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Ligue des champions, Man City-Lyon (1-3) : Garcia salue la performance et la cohésion de son OL

Alexandre Coiquil

Mis à jour 16/08/2020 à 09:30 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Vainqueur de Manchester City à la surprise générale, samedi soir, à Lisbonne, l'Olympique Lyonnais s'est sublimé pour retrouver le dernier carré de la C1. Forcément la saison difficile des Gones est revenue dans les esprits, surtout dans celui de Jean-Michel Aulas qui a rendu hommage à ses joueurs et salué le travail de Rudi Garcia et Juninho.

Rudi Garcia lors de Manchester City - OL en quarts de finale de la Ligue des champions

Crédit: Getty Images

C'est le football. La maxime convient parfaitement pour résumer le scénario de ce duel entre Manchester City et l'Olympique Lyonnais, finalement remporté à l'usure par les Gones bien aidé par leur banc après une seconde période en mode bataille. Dix années après leur première et unique demi-finale de Ligue des champions, elle aussi acquise après une saison bien moyenne où l'OL abordait à l'époque sa première saison post-Juninho, les Gones vont remettre ça mercredi prochain face au Bayern Munich, leur bourreau justement il y a dix ans. Le géant bavarois, un adversaire symbolique. Mais de ça, on en reparlera plus tard. L'heure est d'abord à la satisfaction.
"On a vu à quel point les joueurs ont puisé au fond d'eux-mêmes, pour trouver des ressources parfois insoupçonnés. Tout le monde s'est défoncé pour les autres", a d'ailleurs reconnu Rudi Garcia après la qualification de son groupe. Satisfait, mais sur la réserve, c'est son caracère, le coach lyonnais voulait garder les pieds sur terre après la nouvelle performance de cho de son OL. "J'espère qu'on sera capable d'aller en finale. L'appétit vient en mangeant. La confiance grandit du côté du groupe. Il faudra à nouveau faire un exploit. Mais quand on est dans le dernier carré de la Ligue des champions, on peut se dire qu'on le mérite. J'espère que l'adage : 'Jamais deux sans trois' va se vérifier, car on a besoin d'un nouvel exploit."
Impossible de ne pas penser à Jean-Michel Aulas après une telle performance en coupe d'Europe. Architecte avec Bernard Lacombe entre autres, du grand OL des années 2000, au point de devenir une terreur européenne à partir de la saison 2004-2005, le président lyonnais a connu nombre de grandes soirées, que ce soit sur le plan national ou européen. Et ce succès face aux Citizens, fort en émotion de par son scénario, a eu un petit goût rétro pour le président rhodanien qui a affiché un sourire radieux mais aussi des yeux brillants. Oui, JMA a versé sa petite larme et c'est touchant.
"Ce groupe a su se transcender, se regrouper. Ce sont de bons joueurs mais seul le côté psychologique, transcendental, nous manquait. Je crois que cette compétition arrive au bon moment. On vit des moments fantastiques parce qu'ils sont supplémentaires par rapport à ce qu'on avait imaginé", a souligné Aulas depuis dans les travées de l'Estádio José Alvalade. "Je suis très heureux ce soir, c'est formidable d'avoir su enchaîner une qualification contre la Juve, qui était l'un des favoris, puis contre Manchester City qui vient d'éliminer Madrid. Manchester City, on le sait, c'est une puissance fantastique. On sent bien que normalement cette équipe aurait dû passer."
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La joie des Lyonnais à Lisbone après leur exploit face à Manchester City

Crédit: Getty Images

Quand on joue City et qu'on a Max dans l'équipe, on sait qu'on mène 1-0
Pour mettre l'OL sur orbite, il fallait un Maxwel Cornet des grands soirs et justement l'Ivoirien a une nouvelle fois frappé. Presque deux ans après son but contre ce même City à l'Etihad Stadium, l'attaquant, désormais reconverti latéral, a remis ça. Une nouvelle fois, il a ouvert la voie du succès aux Gones, vainqueurs 1-2 en Angleterre il y a 23 mois (but de Fekir ). "C'est vrai que c'est tombé contre City et ce soir ça m'a encore réussi. C'est bien mais il faut retenir le gros travail d'équipe fourni ce soir. Sur l'action, c'est un jeu long d''Antho+ (Lopes), pour une déviation de Karl (Toko Ekambi). Je continue l'action parce que j'y crois, si elle revient. J'étais vigilant, je l'ai prise en une touche, ça m'a réussi, c'est cool", a décrit le premier buteur de ce match.
Désormais demi-finalise de la Ligue des champions, l'OL a pu compter sur un collectif soudé, à tendance minimaliste comme cela a été le cas pendant presque une demi-heure en seconde période. Mais ça a marché et pour Cornet, l'OL n'a pas volé sa qualification. "C'est du plaisir, on joue ces matches pour jouer contre les meilleurs joueurs du monde, on a la chance de le faire. Si on est ici, ce n'est pas par hasard. On a beaucoup travaillé pendant cette préparation, on l'a vu aujourd'hui, on avait tous de l'énergie. Il reste encore deux matches." Très bon par ailleurs, Cornet a fait la fierté de Rudi Garcia. A l'origine de son repositionnement, le technicien français, s'est montré malicieux et blagueur au moment de commenter la prestation de son joueur. "Quand on joue City et qu'on a Max (Cornet) dans l'équipe, on sait qu'on mène 1-0."
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Garcia : "Quand on joue City et qu'on a Cornet, on sait qu'on mène déjà 1-0"

