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"Sac poubelle", "viol" : la Juve démonte l'arbitrage

Louis Pillot

Mis à jour 12/04/2018 à 10:48 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - La Juve a touché du doigt un exploit historique mercredi contre le Real en quart de finale retour, avant de concéder un penalty dans le temps additionnel et voir Gianluigi Buffon expulsé pour contestation. De quoi faire naître une vaine polémique sur l’arbitrage, relayée par le capitaine de la Juve, son entraîneur et son président.

Buffon Oliver

Crédit: Getty Images

Gianluigi Buffon rêvait sans doute d’une autre sortie, pour son probable dernier match en coupe d’Europe. Las : le gardien historique de la Juve a été expulsé dans le temps additionnel de Real-Juve, à l’instant même où les espoirs de remontée de la Vieille Dame s’écroulaient.
Quelques secondes avant, Michael Oliver signalait un penalty pour une faute de Benatia sur Lucas Vazquez. Cristiano Ronaldo ne s’est pas fait prier pour le transformer. Les Turinois, eux, avaient toujours la décision en travers de la gorge après le match. Buffon en tête.
"L’arbitre a sifflé une faute qu’il est le seul à avoir vu", a confié le gardien turinois au micro de beIn Sports. Quelques minutes plus tard, il renchérissait auprès de Mediaset : "C’est une action plus que douteuse. L’arbitre avait un sac poubelle à la place du coeur."
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Buffon : "L'arbitre a été un tueur, un animal"

Le "coeur", la "sensibilité", le "sang-froid" : les mots sont revenus dans toutes les déclarations turinoises du soir. Buffon, encore lui, précisait en masquant sa rage : "Pour avoir des grands joueurs, il faut avoir de grands acteurs autour, que ce soit les présidents, les entraîneurs ou les arbitres. Il faut avoir de la sensibilité dans les grands moments. Sinon, on reste dans les tribunes. L'arbitre aurait pu y être avec sa femme, en trian de manger des chips et boire un sprite."

"La personne la plus triste ce soir, c’est l’arbitre"

Blaise Matuidi, auteur du 0-3, parlait lui de "recul" : "L’arbitre a tout gâché car il n’a pas gardé son sang-froid. Il aurait pu prendre du recul. Nous sommes en quarts de finale de la C1, dans les arrêts de jeu. Il n’en a pas eu, il a réagi tout de suite, et il a gâché tout ce que nous avions fait pendant le match." Comme si, moralement, l’arbitre avait dû fermer les yeux, tant la Juve méritait sa qualification au prix de sa remontée inespérée avant le temps additionnel…
Au vu de certaines décisions litigieuses du match aller, le goût de la défaite n’en était que plus amer pour la Juve. Max Allegri, aperçu en train de s’écharper avec Sergio Ramos sur le bord du terrain, a notamment évoqué la faute sur Cuadrado à Turin : "Le penalty sifflé à la dernière seconde pour le Real est l’inverse de celui non-sifflé sur Cuadrado à l’aller, à la dernière seconde aussi." Plainte paradoxale, mais compréhensive.

L’appel du "coeur" ne peut pas tout justifier

Fait étonnant -mais devenu commun-, le président de la Juve est lui-même monté au créneau après la rencontre. Andrea Agnelli a profité de la polémique pour effectuer un plaidoyer pour l’arbitrage vidéo : "Si on a une technologie qui peut aider l’arbitre, il faut l’implanter, parce que c’était évident qu’il n’y avait pas penalty. La personne qui sera le plus triste ce soir, c’est l’arbitre." Pourtant, les images de la faute du soir ne permettent pas de trancher. Benatia a-t-il poussé Vazquez ? L’Espagnol tombe-t-il avant le contact ? Une chose est sûre : la polémique ne sert pas l’image de la Juve.
Buffon aurait pu être un loser magnifique, aurait pu (dû ?) tenir ses nerfs pour faire face à Ronaldo sur le tir au but. La Juventus Turin a assez d’expérience européenne pour savoir que ces rencontres se jouent sur des détails. Le placement de Benatia, avant la faute supposée, en est un. L’appel du "coeur" ou de la sensibilité ne peut pas tout justifier. Si le défenseur turinois avait été plus réactif, ou si Alex Sandro n’avait pas couvert, ce quart de finale magnifique aurait pu s’éviter une polémique. Il aurait pu se terminer, simplement, sur les mots de Zinédine Zidane : "Ce qu’on a vu ce soir, c’est un truc de fou."
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Gianluigi Buffon motzt gegen den Schiedsrichter

Crédit: Imago

Benatia parle de "viol"

Mais outre Gianluigi Buffon, Medhi Benatia s'est également montré virulent en zone mixte. "C'est un viol, qu'est ce tu veux que je dise, c'est un viol", explique le défenseur, coupable de la faute à la dernière seconde sur Vazquez. "Il y a cette action à la dernière minute (...) Il ne me voit pas arriver de derrière, j'essaie de le contourner pour pas le toucher et avec mon pied gauche je touche le ballon. Lui, il joue bien le coup, il se laisse tomber et l'arbitre a le cran de donner penalty à la dernière minute", poursuit l'international marocain.
"Honnêtement j'en ai vu des matches, j'en ai joué, jamais tu peux siffler un penalty comme ça à 93e minute. Il n'y a pas de poussette, s'il y a un contact c'est avec ma cuisse et ça fait partie du football. Il n'y a jamais l'intention de le gêner, de le pousser. C'est dur, on a l'impression ce soir que vraiment on s'est fait violer", conclut Benatia. Difficile de faire plus clair...
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