Alphonse Areola, la réponse au paradoxe parisien

Trois matches, trois victoires, 12 buts marqués, aucun encaissé. Alors, tout va bien pour le PSG en Ligue des champions cette saison ? Difficile en tout cas de faire la fine bouche à la lecture du premier bilan et alors que Paris pourrait déjà être en huitièmes de finale mardi soir. Et pourtant. Si les statistiques sont aussi flatteuses, elles le sont en partie grâce à la bonne tenue d'Alphonse Areola dans les bois.

Car l'équipe parisienne est un des plus gros paradoxes de cette première moitié de la phase de poules. Elle est la dernière à ne pas avoir encaissé de but après trois journées tout en étant l'une des plus exposées aux offensives adverses. Ce, contre le Bayern, certes, mais aussi contre le Celtic (3 buts marqués) et Anderlecht (toujours aphone), deux des équipes les moins prolifiques dans la compétition jusqu'ici. Et le portier de la capitale n'est pas étranger à la bulle des siens dans la catégorie buts concédés. Après trois matches, il pointe à un parfait 100% d'arrêts tout en étant l'un des gardiens avec les plus sollicités jusque-là en C1.

Avec 16 parades, seul son homologue de Maribor Jasmin Handanovic a réalisé plus d'interventions en trois matches. Le jeu ultra-offensif du PSG fait nécessairement pencher l'équipe d'Unai Emery vers l'avant, et met en danger son arrière-garde. Mais cette dernière n'est pas impériale pour le moment et aurait presque tendance à se reposer sur la sécurité Areola entre les poteaux.

Paris est ainsi l'équipe qui concède le plus de corners depuis le début de la compétition (9 par rencontre). Dans le même temps, elle est aussi celle qui fait le moins de fautes, que cela soit parce que sa défense est débordée et ne peut intervenir ou par excès de gentillesse dans le pressing et les interventions. Mais le bon travail de l'ancien de Lens et Villarreal dans ses buts suffit pour le moment à tenir bon.

Pas encore pleinement serein (comme à Anderlecht), ni encore pleinement patron, Areola est au moins devenu rassurant. Il est en tout cas suffisamment solide pour avoir clôt la discussion à son poste et il ne fait pas de bourdes qui coûteraient cher, un de ses péchés mignons ces dernières saisons. Au-delà des chiffres, le plus impressionnant reste à quel point sa confiance, en lui, et qu'il dégage pour ses partenaires, a drastiquement changé. Avec son 16/16 en cours, il a totalement renversé sa série de chat noir qui lui avait coûté sa place la saison dernière. Après le deuxième but d'Alassane Pléa lors de Paris – Nice du 11 décembre, Areola avait encaissé sept buts sur les sept dernières frappes concédées par les Parisiens, puis 9 sur 10 six jours plus tard à Guingamp.

Comme la saison dernière, le dernier rempart parisien convainc sur la scène continentale. Après tout, Kevin Trapp avait bien été élu meilleur gardien de la phase de poules en 2016-2017. Mais comme l'histoire l'a montré, la vérité des chiffres et des honneurs ne fait pas forcément celle des trophées et de la valeur. Le 100% d'Areola doit encore passer de l'anecdote au synonyme de réussite. Le reste de la défense serait bien inspirée de lui faciliter la poursuite de cette bonne série.