On a gagné la bataille tactique
Pointé du doigt lors de sa nomination à l'automne dernier, pas apprécié par une partie du public, Garcia n'a pas mis les pieds en terrain conquis en venant à Lyon. Mais à l'image de son AS Roma et de l'OM finaliste de la Ligue Europa en mai 2018, son OL a du coeur. "Je suis fier de mes joueurs. On a un fait un très très bon match. On a gagné la bataille tactique, et de la communication aussi (il faisait référence au soutien venu du banc et des tribunes, ndlr). On a été solidaires, on s'est encouragés. Il y a du talent dans cette équipe et on a vu un état d'esprit assez incroyable", s'est-il réjoui après la qualification de son équipe face à une équipe de Manchester City qui a changé d'approche au niveau du système et en laissant ses meneurs de jeu sur le banc.
Trop confiant le Manchester City de Pep Guardiola ? Maxwel Cornet n'a pas eu la réponse à ça, avec la réserve qu'un passage derrière les micros comporte. Mais le n°27 a pensé fort que l'effet de surprise avait été bon pour l'OL. "Est-ce qu'on nous a sous-estimé ? Je ne sais pas mais peut-être qu'ils ne nous attendaient pas à ce niveau de la compétition. On roule notre bosse tout doucement en toute humilité, on travaille chaque jour pour pouvoir espérer faire ce genre de performance."
Après cette qualification, impossible de ne pas aborder le sujet qui fâche : l'arrêt de la Ligue 1 à la date du 27 avril après décision du Gouvernement à cause de la pandémie mondiale du nouveau coronavirus. Entre débats et polémiques sur le manque de compétition, l'OL a quand même réussi à se préparer normalement depuis début juin. "Il y a deux choses : on s'est adaptés à l'arrêt de la Ligue 1, et on a fait 8 semaines de préparation. C'est assez énorme. Aussi, la tête guide les jambes. Ca n'a pas empêché mes joueurs d'être fatigués à la fin", a pointé du doigt Rudi Garcia.

L'arrêt de la Ligue 1, un "moteur" pour Aulas

Pour Aulas, qui avait une nouvelle fois critiqué la décision de ne pas reprendre la compétition dimanche dernier dans un entretien donné au Progrès ("Je ne le pardonnerai pas"), à cause des répercussions économiques que cela allait engendrer, le sujet est logiquement revenu sur la table. "C'est un exploit mais c'est aussi peut-être une résonance par rapport à tout ce que nous avons vécu ces derniers mois. On a l'impression que les joueurs se sont emparés de cette injustice qui nous a cloués à dix matches de la fin à une 7e place qui n'est pas européenne, alors que depuis 24 ans nous étions européens. On fait des résultats, il fallait battre cette équipe de Manchester qui était revenue à 1-1. Trouver les ressources, avec un excellent coaching de Rudi pour faire en sorte de marquer un deuxième puis un troisième but, c'est quelque chose d'inimaginable et qui nous remplit vraiment de joie. Je pense à tous nos supporters qui ont douté comme nous mais qui retrouvent la fierté."
Aulas a ensuite remis la cape de président et d'homme de chiffres. On ne le changera pas. "Quand on regarde le palmarès de l'Olympique lyonnais en Coupe d'Europe, on se rend comte que cette 3e demi-finale (après 2010 en C1 et 2017 et en C3, ndlr) permet de remettre l'Olympique lyonnais à sa place". Le dirigeant a ensuite salué l'importance grandissante de Juninho, enfin dans son rôle de directeur sportif et homme de l'ombre. Selon lui, le Brésilien a inculqué l'état d'esprit de compétiteur perdu depuis longtemps à Lyon. "C'est un immense exploit, bravo à Rudi, à Juni, qui a su rester l'instigateur de cette culture de la gagne et de cette solidarité, et aux joueurs qui ont été magnifiques." A Lyon, en ce moment, la vie est belle.
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Aulas : "Les joueurs se sont emparés de cette injustice..."

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