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Les origines de l'ADN européen du Real Madrid

Antoine Donnarieix

Mis à jour 25/05/2018 à 16:41 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Ce samedi, le Real Madrid va affronter Liverpool à Kiev, pour ce qui constitue la seizième finale de C1 de sa riche histoire. Si la Maison Blanche a remporté déjà douze fois le trophée, elle puise depuis toujours les mêmes ingrédients dans ses réserves pour percer dans la compétition. Car le Real et l’Europe, c’est avant tout l’histoire d’une immense détermination.

Cristiano Ronaldo, Raymond Kopa, Michael Owen, Luis Figo et Zinedine Zidane réunis sur la pelouse de Santiago Bernabeu.

Crédit: Panoramic

"Ils ne font pas de chichi. Si tu ne les enfonces pas, ce sont eux qui t’enfoncent. Ça fait trente ans que le Real Madrid aborde ses matches comme s’il s’agissait de bras de fer. Ils vivent chaque rencontre comme un duel. Ils te regardent droit dans les yeux et ils te défient. ‘Tu veux attaquer ? Vas-y, nous aussi on va le faire. Mais si vous ne marquez pas, nous, on la mettra dedans.’ Il ne faut pas donner d’espoir au Real." Les mots de Xavi Hernández prononcés dans une interview à So Foot en février dernier sont unanimes : pour vaincre ce Real, il ne faut rien laisser au hasard. Pourquoi ? Parce que cette équipe est désormais en pleine connexion avec son lien charnel à l’Europe.

Wolverhampton, cette "meilleure équipe du monde"

Pour comprendre l’ADN Real Madrid, il faut s’intéresser aux graines semées il y a bientôt 64 ans, le 13 décembre 1954. Au sortir d’une victoire 3-2 de Wolverhampton à Wembley contre l’équipe nationale de Hongrie, finaliste au dernier Mondial et victime du miracle de Berne, une presse anglaise dithyrambique qualifie les Wolves de "meilleure équipe du monde". Deux journalistes, Gabriel Hanot et Jacques de Riswick, parviennent alors à convaincre le directeur de L’Équipe, Jacques Goddet, d’organiser une compétition continentale annuelle entre clubs européens, histoire d'associer la pratique à la théorie. Sans le savoir, ces trois hommes sont en train d’inventer la future C1.
Goddet fait appel à Carlos Pardo, rédacteur au Mundo Deportivo et correspondant espagnol du quotidien français, pour inviter la meilleure équipe du pays aux festivités. L’équipe phare de l’époque en Espagne, c’est le FC Barcelone. Auréolé de vingt-et-un trophées majeurs (six championnats en 1929, 1945, 1948, 1949, 1952 et 1953, douze coupes du Roi et trois coupes Eva Duarte), le Barça possède le plus gros palmarès du foot espagnol. Dès lors, Pardo prend rendez-vous avec le président du club catalan de l’époque, Francisco Miró-Sans. Par la suite, la décision prise en réaction à cet entretien sera sans doute la pire de toute l’histoire blaugrana.

L’invitation refusée du Barça, la voie royale pour le Real

Le prestige international du Barça lui permettait de passer avant le Real, mais le club catalan a laissé passer sa chance en déclinant l’invitation de L’Équipe. Pourquoi ? Car les Barcelonais pensent que la création parallèle de la Coupe des ville de foires, ancêtre de l’actuel Ligue Europa et organisée en partenariat avec la FIFA, sera à l’avenir la plus grande des compétitions européennes. Grave erreur… Désireux de participer à la compétition, le Real Madrid s’associe à L’Équipe et l’UEFA pour lancer la Coupe d’Europe des clubs champions (même si sur les seize participants initiaux, seuls la moitié seront en réalité champions nationaux).
Pour son premier match dans la compétition, le 8 septembre 1955, le Real Madrid s’impose contre le Servette (2-0) avant d’écraser les Suisses à Madrid au retour deux semaines plus tard (5-0). La suite ? Ce sont cinq C1 remportées consécutivement (1956, 1957, 1958, 1959 et 1960) qui vont écrire en lettres d’or la légende du Real Madrid. Outre les stars Alfredo Di Stéfano, Francisco Gento ou l’illustre Raymond Kopa, il y avait aussi le défenseur central José Émilio Santamaría. Aujourd’hui installé dans la périphérie madrilène, l’homme de 88 ans se rappelle de cette période faste pour So Foot. "Avant, tu n’avais pas la télévision et la publicité qui servent tous les intérêts économiques du club. Nous étions de vrais amis, ce concept renforçait notre équipe. Notre amitié nous permettait d’aller vers un objectif commun : gagner, gagner et encore gagner. C’est l’essence même du Real."
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di stefano real madrid

Crédit: Eurosport

L’hydre de Lerne

À n’en pas douter, le Real fait désormais peur à ses adversaires au moment de se qualifier pour une finale de Ligue des champions. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur quinze finales disputées, le Real n’en a perdu que trois, soit un taux de réussite de 80% sur la dernière marche. Hallucinant. Le Real, c’est l’hydre de Lerne moderne : à chaque fois, son adversaire veut lui couper la tête et se cherche souvent des excuses arbitrales pour discréditer la victoire de l’ogre madrilène.
Mais la vérité, c’est qu’au moment où on pense lui couper la tête, ce Real en ressort plus fort, plus conquérant, et donc plus dangereux. Pour se mesurer à cette bête féroce contrôlée par son maître Zinedine Zidane, le Liverpool de Jürgen Klopp pourra au moins se réconforter grâce, là encore, à l’histoire. En compagnie du Benfica Lisbonne en 1962 et de l’Inter Milan en 1964, les Reds sont les seuls à avoir fait chuter le Real en finale de C1. C’était en 1981. Et cela paraît si lointain…
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