Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Avant Tottenham - Manchester City / Mendy - Guardiola, polémiques, fatigue et dépendance

Cyril Morin

Mis à jour 09/04/2019 à 19:34 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - De retour sur les terrains après une longue absence, Benjamin Mendy postule pour une place de titulaire ce mardi face à Tottenham. Le début d'une nouvelle histoire avec Manchester City ? Possible même si sa relation avec Pep Guardiola reste encore tumultueuse.

Benjamin Mendy et Pep Guardiola

Crédit: Getty Images

"Maintenant, tout va bien. Il faut oublier le passé et penser à l'avenir". Samedi, Benjamin Mendy n'a pas connu une après-midi ordinaire. Si City s'est qualifié pour la finale de la FA Cup, le latéral gauche mancunien est lui redevenu un joueur de foot professionnel. L'international français n'avait disputé que 27 petites minutes en 2019, en League Cup contre Burton... Le voilà remis dans le bain au meilleur moment possible, quand les Citizens ont besoin de lui alors que la possibilité d'un quadruplé inédit existe pour la bande de Pep Guardiola.
Entre l'enthousiasme et l'exubérance, la nuance est parfois fine. Et risquée. S'amuser à jouer avec comme le fait Benjamin Mendy du côté de Manchester City relève d'un numéro d'équilibre hors pair. Il y a deux ans encore, tout le monde aimait le latéral gauche français. Le voir sprinter, la jambe dans le plâtre, pour fêter un but de Raheem Sterling à la 96e minute ne pouvait que susciter le sourire. Même pour Pep Guardiola.
Et puis, le vent a tourné. Entretemps, l'ancien Monégasque est devenu champion du monde. Mais, à la différence d'autres latéraux tricolores, il n'a pas su surfer sur ce succès, observé depuis le banc de touche la faute à un retour de blessure loin d'être convaincant.
picture

Pep Guardiola et Benjamin Mendy

Crédit: Getty Images

Vingt matches en deux ans…

De latéral le plus cher de l'histoire, arraché par City à Monaco en 2017 contre 57,5 millions d'euros, Mendy est devenu la mascotte de ses équipes. Le coéquipier parfait et le bon client idéal pour les médias, par ses stories Instagram ou ses tweets ciselés et très souvent drôles. Problème, ce n'est pas pour ça que City et Guardiola avaient cassé leur tirelire. "Ses blessures pendant deux ans ont fait qu'il a gagné plus de réputation pour ses posts sociaux que pour ses capacités footballistiques", confirme Michael Hincks, journaliste anglais d'Eurosport.
Tout a mal démarré. Dès septembre 2017, celui qui apparaît alors comme l'un des latéraux gauches les plus talentueux du marché s'écroule face à Crystal Palace après deux petits matches sous sa nouvelle tunique. Près de 200 jours d'absence et Mendy revient, galère quelque peu à retrouver le rythme mais est à nouveau à disposition de Guardiola pour débuter la saison.
Bis repetita. Si les ligaments ne sont pas touchés, ce sont des blessures au pied, au genou puis au ménisque qui éloignent Mendy des terrains. En tout et pour tout, l'international français a disputé 20 matches avec les Citizens. Cela aurait pu être la fin de l'histoire. Mais même loin des terrains, le gaucher fait parler de lui.

Deschamps et Guardiola sont d'accord sur son cas

Sa faculté à amuser la galerie et sa vie extra-sportive, documentée et à la portée de tous, ont fini par se retourner contre lui. Il y a quelques semaines, c'est un de ses "pranks" Instagram affirmant être à Hong-Kong alors qu'il est à Paris sur lequel Pep Guardiola s'est fait piéger, tout comme les journalistes anglais, qui a fait du bruit. C'est aussi cette sortie en boîte de nuit alors qu'il était sur le chemin de la guérison qui a fini d'énerver l'entraîneur citizen, presque résigné face à cette attitude.
picture

Man. City - Guardiola sur la virée nocturne de Mendy : ''Je ne suis pas son père''

Et, s'il ne parvient pas à mettre de l'ordre et se "professionnaliser" davantage, Mendy court un grand danger. "C'est le moment pour Mendy de fixer ses priorités, affirme Michael Hinks. C'est sûr que la fatigue de Guardiola ne va faire qu'augmenter s'il continue dans cette voie car il est obligé de répondre à des questions à chaque conférence de presse, ou presque. Avec un quadruplé à chasser, il ne veut pas de distractions à une telle période clé".
Le son de cloche est similaire chez les supporters mancuniens, où deux versions s'affrontent. "Il est vu de deux façons différentes dans notre communauté, confirme Lucas, membre du groupe Manchester City France. D'un côté il y a ceux qu'il amuse, car effectivement il est un peu la mascotte du club, aussi bien dans les vestiaires que sur les réseaux. Mais justement ce comportement en agace aussi une partie qui le voit comme un petit rigolo qui préfère faire des blagues que de se concentrer sur le football".
Et Lucas de prendre en exemple Sergio Aguero : "Il se promène souvent lors de ses jours libres, n'hésitant pas à quitter l'Angleterre le temps de quarante-huit heures mais cela ne nous dérange pas car on sait qu'il sera là en pleine forme pour le prochain match, a contrario de Mendy". Didier Deschamps ne disait pas autre chose en octobre dernier.
picture

Deschamps recadre Mendy : "Il doit prendre conscience des exigences du très haut niveau"

Le manque de réelle concurrence sur son côté fait qu'il reste le premier choix
Pour autant, s'il est énervé par l'homme Benjamin Mendy et son rapport au professionnalisme, Pep Guardiola ne peut pas faire sans le joueur. Car, aussi incroyable que cela puisse paraître pour un club qui dépense sans compter pour se faire un effectif sur mesure, le Français est le seul réel choix dont dispose le coach catalan. Oleksandr Zinchenko a su se réinventer pour dépanner, tout comme le polyvalent Fabian Delph. Mais rien du niveau du Mendy des années monégasques.
"Si on peut qualifier son transfert de flop pour l'instant, il est bon lors de ses apparitions et le manque de réelle concurrence sur son côté font qu'il reste le premier choix à City, analyse Lucas. On pense tout de même que Pep cherchera à trouver un autre latéral de métier pour le concurrencer et dépanner car son état de forme est très peu fiable".
Voilà sans doute pourquoi Guardiola a adouci son discours quand il s'agit d'évoquer Mendy ces derniers jours. Car au-delà de "comprendre sa propre culture", le coach est dans un rapport de dépendance vis-à-vis de son joueur, au moins jusqu'à la fin de saison. C'est donc un nouveau sprint qui s'engage pour le gaucher. Sans jambe dans le plâtre cette fois-ci. Mais avec un objectif clair : revenir au top pour prouver, une bonne fois pour toute, que l'avenir de City à ce poste, c'est bien lui.
picture

Guardiola défend Mendy avec humour : "Il n'est pas un mauvais danseur..."

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité