Ligue des champions, PSG - Malmö : Ibrahimovic vieillit, mais le PSG sait désormais faire sans lui

Zlatan Ibrahimovic va vivre un moment spécial. Pour la première fois de sa carrière, l'attaquant suédois va croiser la route de son club formateur, quatorze ans après l'avoir quitté. Mardi, Paris reçoit Malmö pour son entrée en lice dans la phase de poules de Ligue des champions (20h45). Avant le tirage au sort, "Ibra" avait confié ses espoirs de retrouver l'équipe de ses débuts. Le hasard a bien fait les choses.

Son entraîneur a tout fait pour lui offrir ce cadeau. Vendredi, le Suédois était prêt à affronter Bordeaux en Ligue 1 (2-2). Mais Laurent Blanc a préféré le préserver en vue de la C1. Un choix pas anodin pour le technicien français. On ne met pas impunément Zlatan Ibrahimovic en tribune ou sur le banc. Il fait partie de ces joueurs qui, dès qu'ils sont disponibles, veulent être à tout prix sur le terrain. Oui, mais Zlatan vieillit. Le joueur, âgé de 15 ans à son arrivée à Malmö en 1996, fêtera ses 34 ans le 3 octobre prochain.

Le physique n'est plus aussi solide qu'avant. Victime d'une entorse du genou début août, il a manqué les trois premiers matches du PSG en Ligue 1. Une pige à Monaco pour la 4e journée (0-3), puis il s'est à nouveau blessé avec la Suède face à la Russie. Touché à l'abdomen, il a pris place en tribune vendredi dernier et il reste encore un petit doute sur sa présence pour affronter son club formateur. "S'il peut participer à l'entraînement comme lors des dernières séances, alors on est sur la bonne voie. Il a une blessure assez profonde, pas grave mais douloureuse, gênante, a déclaré Laurent Blanc lundi. Ça va beaucoup mieux et j'espère que ça va se confirmer. Alors il sera dans le groupe et aura de grandes chances de débuter."

Ce n'est pas la première fois que Paris est confronté à l'absence de sa star. En début de saison dernière déjà, il avait été absent plus d'un mois, victime d'une talalgie. Il avait aussi manqué cinq des sept dernières journées de championnat, dont trois pour purger sa suspension après ses propos incendiaires à Bordeaux.

Faire sans Ibra, les Parisiens en ont pris l'habitude. Et il faut bien reconnaître qu'ils gèrent de mieux en mieux les indisponibilités du Suédois. Sans lui, Paris a pris l'un des meilleurs départs de son histoire en Ligue 1 et le club est leader après cinq journées. Depuis la saison dernière, sur la série de 13 victoires consécutives en Ligue 1, qui s'est achevée vendredi, "Ibra" en a manqué 8. De quoi montrer que Paris est au moins aussi redoutable sans Zlatan qu'avec.

Son absence règle le casse-tête de Laurent Blanc, soumis à des problèmes de riche pour composer son onze de départ. D'autant que l'arrivée de Di Maria a ajouté un élément à l'équation. Appelé à occuper un flanc de l'attaque parisienne, l'Argentin laisse une place de moins pour les Lucas, Pastore et Lavezzi.

Elle permet surtout de résoudre le dossier Cavani. Exilé sur un côté en présence du Suédois, ce qui va devenir encore moins facile après le recrutement de Di Maria, l'Uruguayen a pris la place dans l'axe avec la blessure de Zlatan. Après quelques performances moyennes, il semble avoir trouvé son rythme de croisière avec deux doublés à Monaco puis face à Bordeaux lors des deux dernières journées de Ligue 1. La saison dernière, sa meilleure période avait aussi coïncidé avec une blessure de son concurrent.

Le retour d'Ibrahimovic va amener un dilemme pour Blanc. Faut-il retirer à Cavani cette place qu'il appelle de ses vœux et à laquelle il commence à s'habituer? C'est de moins en moins évident. L'ancien buteur de Naples est l'avenir du club en attaque. Ibra, lui, ne sera à priori plus lié au PSG le 1er juillet prochain, lendemain de sa fin de contrat. La question se pose plus que jamais. Et si Paris ne peut pas se passer de lui, parce que son influence sur les adversaires et sur ses coéquipiers n'a jamais faibli, Laurent Blanc va sans doute réfléchir sérieusement à faire tourner plus souvent. Quitte à ménager sa vedette de temps en temps.