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Reims, Saint-Etienne, OM et Monaco : retour sur les six finales françaises en C1

Laurent Vergne

Mis à jour 22/08/2020 à 15:41 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – Reims et Marseille à deux reprises, Saint-Etienne et Monaco une fois chacun. En 64 ans, les présences françaises en finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes ont été rares et espacées dans le temps. Un seul succès, celui de l'OM en 1993, pour cinq échecs douloureux. De quel côté se rangera le Paris Saint-Germain dimanche soir ?

L'OM 1993, une exception culturelle, jusqu'ici.

Crédit: Eurosport

1956 : Reims tout près dès la première

Real Madrid – Reims : 4-3
Buts : Di Stefano (14e), Rial (30e, 79e), Marquitos (67e) pour le Real / Leblond (6e), Templin (10e), Hidalgo (62e) pour Reims
Lieu : Paris (Parc des Princes)
Le XI de Reims : Jacquet – Zimny, Jonquet, Giraudo – Leblond, Siatka – Glowacki, Bliard - , Hidalgo, Kopa, Templin
Entraîneur : Albert Batteux
Le football français aurait très bien pu mettre dans le mille dès la première édition de la Coupe d'Europe, créée sous son impulsion. Au milieu des années 50, le Stade de Reims domine le football français, avec Raymond Kopa en figure de proue. La toute première finale oppose le club champenois au Real Madrid du grand Alfredo Di Stefano, au Parc des Princes.
Après dix minutes de jeu, Reims mène 2-0. L'histoire est en marche. Mais à la pause, le Real est revenu (2-2) et prend définitivement l'avantage à dix minutes de la fin. Le coup d'essai aurait pu être un coup de maître. Au lieu de quoi la France attendra 37 ans pour soulever sa première coupe aux grandes oreilles. Reims fait toujours partie des quatre équipes ayant perdu une finale de C1 après avoir inscrit trois buts. Francfort, le Real et l'AC Milan l'ont ensuite rejoint.

1959 : Une revanche sans suspense

Real Madrid – Reims : 2-0
Buts : Mateos (1re), Di Stefano (47e)
Lieu : Stuttgart (Neckarstadion)
Le XI de Reims : Colonna – Rodzik, Jonquet, Giraudo – Penverne, Leblond – Lamartine, Vincent, Piantoni, Bliard – Fontaine
Entraîneur : Albert Batteux
Trois ans après, le Real Madrid et Reims se retrouvent à nouveau en finale. Le géant de Castille domine l'épreuve depuis sa création puisqu'à son succès initial face aux Champenois en 1956, il a jouté deux autres titres. Son triplé se transforme en quadruplé lorsqu'il domine à nouveau Reims au Neckarstadion de Stuttgart, devant 80 000 spectateurs. Mais sans la saveur de leur premier duel, prolifique et épique. Cette fois, zéro suspense.
Raymond Kopa, Ballon d'or en titre, a changé de camp. L'ancienne idole rémoise porte désormais les couleurs du Real aux côtés de Di Stefani, Gento, Rial et les autres. Mateos ouvre le score dès la... 1re minute, puis Di Stefano frappe à son tour dès le retour des vestiaires. C'est le chant du cygne pour le grand Reims, dont la période dorée se meurt en même temps que cette décennie finissante. Le football français, lui, entre dans un long, très long tunnel.

1976 : Les poteaux carrés

Bayern Munich – Saint-Etienne : 1-0
But : Roth (57e)
Lieu : Glasgow (Hampden Park)
Le XI de Saint-Etienne : Curkovic – Janvion, Piazza, Lopez, Repellini – Bathenay, Larqué, Santini – P.Revelli, H.Revelli, Sarramagna (Rocheteau, 83e)
Entraîneur : Robert Herbin
Le football français traverse une de ses périodes les plus sombres, qu'il s'agisse de ses clubs ou de sa sélection, quand l'émergence de l'AS Saint-Etienne sur la scène européenne plonge l'Hexagone dans une folle fièvre verte. Rocheteau, Piazza, Larqué, Curkovic, Bathenay, les frères Revelli, Santini et les autres affrontent à l'Hampden Park de Glasgow le Bayern Munich de Beckenbauer, Maier, Müller et Hoeness. L'Allemagne de l'Ouest règne sur le football au cœur de ces années 70. Mais les Verts y croient.
La suite appartient à la légende noire du foot français. Bathenay et Santini trouvent deux fois les montants de Sepp Maier au cours d'une première période nettement dominée par les hommes de Robert Herbin. Ce sont les fameux poteaux carrés, ces montants aux arêtes saillantes qui, depuis 44 ans, font encore office de croque-mitaine dans le Forez. Le Bayern, froid de réalisme, assassine le rêve vert sur un coup-franc puissant de Roth à la 57e minute. Les Stéphanois rentrent en France vaincus mais plus populaires que jamais. Ce match restera longtemps comme le symbole d'un football français romantique, séduisant, mais incapable de gagner au plus haut niveau.

