L'antisèche de ASM-Dortmund : La plus belle équipe de cette C1 peut-elle devenir la plus grande ?

De A à Z. Comme des grands. La troupe de Leonardo Jardim a géré son match dans les grandes largeurs en laissant venir Dortmund dans son camp pour mieux exploser en contre. Ses sorties de balles combinées à la vitesse de ses joueurs a fait craquer Dortmund, vraiment à la ramasse derrière. Tranquillité, sérénité, talent et panache : voici les mots clés de la victoire de ce Monaco. Et clairement, ce mercredi, il y avait une classe d’écart entre ces les Azuréens et les Allemands.

Disons-le d’entrée : tous les Monégasques ont réussi un grand match. Un énorme match, même. Mais le côté gauche des Rouge et Blanc, emmené par le scintillant Lemar, auteur de deux passes décisives, a fait un mal fou à l’arrière-garde allemande. Comme à l’aller, Mbappé a fait vivre un enfer au trio Ginter-Sokratis-Piszczek. Derrière, Kamil Glik a tout repoussé tandis que le retour de Bakayoko au milieu a fait du bien.

Côté allemand, Ousmane Dembélé et Shinji Kagawa ont été les seuls à sonner la révolte. Si Reus a marqué, c’est surtout Pierre-Emerick Aubameyang qui aura déçu. Invisible, le Gabonais est passé à côté de sa double confrontation. Mention spéciale au milieu allemand qui aura pris l’eau à chaque accélération monégasque.

On aurait pu parler du coup franc de Sahin à 1-0 qui s’est écrasé sur le poteau (14e). Mais c’est davantage les choix du technicien allemand qui posent question. L’absence de Dembélé au coup d’envoi était une anomalie et ce n’était pas la seule. Face à une équipe de projection telle que Monaco, la paire Weigl-Sahin, très bons joueurs de ballon par ailleurs, était trop esseulée. Surtout, sur l’ensemble de la confrontation, il n’a jamais réussi à prendre à défaut Leonardo Jardim qui a tendu le piège parfait. Piège dans lequel Tuchel est tombé à pieds joints.

Il fallait bien qu’on en parle. Avec son nouveau but, Mbappé a inscrit sa 5e réalisation en 4 matches de phase finale de C1. Déjà autant que Griezmann qui en compte 15. Il a quel âge déjà ?

Mbappé, Dembélé, Lemar, Mendy… Difficile de ne pas tomber sous le charme.

1994, 1998, 2004 et 2017 : quatre fois, l’ASM s’est qualifiée pour les demi-finales de la Ligue des champions. A l’échelle des géants européens, cela ne représente rien. Ou pas grand-chose. A l’échelle du foot français ? C’est énorme puisqu’aucune équipe française n’était parvenue à ce stade depuis l’OL en 2010. Ajoutez à cela que, depuis 1992/1993 et la naissance de la C1 moderne, seuls l’OM (vainqueur en 1993), le PSG (demi-finaliste en 1995), Nantes (demie en 1996) et donc Lyon ont intégré ce cercle très restreint.

Niveau régularité, pas de débat, l’ASM est bien le spécialiste français. Surtout, cet ASM régale à chaque sortie. Mais spécialiste ne dit pas forcément meilleur. Car, jusqu’ici, Monaco n’a rien gagné et va désormais trouver sur sa route la crème du vieux continent. Pour espérer aller au bout, l’ASM aura besoin de briller. Tout autant qu’aux tours précédents. Mais sans doute, aussi, de se retrousser les manches et, parfois, remplacer le rouge et blanc par le bleu de travail. Une autre compétition commence. Monaco peut-elle la remporter ? Avec cettte équipe scintillante, rien n’est impossible.