Avant Dortmund-Benfica : Aubameyang, crack européen ? Qu’il le prouve

C’est le genre de soirées qu’on préfère oublier. Celles où l’ivresse d’un grand rendez-vous fait tourner la tête. Et rater la mission initiale que l’on s’était assignée. Pour Pierre Emerick-Aubemayang, ce fut le 14 février dernier.

Le soir de la Saint-Valentin, "Batman" devait sortir ses habits de lumière pour réaliser ce qu’il sait le mieux faire : marquer. A l’extérieur, un but du Gabonais aurait donné une bouffée d’oxygène à son Borussia en vue de la manche retour. Las, il avait tout raté. Au point de sortir en cours de match à la 62e minute, une première depuis 2014, et de s’effondrer sur le banc.

Mais qu’a-t-il bien pu se passer pour que le Gabonais à la trajectoire fulgurante connaisse un tel cauchemar ? C’est simple, ce soir-là, dans la folle ambiance portugaise, il semblait maudit. Deux occasions énormes seul face au but et un penalty à la limite du grotesque, tiré mollement en plein milieu du but…

"Aubameyang rate tout", "penalty insensé" : la presse allemande n’avait pas manqué de s’en prendre à l’ancien de l’ASSE pour expliquer la défaite du club de la Ruhr. Alors face à la tempête, le club allemand s’était levé comme un seul homme pour défendre son buteur maison, qui lui a si souvent facilité la tâche. Logique.

Thomas Tuchel avait notamment évoqué la CAN, où son Gabon avait été sorti piteusement dès les phases de poule, pour évoquer un manque de fraîcheur physique : "Aubameyang n’est pas à son meilleur niveau physiquement depuis qu’il est revenu de la Coupe d’Afrique des nations. Cela s’est vu quand il a raté ses occasions". Physiquement mais également mentalement tant le capitaine des Panthères avait également été désigné comme bouc-émissaire.

Alors, face aux bourrasques, Aubameyang n’a qu’une seule solution : redevenir la tornade qui martyrise semaines après semaines les défenses de Bundesliga. Face à Fribourg (0-3) et Leverkusen (6-2), il s’est remis à l’endroit avec deux doublés. En 2017, il facture 6 buts en 8 matches. Une moyenne qu’il tient depuis le début de saison. Avec 25 buts en 30 matches, il présente des données ahurissantes. Au point d’apparaître évidemment dans le Top des meilleurs buteurs en Europe.

Une constante ces dernières saisons. Pour autant, ces coups de vent ressentis ces dernières semaines ont prouvé une chose : son nouveau statut de nouvelle star du football mondial le met inévitablement sous le feu des projecteurs. Pour le meilleur comme pour le pire. Et la qualité d’un "top player" se mesure également à sa capacité à rebondir. Surtout dans ces sphères européennes qu’il n’a finalement que peu côtoyées. Certes, "Aubam" en est déjà à 23 matches (et 8 buts) dans la compétition reine. Il n’empêche, il n’a pas encore ouvert son compteur but en match éliminatoire en C1. En 2013-2014, pour sa première participation, il avait buté sur les défenses du Zénith et du Real. L’année d’après, c’est la charnière de la Juventus qui l’avait mis hors d’état de nuire.

Alors, pour franchir un palier (et enfin rejoindre son club de cœur, le Real Madrid), Pierre-Emerick Aubameyang n’a pas d’autres choix que de porter Dortmund sur cette manche retour. Pour enfin ouvrir son compteur dans les matches qui comptent et rejoindre définitivement la confrérie des sérial-buteurs européens. Histoire que, cette fois-ci, ce soit le genre de soirées qui marquent une carrière. Dans le bon sens du terme.