L’antisèche de Real Madrid - Liverpool (3-1) : Si, en plus, Vinicius et Asensio deviennent décisifs…
ParCyril Morin
Mis à jour 07/04/2021 à 00:41 GMT+2
LIGUE DES CHAMPIONS - Face à une équipe de Liverpool d’une naïveté confondante, le Real Madrid s’est imposé sans forcer ce mardi en quart de finale aller (3-1). Souvent moqués et critiqués pour leur manque d’efficacité, Vinicius Jr et Marco Asensio ont répondu présent au moment idéal pour dessiner une fin de saison de rêve pour les Merengue. Notre antisèche.
Le jeu : le Real dans un fauteuil, Liverpool en spectateur
Pour un entraîneur qui s’est fait un nom en prônant le contre-pressing et l’intensité à tout va, Jürgen Klopp a dû avoir des maux de crâne. Dans l’approche, les Reds ont eu tout faux, laissant au Real le ballon mais surtout du temps à la relance, pourtant pas le point fort d’une arrière-garde inédite. Sans pression, Kroos et Modric ont pu dicter le tempo à leur rythme, dans un fauteuil. C’est sur deux ouvertures longues de l’Allemand que la défense anglaise a craqué, symbole d’un plan défaillant tactiquement pour Liverpool. Si le début de seconde période a semblé dessiner une autre fin de match, l’efficacité madrilène a fini d'assommer des Reds déjà pas franchement réveillés.
Les joueurs : La rédemption du duo Vinicius - Asensio, le naufrage de TAA
Ils ont longtemps été les symboles de la stérilité offensive du Real Madrid ces dernières semaines. Ce mardi, on n’a pas reconnu Vinicius Jr. et Marco Asensio. Tranchants, inspirés et complémentaires d’un Karim Benzema qui s’est efforcé de donner la bonne impulsion, le Brésilien et l’Espagnol ont fait parler la poudre au meilleur moment pour eux. Au milieu, Kroos et Modric ont régné sans partage, bien aidés par un Casemiro actif. En revanche, sans être très inquiétée, la paire Militao-Nacho n’a pas dissipé les doutes.
A Liverpool, personne n’est sorti du lot. Pire, des cadres ont encore plongé. En grande difficulté depuis le début de saison, Trent Alexander-Arnold a sombré dans les grandes largeurs, offrant même une passe décisive à Asensio. Bien que buteur, Mo Salah a été d’une discrétion absolue tandis que Sadio Mané n’a jamais su allumer la moindre étincelle.
Le facteur X : La gestion tactique de Klopp au milieu
Si le Real a souvent été illisible et irrégulier dans ses performances cette saison, il restait encore des garde-fous, garantissant un niveau minimal à ces Merengue : Karim Benzema toujours aussi juste, un Thibaut Courtois souvent inspiré mais surtout cette sainte-trinité Casemiro - Kroos - Modric. En choisissant un 4-3-3 athlétique et a priori parfait pour embêter le trio, Jürgen Klopp voulait gêner le cœur de la fusée madrilène. Ce fut tout l’inverse, avec un pressing inexistant et une liberté totale accordée aux milieux de Zinédine Zidane. On ne laisse pas de tels espaces à tels de champions, même vieillissants. Klopp l’a appris à ses dépens…
La stat : 31/50
Des victoires à la pelle, des tacticiens reconnus dominés et, bien sûr, ce fantastique triplé. Ce mardi, Zinédine Zidane disputait son 50e match de Ligue des champions comme entraîneur du Real Madrid. C’est sa 31e victoire dans la compétition, total le plus élevé à ce point de passage juste derrière Jupp Heynckes (32). Précoce, Zidane l’entraîneur l’aura été. Mais durable aussi. Car le chiffre risque encore de gonfler…
Le tweet de football américain
Sur l’ouverture du score, Toni Kroos a fait parler sa science du jeu long. Selon les calculs de Sky Italia, sa galette pour Vinicius a parcouru 45,17 mètres pour arriver à destination. Si une équipe de NFL cherche un quarterback…
La décla : Vinicius Jr, à Movistar
Les gens de l'extérieur parlent, mais j'ai toujours continué à travailler, mes coéquipiers m'ont transmis leur force, la confiance dont j'ai besoin pour arriver en bonne forme aux moments importants et marquer les buts dont on a besoin.
La question : A quoi peut prétendre le Real ?
Un paradoxe ambulant. Cette saison, on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser avec ce Real Madrid. Pas franchement séduisants, parfois inquiétants défensivement, stériles à en pleurer et limités par de nombreuses absences (Sergio Ramos, Raphaël Varane ou Eden Hazard), ces Merengue se sont vus promettre l’enfer tout au long d’une saison qui ne ressemble à aucune autre.
Pourtant, en ce début avril, le Real Madrid a un avantage certain pour accéder aux demi-finales de la Ligue des champions, en éliminant le champion d'Angleterre au passage, et reste encore en course en Liga. Le pari de Zidane est en passe d’être gagné : de cette saison de transition où il ne fallait pas attendre grand-chose, il reste encore des échéances majeures en vue, dès samedi pour un Clasico qui met l’eau à la bouche.
Sans surprise, ses fondamentaux ont encore vocation à porter le Real Madrid. La vraie nouveauté vient d’ailleurs : de ces deux gamins dont on a parfois eu tendance à oublier qu’ils étaient encore à polir. Ce mercredi peut marquer un tournant : si Vinicius Jr. et Marco Asensio apprennent à marquer plus régulièrement, et donc à mieux épauler un Karim Benzema très souvent seul cette saison, alors Madrid peut rêver d’une fin en fanfare. Inespérée au cœur de l’hiver. Mais la résilience est devenue la seconde valeur cardinale de ce Real. La première ? Tout rafler…
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