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PSG - Real Madrid - Paris et ses gardiens, 20 ans d'une immense pagaille

Martin Mosnier

Mis à jour 18/09/2019 à 17:39 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – Keylor Navas va disputer ce mardi face à son ancien club du Real Madrid son premier match de Ligue des champions avec le PSG. Avec ce nouveau gardien, Paris encre une instabilité unique parmi les grands clubs européens et entretient une pagaille immense à un poste qui réclame pourtant de la continuité.

Landreau, Areola, Buffon, Edel

Crédit: Eurosport

Pour débuter, une question simple en apparence, beaucoup plus épineuse lorsqu'on s'y penche franchement : quel est le plus grand gardien du PSG au XXIe siècle ? Bien malin celui qui pourra apporter une réponse claire et précise.
Depuis 20 ans, le PSG navigue entre le bon, le moyen et le médiocre autour d'un poste tout à fait central. Beaucoup de tâtonnements, autant d'hésitations et jamais vraiment d'évidence. Aujourd'hui encore, Paris ne savait pas sur quel pied danser avec Alphonse Areola et l'arrivée de Keylor Navas a alimenté l'instabilité à un poste qui exige une forme de sécurité. Mais à Paris, même lorsqu'un numéro un se dégage (Mickaël Landreau entre 2006 et 2009 et Salvatore Sirigu entre 2011 et 2015), il ne fait pas tout à fait l'affaire. C'est un fait établi et, pour le coup, évident : depuis 20 ans, Paris ne s'en sort pas avec ses gardiens.
Le PSG a tout essayé en fonction de ses moyens du moment : l'espoir formé au club (Alphonse Areola), l'espoir international (Kevin Trapp), la référence mondiale au poste (Gianluigi Buffon), la référence en Ligue 1 depuis plusieurs saisons (Lionel Letizi et plus encore avec Mickaël Landreau), la doublure qui pousse (Jérôme Alonzo) et même le pari venu de nulle part (Apoula Edel). Tous se sont fracassé les dents sur le poste comme si une mystérieuse malédiction s'abattait sur celui qui porte les gants de titulaire au Parc des Princes. De Dominique Casagrande au tournant des années 2000 à Keylor Navas, ils sont onze à avoir tenté de porter le costume de numéro un de la cage parisienne. Le bail fut plus ou moins long mais il n'a jamais excédé quatre saisons (record détenu par Salvatore Sirigu).
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Keylor Navas a signé une belle première face à Strasbourg

Crédit: Getty Images

Paris, une exception française et européenne

C'est une anomalie parisienne. Parmi les plus grands clubs européens du siècle et les meilleures équipes françaises, aucune n'atteint ce niveau d'instabilité. Bien au contraire. A quelques exceptions près (la saison 2014/2015 où le Barça hésite entre Claudio Bravo et Marc-André ter Stegen), la période de réussite sportive de la plupart d'entre eux coïncide avec une hiérarchie claire au poste de gardien de but. Le Real Madrid a connu ses grandes heures avec Iker Casillas puis Kaylor Navas, le Barça avec Victor Valdes, le Bayern avec Oliver Kahn puis Manuel Neuer, Chelsea avec Petr Cech etc.
Le PSG a usé 11 titulaires en 20 ans au poste de gardien de but. C'est unique parmi les habitués à la Ligue des champions. Comparons-le aux grands clubs européens sur cette période, en particulier ceux qui ont remporté la C1 :
  • Neuf pour Manchester City (Weaver, Schmeichel, Seman, James, Hart, Given, Bravo, Ederson, Caballero).
  • Huit pour Arsenal (Seaman, Lehmann, Almunia, Szczesny, Fabianski, Ospina, Cech, Leno).
  • Six pour le FC Barcelone (Reina, Dutruel, Bonano, Valdes, Ter Stegen, Bravo)
  • Six pour Liverpool (Westerveld, Dudek, Reina, Mignolet, Karius, Alisson)
  • Cinq pour l'AC Milan (Abbiati, Dida, Kalac, Diego Lopez, Donnarumma)
  • Cinq pour la Juventus Turin (van der Sar, Buffon, Abbiati, Storari, Szczesny)
  • Cinq pour Manchester United (Barthez, Howard, Caroll, van der Sar, De Gea)
  • Cinq pour le Bayern (Kahn, Butt, Rensing, Neuer, Ulreich)
  • Cinq pour Porto (Baia, Helton, Fabiano, Casillas, Marchesin)
  • Cinq pour le Real Madrid (Cesar, Casillas, Diego Lopez, Navas, Courtois)
  • Quatre pour Chelsea (Cudicini, Cech, Courtois, Kepa)
  • Quatre pour l'Inter Milan (Frey, Toldo, Julio Cesar, Handanovic)
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Iker Casillas beim Gewinn der Champions League 2014 mit Real Madrid

Crédit: Imago

En France, le constat est le même :
  • Six pour l'OM (Trévisan, Runje, Carrasso, Barthez, Pelé, Mandanda).
  • Quatre pour l'OL (Coupet, Lloris, Vercoutre, Lopes).
  • Trois pour Bordeaux (Ramé, Carrasso, Costil)

Le gardien, cinquième roue du carrosse parisien

Les grands clubs se construisent des dynasties de gardiens. Cette liste regorge de légendes qui incarnent leur club. A Paris, en vingt ans, aucun visage ne symbolise le poste. C'est même son instabilité chronique et la grande fébrilité des titulaires qui l'incarnent mieux que n'importe quelle individualité. Et il n'est pas difficile de cerner le point faible du club depuis des années désormais.
Pourquoi ? Quand QSI investit des centaines de millions d'euros sur les postes les plus scintillants (les postes offensifs globalement), les patrons du PSG ignorent le poste clé de gardien de but. Salavtore Sirigu, Kevin Trapp, Gianluigi Buffon et Kaylor Navas ont coûté, à eux quatre, 28 millions d'euros. Le seul Idrissa Gueye a coûté plus cher. C'est dire le peu d'intérêt des propriétaires qatariens pour ce poste pourtant fondamentale qui est rapidement devenu la cinquième roue du carrosse. Résultat, une pagaille sans nom. Navas réussira-t-il là où tant d'autres ont échoué ?
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Les gardiens de but du PSG Salvatore Sirigu et Kevin Trapp à l'entraînement.

Crédit: Panoramic

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