1991 : Les larmes de Bari

Etoile Rouge Belgrade – Marseille : 0-0 (5-3, tab)
But : -
Lieu : Bari (Stade San Nicola)
Le XI de Marseille : Olmeta – Amoros, Boli, Mozer, Casoni, Di Meco (Stojkovic, 112e) – Germain, Fournier (Vercruysse, 75e) – Waddle, Papin, Pelé
Entraîneur : Raymond Goethals
Bernard Tapie n'a mis qu'une demi-décennie pour amener son club au sommet du football européen. Arrivé à Marseille en avril 1986, il nourrit une folle ambition : faire de l'OM non seulement le plus grand club français mais aussi un géant continental. Au printemps 1991, le champion de France élimine l'AC Milan, double tenant du titre, en quarts de finale. Les portes de la gloire s'ouvrent en grand. En finale, l'OM affronte l'Etoile Rouge de Belgrade. Une équipe dégoulinant de talents, celui de Savicevic, Prosinecki, Pancev, Mihajlovic, Belodedici ou Jugovic. Mais sans le vécu d'un Bayern ou d'un Milan.
Tout Marseille en rêve, à juste titre. Son effectif fait saliver : Papin, Waddle, Pelé, Mozer, Amoros, Boli, etc. Mais cette finale tourne à la purge. A Bari (drôle d'endroit pour une finale), pas de but, pas de spectacle et à peine plus d'occasions. L'Etoile Rouge a décidé de jouer contre-nature et de verrouiller. Après 120 minutes soporifiques, tout se décide aux tirs au but. Manu Amoros manque sa tentative dès le début de la série. Belgrade ne rate rien. Basile Boli pleure comme un gamin et tout Marseille avec lui. Bari, morne plaine.

1993 : Le jour de gloire

Marseille – AC Milan : 1-0
But : Boli (43ee)
Lieu : Munich (Olympia Stadion)
Le XI de Marseille : Barthez – Angloma (Durand, 62e), Boli, Desailly – Eydelie, Deschamps, Sauzée, Di Meco - Pelé, Boksic, Völler (Thomas, 79e)
Entraîneur : Raymond Goethals
Comme Reims plus de trois décennies plus tôt, Marseille dispute deux finales de C1 en quelques années. A Munich, le 26 mai 1993, l'OM ne fait pas office de favori contre l'AC Milan de Van Basten, Maldini, Baresi et compagnie. Ce n'est pas la plus belle équipe marseillaise de l'ère Tapie. Papin, Waddle, Mozer et bien d'autres sont partis. Mais le bloc mis en place par Raymond Goethals demeure difficile à bouger tactiquement. Devant, le trio Pelé – Boksic – Völler se charge de tout.
Dominé en début de match (le tout jeune Fabien Barthez fait des miracles), l'OM du capitaine Didier Deschamps sort peu à peu la tête de l'eau. Juste avant la mi-temps, Abedi Pelé obtient un corner sur la droite. Il le tire lui-même. A la réception, au premier poteau, le coup de tête le plus célèbre de l'histoire du football français jusqu'à un certain 12 juillet 1998. Basile Boli dévie le ballon, Sebastiano Rossi est battu. Fermé à double tour, le second acte ne changera pas la donne. L'OM, à jamais le premier, ne savourera pas longtemps son triomphe européen : l'affaire OM-VA s'apprête à l'emporter et son état de grâce sera plus bref que la popularité d’un président de la Ve.

2004 : Une fin en eau de boudin

FC Porto – Monaco : 3-0
Lieu : Gelsenkirchen (Veltins Arena)
Buts : Carlos Alberto (39e), Deco (71e), Alenitchev (75e)
Le XI de Monaco : Roma – Ibarra, Rodriguez, Givet (Squillaci, 72e), Evra – Cissé (Nonda, 64e), Bernardi, Zikos – Giuly (Prso, 23e), Morientes, Rothen
Entraîneur : Didier Deschamps
Une équipe magnifique, un parcours pas loin d'être légendaire et une finale sinistre. Voilà le résumé de la campagne 2003-2004 de l'AS Monaco. Avec sur son banc un certain Didier Deschamps, et du talent à tous les étages (Morientes, Giuly, Rothen, Evra, Prso, Roma, Squillaci...), l'équipe de la Principauté est la grande révélation de cette Ligue des champions. Après l'inoubliable 8-3 en phase de poules contre La Corogne, Monaco sort le Real des Galactiques en quarts de finale, puis l'ambitieux Chelsea en demie.
L'affiche finale Porto – Monaco est sans doute une des plus surprenantes de l'ère moderne. Elle va virer au cauchemar pour l'ASM, qui perd rapidement Ludovic Giuly, blessé en début de rencontre. A Gelsenkirchen, Carlos Alberto ouvre le score avant la pause, puis Deco et Alenitchev tuent définitivement le suspense en quatre minutes en seconde période. José Mourinho décroche sa première C1 et Monaco rate une occasion unique d'entrer dans l'histoire. C'était, jusqu'à ce dimanche, la dernière apparition d'un club français en finale de C1...
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