L'exploit de la Roma : historique à bien des égards

Pour la troisième fois de l'histoire moderne de la Ligue des champions, une équipe battue par trois buts ou plus à l'aller a renversé la situation au retour. Les premiers à avoir réussi un tel tour de force sont espagnols : le Deportivo La Corogne avait sorti l'AC Milan en quart de finale de l'édition 2004 (1-4, 4-0). Le FC Barcelone, faut-il le rappeler, avait fait encore plus fort l'an dernier en éliminant le PSG après la raclée de l'aller (0-4, 6-1). Treize mois plus tard, les Catalans ont subi un outrage équivalent (ou pas loin) en cédant à Roma (1-4, 3-0). Ironie du sort, deux de ces trois retournements de situation sont intervenus en 2017 et 2018 alors que la C1 n'a jamais été aussi déséquilibrée.

L'AS Roma et la Ligue des champions, ce n'est pas une histoire d'amour. Le flirt n'a jamais été très long, sinon en 1984, année où les Giallorossi avaient disputé la finale à… Rome. Et perdu aux tirs au but face à Liverpool et au fantaisiste Bruce Grobbelaar (1-1, 2 tab à 4). Depuis, le club de la capitale italienne n'avait jamais retrouvé le dernier carré. C'est chose faite. La Ville Eternelle aura patienté une éternité : 34 ans.

Si le Barça avait puni le PSG dans les grandes largeurs en 2017, il n'avait jamais été victime d'une tel scénario. Et là, on ne s'arrête pas à la Ligue des champions. C1, C2 ou C3, le FC Barcelone n'avait jamais laissé filer une qualification avec trois buts d'avance dans la poche. Il y a un début à tout et c'est tombé sur Valverde et ses hommes. D'autant plus incroyable que Barcelone a encaissé mardi soir à Rome autant de buts que lors de ses dix précédentes rencontres de Ligue des champions.

A l'heure où la Ligue des champions ne se veut pas prêteuse et récompense toujours les mêmes (ou souvent), le FC Barcelone, vainqueur en 2015, va manquer le dernier carré pour la troisième édition de suite ! Une éternité à l'échelle du club catalan et au vu de sa puissance sportive et économique. La dernière fois que le Barça avait loupé les demies trois fois de suite, Lionel Messi était un jeune garçon. Après la finale d'Athènes, qui avait vu la bande de Cruyff balayée par l'AC Milan (4-0), les Catalans avaient connu une petite traversée du désert puisque leurs trois participations suivantes les avaient vu se casser les dents avant le dernier carré. En 1995, le PSG les avait balayés en quart, en 1998 et 1999, le Barça s'était brisé sur le mur du… premier tour.