Real Madrid - Ajax Amsterdam (1-4) - L'antisèche : Real, le péché d'orgueil
Mis à jour 06/03/2019 à 00:55 GMT+1
LIGUE DES CHAMPIONS – Pour ne pas avoir su mesurer l'ampleur de la crise dans laquelle il était empêtré, pour avoir pris de haut l'Ajax et pour avoir sous-estimé le poids de Cristiano Ronaldo dans ses succès passés, le Real Madrid est tombé de son trône mardi. Et il l'a bien cherché. Notre antisèche.
Le match : L'Ajax, une symphonie
Qu'il est rare de voir onze joueurs dans un tel état de grâce. Quand tout s'emboîte à merveille, quand chacun joue parfaitement sa partition. L'Ajax a livré une symphonie grandiose au Bernabeu et ses quatre buts ont été des bijoux. Tous sans exception. Ce n'est pas un hasard. Le Real a été balayé par la générosité, le jeu en mouvement, l'intelligence d'une bande de gamins sans complexe et au QI foot visiblement très élevé. Les Néerlandais ont donné une leçon au patron de la compétition. En face, les Merengue ont été fidèles à leurs errements du moment : une défense bien trop statique et une attaque sans inspiration.
Les joueurs : Immense Tadic, fantomatique Casemiro
La performance collective a été si parfaite qu'il est bien compliqué de sortir des individualités. Mais avec deux passes décisives et un but fantastique, Dusan Tadic a crevé l'écran. Plus que ses statistiques, c'est la facilité avec laquelle il a distribué le jeu et trouvé ses équipiers qui a frappé les esprits. A ses côtés, David Neres a rendu fou un Daniel Carvajal dépassé par les évènements et Hakim Ziyech a été incandescent. Frenkie de Jong, Donny van de Beek et Lasse Schöne ont complètement éteint le milieu madrilène et notamment un Casemiro qui a eu tout faux. Marco Asensio a bien tenté de secouer le cocotier, mais ses coéquipiers n'y étaient pas. Notamment un Sergio Reguilón coupable sur deux des quatre buts néerlandais. Mais la faillite madrilène est avant tout collective.
Le facteur x : Le poteau de Varane
Avant la tornade néerlandaise, avant le black-out madrilène, avant que tout leur file entre les doigts, les champions d'Europe en titre auraient pu faire la course en tête et prendre la main sur la soirée. A la 4e minute, Raphaël Varane est absolument seul à la réception d'un corner de Kroos. Sa tête est parfaite. Presque parfaite puisqu'elle heurte la transversale d'un André Onana battu. Trois minutes plus tard, Ziyech va ouvrir la marque et le Real va entamer sa descente aux enfers.
La stat : Une défaite historique
Le Real Madrid a subi mardi la plus lourde défaite de sa riche histoire en coupe d'Europe à domicile (1-4). C'est dire la portée de l'exploit réalisé par l'Ajax Amsterdam.
Le tweet qui rappelle à Solari qu'il aurait mieux fait de se taire…
La décla : Carvajal (Real Madrid)
C'est vrai que c'est très difficile, je n'ai jamais vécu cette sensation. En une semaine on a tout perdu à domicile.
La question : Comment un triple champion d'Europe peut-il se faire avoir ainsi ?
Voilà, c'est fini. Après plus de 1000 jours passés au sommet de l'Europe, le Real est tombé de son trône à un moment où, soyons franc, on ne s'y attendait pas. Le roi n'est plus. Pourquoi ? Parce qu'il n'a sans doute pas pris la mesure de la situation. Il n'a pas pris la mesure de ses carences actuelles. La double défaite face au Barça, les faillites collectives et individuelles des dernières semaines auraient dû lui mettre la puce à l’oreille. Le parcours très pénible en Liga a mis le Real, comme trop souvent, au pied du mur puisque ses ambitions ne reposaient plus que sur la Ligue des champions. Pari perdu.
Le club espagnol n'a pas pris la mesure du talent de l'Ajax. A l'aller, le VAR et le manque de réalisme des Néerlandais lui ont offert une victoire très heureuse. Mais, du haut de ses trois titres consécutifs, il a pris le retour à la légère. A l'image d'un Sergio Ramos, victime d'un péché d'orgueil. Le capitaine merengue a sciemment récolté un carton jaune pour être suspendu lors du retour, plutôt qu’en quart de finale. Il a manqué un patron au Real mardi soir et Madrid n'ira pas plus loin que les 8es. Une déconvenue qui ne lui était plus arrivée depuis neuf ans et son élimination face à l'Olympique Lyonnais en mars 2010.
Il n'a surtout pas pris la mesure du départ de Cristiano Ronaldo. L'été dernier, malgré le transfert du Portugais, l'état-major merengue n'a pas bougé et a fait confiance à ses triples champions d'Europe. Un autre péché d'orgueil. Pour ne pas avoir su tourner la page, le Real a subi l'une des plus grosses désillusions de son histoire récente. Il n'a pas su anticiper la fin d'une ère. Il y est désormais confronté. Le Real est en lambeaux. Mais il l'a bien cherché.
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