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Ligue des Champions : Jean-Michel Aulas, une communication qui ne passe plus

Sasha Beckermann

Mis à jour 07/11/2018 à 19:02 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - La communication de Jean-Michel Aulas détonne ces dernières semaines. Le président de l’Olympique Lyonnais s’en est pris à deux de ses meilleurs joueurs. Une situation qui témoigne d’une ambiance très particulière au sein du club, alors que le match retour face à Hoffenheim s'annonce décisif mercredi soir.

Jean-Michel Aulas, président de Lyon

Crédit: Getty Images

Jean-Michel Aulas souffle sur les braises. Après le match nul de son équipe face à Bordeaux (1-1) lors de la 12e journée de Ligue 1, le président de l’Olympique lyonnais n’a pas hésité à s’en prendre à Tanguy Ndombele, sorti à la mi-temps, pas "concerné" selon lui. Quelques semaines auparavant, c’est Memphis Depay qui avait dû subir les foudres de son président après sa brouille avec Bruno Genesio. Des sorties étonnantes pour Jean-Michel Aulas, plus pyromane que pompier dans sa communication.
L’Olympique lyonnais en difficulté ? Avec un tweet, une déclaration, Jean-Michel Aulas parvenait toujours à reporter l’attention sur lui pour soulager ses joueurs et son entraîneur. Le président du club a-t-il changé de stratégie ? Après avoir clairement affirmé sur Twitter que Tanguy Ndombele pourrait rejoindre le Paris Saint-Germain s’il en avait envie, le boss lyonnais n’a pas hésité à l’enfoncer à la suite de son match décevant face à Bordeaux. Problème, le milieu de terrain est loin d’avoir été le seul fautif face aux Girondins.

Surprotéger Genesio

Bruno Genesio avait opté pour un 4-4-2 en losange, schéma tactique que son équipe n’est pas parvenu à maîtriser. L’entraineur lyonnais a changé à la pause pour un 4-2-3-1, avec l’entrée de Bertrand Traoré, sans grand succès non plus. Des choix que Jean-Michel Aulas aurait pu remettre en question après le match. Mais le président de l’OL persiste et signe, et continue de défendre coûte que coûte son coach. Détourner l’attention avec les individualités pour masquer les failles du collectif, voilà la tactique adoptée par Aulas. Et ce ne sont pas les deux belles victoires face à Manchester City (2-1) et l’Olympique de Marseille (4-2) qui ont masqué ces défaillances.
Cette confiance aveugle en Genesio, Aulas ne cesse de la renouveler, ce qui agace fortement les supporters lyonnais. À trop tweeter pour défendre son entraîneur, le président n’est parvenu qu’à une seule chose, se mettre ses supporters à dos. Ces derniers dénoncent son absence d’objectivité en ce qui concerne les performances collectives de l’Olympique Lyonnais et le jeu proposé.
Et ce d’autant plus qu’il a longtemps promis un technicien étranger. Le nom de Lucien Favre - qui cartonne à Dortmund après un passage très réussi à Nice - avait été évoqué, avant que le patron de l'OL ne revienne sur ses positions. Dans une interview accordée au Progrès lundi, le président lyonnais a même pointé du doigt l’AS Monaco "qui n’arrivait pas à s’en sortir avec un très bon entraîneur étranger [Leonardo Jardim, NDLR] et de grands joueurs".
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Bruno Genesio

Crédit: Panoramic

Virage à 180 degrés

Selon L’Equipe, l’attitude de Jean-Michel Aulas agace au sein du vestiaire lyonnais où l’épisode Depay est très mal passé. D’un côté, le président a concédé que l’ancien Mancunien "en avait trop fait", de l’autre il déclarait qu’il était "un grand joueur". Des déclarations qui ont laissé perplexes les Lyonnais qui s’attendaient sûrement à une remise aux ordres plus sévère.
Le changement de discours est radical pour Aulas qui, en mars dernier, regrettait auprès d’Eurosport.fr l’individualisme de ses joueurs, sans donner de nom : "On a battu Monaco, Marseille et Paris cette saison mais perdu des matches beaucoup moins difficiles a priori. Je mets cela sur le compte d'excès d'individualisme. Quand on se présente face au gardien, qu'il y a un partenaire mieux placé et qu'on choisit d'y aller quand même, j'appelle cela de l'individualisme."

Mercato raté ?

Le problème de communication de Jean-Michel Aulas s’est également ressenti lors du mercato estival. Le président n’a pas hésité à teaser la venue de deux Mondialistes. Résultat : aucun nom n’a fuité et aucun joueur présent en Russie n’a rejoint le club rhodanien.
La déception était d’autant plus forte que malgré plusieurs ventes avant l’ouverture même du mercato, rapportant au club plus de 50 millions d’euros, Jean-Michel Aulas a limité les dépenses (40 millions d’euros). Moussa Dembélé est arrivé du Celtic Glasgow pour 22 millions, Lenny Pintor de Brest pour 5 millions… Faible montant pour une équipe destinée à jouer la Ligue des champions.
Le président de l’OL parie déjà sur l’avenir et a annoncé au début du mois d’octobre qu’il se pourrait que le club se lâche en 2019 : "Ce que je peux dire aujourd’hui, c’est qu’en dégageant 70 millions, on se donne la capacité d’investir l’année prochaine une somme de cet ordre-là en joueurs." Des prévisions optimistes qui dépendront également, comme chaque année, d’une qualification en Ligue des champions.

Un chef d'entreprise seul maître à bord

Si Jean-Michel Aulas prend autant la lumière, c’est également parce qu’il n’a pas de directeur sportif. Depuis le départ de Bernard Lacombe, en 2017, le poste est vacant et cela semble très bien lui convenir puisqu’il a la main mise sur tout au sein de son club. Aulas veut tout contrôler, que ce soit les relations avec ses joueurs ou avec la presse.
Florian Maurice a beau être le directeur de la cellule de recrutement de l’OL, il ne viendrait pas à l’idée de Jean-Michel Aulas de le nommer directeur sportif. Le président estimait en septembre dernier que "la tendance à ce jour est de rester en l’état". La venue de Juninho est souvent évoquée, mais le Brésilien ne souhaite pas s’engager tout de suite. Jean-Michel Aulas ne cesse de le répéter : avant d’être un président de club, il est surtout un chef d’entreprise.
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