Mieux vaut-il terminer 1er ou 2e de son groupe de Ligue des champions ? Cette année, ça se discute
Mis à jour 06/12/2016 à 12:02 GMT+1
Mardi soir, le Paris Saint-Germain défie Ludogorets lors de la dernière journée de la phase de poules de la Ligue des Champions (20h45). Paris a son destin entre les mains et, sauf cataclysme, possède toutes les chances de s'adjuger la première place de son groupe. En temps normal, cela permet d'attendre le tirage au sort des huitièmes de finale avec sérénité. Cette année, c'est un peu moins vrai.
Il y a bientôt deux semaines, Arsène Wenger a lancé une phrase qui a fait froncer ou lever - c'est selon - quelques sourcils dans la confortable salle de presse de l'Emirates Stadium. Alors que son équipe venait de perdre la tête du Groupe A et, probablement, laisser le Paris Saint-Germain terminer premier, l'Alsacien a affirmé, sans sourciller lui, l'assertion suivante :
On peut se demander, quand on regarde les autres groupes, si c'est vraiment un avantage de finir premier de groupe.
Derrière l'interrogation à voix haute du manager des Gunners, ne cherchez pas seulement de la mauvaise foi ou de l'aigreur liée au nul concédé face au PSG (2-2). Mais une réaction assez partagée ces derniers jours et qui s'explique le plus simplement du monde : lundi prochain, lorsque seront tirés les huitièmes de finale de la Ligue des champions, on retrouvera dans les deuxièmes de groupe le Bayern Munich, Manchester City et le Real Madrid ou le Borussia Dortmund. Soit trois équipes qui ont au moins atteint la finale de la C1 depuis 2013. Et une quatrième qui a accédé aux demies pour la première fois de son histoire pas plus tard qu'au printemps dernier.
- Si le PSG se débarrasse mardi soir, de manière assez prévisible et attendue, de Ludogorets et termine premier de son groupe, les Parisiens prendront donc le risque de tomber sur l’un de ces ogres. Mais, en contrepartie, ils auront également la possibilité de tomber sur le Bayer Leverkusen. Pas exactement la même chose.
- Si Paris termine deuxième, le FC Barcelone, l'Atlético Madrid, le Borussia Dortmund ou le Real Madrid et probablement la Juventus Turin attendront le champion de France au tournant.
Bref, ça ressemble à la peste ou au choléra.
Le coup des chapeaux a tout changé
Cela ne vous a pas échappé : avant même l’épilogue du premier tour, le menu des huitièmes de finale parait plus équilibré que les saisons précédentes. Et ce, pour une raison assez simple : la modification des chapeaux de la phase de poules a changé la donne.
Pour rappel, lorsque le tirage au sort du premier tour de la C1 a été effectué en août, le premier chapeau n'était plus constitué des équipes les mieux classées à l’indice UEFA. Mais des champions des 7 pays issus des pays bénéficiant du coefficient UEFA, ainsi que le tenant du titre de la Ligue des champions (Real Madrid). Par conséquent, il n'est plus possible d'avoir trois clubs de Liga ou de Premier League dans le premier pot.
Ceci explique pourquoi Leicester faisait partie du chapeau 1 et pourquoi l'Atlético Madrid s'est retrouvé dans le groupe du Bayern Munich ou que le Real Madrid devra batailler avec le Borussia Dortmund pour la première place du groupe, mercredi soir. Avec l’ancien système de répartition, Leicester aurait été relégué dans le chapeau 4 et les géants auraient été dispatchés dans des groupes différents. Ainsi, ils se seraient évités jusqu'au printemps. Et, sauf cataclysme lors des six journées de la phase de poules, personne n’en serait à se demander s’il y a vraiment une différence entre la première et la deuxième place.
Le chapeau 1 cette saison
1 | Real Madrid |
2 | FC Barcelone |
3 | Leicester City |
4 | Bayern Munich |
5 | Juventus Turin |
6 | Benfica Lisbonne |
7 | Paris Saint-Germain |
8 | CSKA Moscou |
Le chapeau 1 tel qu’il aurait été sans réforme de l’UEFA
1 | Real Madrid |
2 | FC Barcelone |
3 | Bayern Munich |
4 | Atlético Madrid |
5 | Paris Saint-Germain |
6 | Borussia Dortmund |
7 | Juventus Turin |
8 | Arsenal |
Historiquement, terminer deuxième est-il dramatique ?
Sur 104 confrontations (depuis 2003/2004 et l’introduction des 8es de finale), les premiers de groupe mènent 75 qualifications à 29. Etre deuxième n'est donc pas rédhibitoire mais il n'est pas inutile de rappeler que ceux-ci ne mènent pas la vie de château depuis quelques années.
- En 2008, 5 des 8 deuxièmes de groupe s'étaient qualifiés pour les quarts de finale.
2009 : 3/8
2010 : 4/8
2011 : 1/8
2012 : 2/8
2013 : 2/8
2014 : 0/8
2015 : 2/8
2016 : 2/8
Depuis 2011, c'est pain sec et eau. Parce que le fossé s'est creusé entre les géants et les autres. Et que les affiches du Top 16, souvent déséquilibrées, tournent plus que jamais en faveur des puissances du Vieux Continent.
Il n'est cependant pas anodin de noter que, sur les deux dernières saisons, Paris a réussi à passer les 8es à deux reprises en terminant… deuxième de son groupe. C’était face à Chelsea. De là à les encourager à prendre Ludogorets par-dessus la jambe, il n’y a qu’un pas que l’on ne franchira pas. Parce que personne ne s’est jamais plaint de jouer un huitième de finale retour à domicile. Et parce qu’après la claque de la Mosson, ça ferait mauvais genre. Vraiment mauvais genre.
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