L'antisèche de Tottenham - Ajax Amsterdam (0-1) : L'Ajax sait faire autre chose que régaler

Il y a eu deux mi-temps bien distinctes. Dans la première, ça a été une démonstration de l'Ajax Amsterdam. Le club amstellodamois a déroulé son football. Imposant son désormais fameux pressing, son jeu de passes léché et ses renversements de jeu déroutants. Diminués par les nombreuses absences devant (Son Heung-min, Harry Kane, Erik Lamela), Tottenham a alors souffert, n'arrivant à faire mal que sur coups de pied arrêtés. Avec son passage du 3-4-2-1 au 4-4-2, la formation anglaise a relevé la tête. La seconde période a été beaucoup solide de la part des Spurs, qui ont fait meilleure impression, sans vraiment réussir à faire trop trembler une équipe néerlandaise bien en place.

Il est difficile de sortir une tête d'un collectif bien huilé. Mais à l'Ajax, Donny van de Beek a été intenable en première période. Toujours entre les lignes, il a fait mal à Tottenham. Et ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'il a encore marqué pour son deuxième match de rang en C1. Avec son sens de la passe et son activité, Hakim Ziyech n'a pas été en reste.

A Tottenham, Dele Alli et Christian Eriksen ont eux été trop discrets. Et ça s'est ressenti sur le jeu des Spurs, qui ont manqué d'inspiration pour faire la différence. En revanche, Moussa Sissoko, rentré à la place de Jan Vertonghen à la 39e, a apporté un impact précieux dans les duels. Son entrée n'est pas étrangère au mieux des Spurs. Et si Fernando Llorente a été utile pour faire remonter le bloc londonien, Lucas a lui été l'un des rares Londoniens à faire mal par ses accélérations.

C'est un peu paradoxal. Mais la sortie sur blessure de Jan Vertonghen a peut-être aidé Tottenham à se rééquilibrer. Les Spurs ont alors changé de système, et fait rentrer Moussa Sissoko. Plus armé au milieu, le troisième de Premier League a mieux joué, sans parvenir toutefois à revenir dans ce match. Mais sans ce changement tactique, le club londonien aurait peut-être continué de sombrer.

De bon augure pour l'Ajax ? Ça y ressemble en effet. Le club néerlandais est la troisième équipe à s'imposer à l'extérieur en 8es, quart de finale et demi-finale en Ligue des champions. Les deux autres ? Le Bayern Munich en 2012-13 et le Real Madrid en 2017-18. Deux clubs qui avaient fini avec la Coupe aux grandes oreilles à l'issue de ces saisons…

On ne va rien vous apprendre pour le coup : Tottenham est dans une situation bien compliquée après cette défaite à domicile. Seulement une équipe est parvenue à effacer un revers à l'aller à domicile en demi-finale de Coupe d'Europe : l'Ajax en 1995-96.

Ce n'est pas pour cet aspect que l'Europe du football s'est enflammée pour l'Ajax Amsterdam cette saison. On a plus pris l'habitude de se délecter de son pressing, son jeu de passes, son collectif ou cette insouciance rafraîchissante. Ça, on l'a vu en première période, où les protégés d'Erik ten Hag ont affiché leur maîtrise pour faire tourner en bourrique des Spurs dépassés. Mais c'est aussi ce qui s'est passé en seconde période que l'on a envie de retenir ce mardi soir. Après la pause, l'Ajax a en effet montré autre chose.

Face à une équipe de Tottenham mieux organisée, la formation d'Amsterdam a dû conserver son avantage au score. Et si les Spurs étaient évidemment très diminués, les coéquipiers de Frenkie de Jong ont géré la situation à la perfection. Avec la maturité, le sens du combat et la sérénité nécessaires. Au final, ils ont peu tremblé, laissant leur adversaire ne cadrer qu'un seul tir dans cette rencontre. Ça aussi, ça en dit long sur le potentiel de ce groupe. Et c'est une excellente nouvelle alors que pour la première fois dans cette campagne de la C1, les Lanciers vont devoir défendre un succès au retour.