Kroos n’a su faire parler sa précision que sur coup de pied arrêté. Seule satisfaction : le nouveau bon match de Marcelo, actif sur son flanc gauche.

39e : Touché, David Silva doit céder sa place à Kelechi Iheanacho. D’un 4-5-1 complémentaire avec De Bruyne dans l’axe, City passe en 4-4-2 et se prive d’un relais au milieu. Si "El Mago" Silva n’est pas dans la forme de sa vie, sa qualité technique et sa capacité de passes dans les espaces auraient pu servir aux Citizens et apporter le liant qui a manqué au jeu des Skyblues.

Comme le pourcentage de matches gagnés par le Real sans Cristiano Ronaldo en Ligue des champions. Avec lui, cela passe à 71%. Vous savez ce qu’il manquait à la Casa Blanca mardi.

Si vous cherchiez la définition de "faire tourner" le ballon, la voici. Mais ce soir, les Citizens ont plutôt tourné en rond en attestent les passes réalisées par City.

Certes, toutes les équipes ont besoin de leurs grands joueurs pour se sortir du pétrin. Mais cette saison, que cela soit avec Benitez ou avec Zidane, la Ronaldo-dépendance du Real Madrid est poussée à l'extrême en Ligue des champions. Dans leur parcours pas toujours flamboyant, les Madrilènes s'en sont à chaque fois remis aux exploits de leur triple Ballon d'Or, déjà auteur de 16 buts. Soit deux de moins seulement que toute l'équipe de Manchester City en C1 !

Contre la Roma en huitièmes, ce sont ses deux buts, dont un à l'extérieur, qui facilitent la qualification de la Casa Blanca. Contre Wolfsburg, c'est son triplé qui a permis aux Merengue de passer un obstacle qui a bien failli être insurmontable. Contre City ? On verra mercredi. Mais le Portugais est d'ores et déjà incertain pour la manche retour. Et c'est évidemment une mauvaise nouvelle pour Zidane et ses hommes. Le peuple madrilène peut croiser les doigts aussi fort que possible. Une victoire en Ligue des champions passera par les pieds de Ronaldo. Obligatoirement.