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Avant PSG - Bayern Munich : Ce bien curieux, mais si précieux, M. Müller

Martin Mosnier

Mis à jour 21/08/2020 à 18:02 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – Porté disparu en début d'année, écarté de la sélection, on croyait Thomas Müller à la dérive. Le voilà qui a refait surface sans qu'on s'y attende vraiment. Après avoir dansé sur le ventre du Barça en quart de finale, il s'attaque à Paris. Toujours dans son style aussi anachronique qu'efficace.

Thomas Muller et son trophée d'homme du match

Crédit: Getty Images

C'est un drôle de bonhomme ce Thomas Müller. Jamais à un contre-pied près. Alors qu'on le croyait perdu, à la dérive, recalé de la sélection, en concurrence avec Coutinho et méconnaissable avec le Bayern à l'automne dernier, le voilà gaillard comme jamais, aussi frais qu'à ses vingt ans quand il terminait meilleur buteur de la Coupe du monde 2010. Il s'est tranquillement refait une santé pour bondir sur tout ce qui bouge, rafler le doublé Coupe – Championnat en Allemagne, danser sur les restes du Barça et jouer sa quatrième finale de la Ligue des champions. Le tournant ? Le changement d'entraîneur et de style de ce Bayern.
Müller est très polyvalent sur le terrain mais il ne s'adapte pas à tous les systèmes. Moins à l'aise dans un jeu de possession, il a connu de spectaculaires trous d'air avec Pep Guardiola qui l'a même régulièrement envoyé sur le banc lors de rendez-vous capitaux. Il s'est révélé en 2010 dans une sélection allemande qui pratiquait la contre-attaque. Ce Bayern d'Hansi Flick tire sa force du jeu de transition et ne contrôle pas forcément tous les évènements d'un match. Une philosophie qui colle parfaitement à Müller et lui a permis de renaître de ses cendres.
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Thomas Müller (li.) jubelt über den Finaleinzug

Crédit: Getty Images

Unique et impossible à copier
"Ca avait été compliqué avec notre ancien coach, note Corentin Tolisso. Mais Hansi Flick lui a redonné beaucoup d'énergie. Il a fait une saison extraordinaire. C'est le moteur de notre équipe avec sa détermination et son mental extraordinaire." Et le voilà qui refait le coup. Avec sa dégaine de monsieur tout-le-monde, ses bras trop longs, sa tronche passe-partout, son sens du dribble approximatif, sa pointe de vitesse banale, ses célébrations surannées, Müller a reconquis l'Allemagne (21 passes décisives en championnat, son record) avant de rappeler à l'Europe, qui, après un Mondial 2018 catastrophique, l'avait un peu enterré avouons-le, quel joueur de classe il était.
"C’est un joueur fondamental pour nous, s'est enthousiasmé Kingsley Coman jeudi. Il jouait un peu moins en début de saison mais il est revenu très fort, il est dans une forme incroyable, il fait des passes décisives presque à chaque match." Son coach, Hansi Flick, qui l'a remis au cœur du jeu, en donne la meilleure définition : "Il est unique, impossible à copier." Joueur anachronique, il n'a pas les qualités qui collent à l'époque.
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Thomas Müller

Crédit: Getty Images

Au cœur d'une génération qui se pâme devant les slaloms de Messi ou Neymar, les sprints de Mbappé ou les abdos de Ronaldo, sa lecture du jeu, son sens tactique, son efficacité et son QI foot passent inaperçus. Lui qui se qualifie comme un "raumdeuter" (interprète d’espaces, ndlr) est pourtant tout à la fois le cerveau, l'architecte et le point de bascule du Bayern. Il lit le jeu comme personne, l'analyse et agit pour l'équilibre de l'équipe. Sans compter ses efforts défensifs, si précieux, à l'image de ses replis face à Lionel Messi en quart de finale. Un travail obscur, mais qui, de temps en temps, éclabousse un match de son génie.

Des éclipses mais une constance depuis 10 ans

A l'occasion d'une rouste monumentale face au Brésil en 2014 (7-1), d'une corrida face au Barça (8-2). Mais le réduire à ces faits de gloire ou à son palmarès qui a peu d'égal chez ses contemporains, c'est oublié l'essentiel : sa constance au très haut niveau. Malgré des éclipses, Müller revient toujours par la porte de derrière. "En Ligue des champions, il fait des matches incroyables, a continué Tolisso. Il a tout gagné et il a encore faim. Je l'admire beaucoup. J'essaie de prendre exemple sur lui pour le travail qu'il fait au quotidien. Il est intelligent tactiquement et il est toujours efficace."
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Thomas Müller soulève le trophée de la Coupe du monde lors de l'édition 2014

Crédit: Getty Images

"Il a toujours eu ce caractère de vainqueur, il a toujours eu ce côté battant où il donne tout sur le terrain, enchaine Coman. C’est un joueur fondamental pour nous." Fondamental pour le Bayern en 11 ans et 199 buts. Et ce dimanche, il aura encore le destin des siens entre ses pieds. Lui, l'infatigable poil-à-gratter, cherchera encore à se faire oublier entre les lignes pour surgir quand on ne l'attend plus. Pour soulever cette Ligue des champions et signer un incroyable pied-de-nez à ceux, nombreux, qui l'avaient enterré.
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Thomas Müller lors du Final 8 à Lisbonne

Crédit: Getty Images

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