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Ligue des champions - Atlético Madrid - Manchester City (0-0) - L'antisèche : Nul

Martin Mosnier

Mis à jour 14/04/2022 à 10:16 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Entre une opposition de styles qui n'a jamais tenu ses promesses à l'aller comme au retour et une fin de match écœurante en forme de bagarre générale, ce quart de finale entre Manchester City et l'Atlético Madrid n'a jamais atteint les sommets auxquels il semblait destiné. Pire, ce fut une caricature bien loin des standards de la compétition. Voici notre antisèche.

"L'Atlético est devenu une caricature, Simeone s'est trompé"

Le jeu : L'Atlético s'est réveillé trop tard

Trois périodes à ne pas savoir quoi faire du ballon et une à se rendre compte qu'ils pouvaient peut-être faire mieux. Voilà le bilan terriblement frustrant des Madrilènes au terme d'une double confrontation chaotique. Encore aurait-il fallu ne pas attendre la 56e minute de la manche retour pour faire passer un premier frisson dans le camp des Citizens. L'Atlético a deux raisons principales de nourrir des regrets : le nombre d'occasions franches dès lors qu'ils ont décidé de franchir la ligne médiane en nombre (six entre la 56e et la 90e+11) et l'adversité toute relative d'un Manchester City pas vraiment dans son assiette. Alors oui, Diego Simeone a réussi à anesthésier le champion d'Angleterre mais à quel prix ?
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Marcos Llorente (Atletico Madrid) se bat pour le ballon avec Phil Foden (Manchester City)

Crédit: Getty Images

Les joueurs : Costaud comme Stones

S'il ne fallait retenir qu'une image de ces deux quarts de finale, ce serait sans aucun doute le sauvetage fantastique de John Stones sur une frappe de Cunha (86e). Impérial, le défenseur anglais fut le grand bonhomme du soir. Ce fut plus compliqué pour ses attaquants entre un Phil Foden incapable de faire des différences et un De Bruyne éteint. Côté Atlético, Geoffrey Kondogbia a fait le boulot devant sa défense en nettoyant énormément de ballons. Joao Felix, encore trop léger, a raté ses quarts de finale. Antoine Griezmann fut généreux dans l'effort mais souvent imprécis dans son dernier geste.

Le facteur x : 90e minute et le match sombre

Alors que l'Atlético domine enfin son sujet, que son emprise sur Manchester City est totale, que les hommes de Pep Guardiola sont au bord de la rupture, une échauffourée éclate entre Phil Foden, Felipe et Savic. Bagarre générale durant de très longues minutes. Madrid terminera la rencontre à 10, son élan est coupé. Un vrai hara-kiri.

La stat : 9

Pep Guardiola disputera sa neuvième demi-finale de Ligue des champions. C'est plus que n'importe quel autre entraîneur. Reste à aller au bout pour la première fois depuis 2011.

La décla : Diego Simeone (Atlético Madrid)

Je suis fier de cette équipe de l'Atlético, parce qu'elle se bat. On a notre manière de jouer, bonne ou mauvaise, mais on se bat.

La question : Le choc a-t-il tenu ses promesses ?

Jamais. Ce devait être l'opposition de style ultime entre le football total de Pep Guardiola et la forteresse dressée par Diego Simeone. Ce furent deux matches sans émotion, fermés à double tour et achevés dans une confusion générale entre coups de poing et coups de sang. Vingt-quatre heures après un Real Madrid – Chelsea d'une intensité folle qui a rappelé pourquoi la Ligue des champions était unique, ce choc, anesthésié d'abord par les limites offensives des Madrilènes puis pourri par leur frustration, n'a jamais décollé.
Les buts ne disent pas tout d'un spectacle. Mais entre les 9 pions de Chelsea – Real Madrid, les dix de Liverpool – Benfica et les six tirs cadrés (pour une seule réalisation) du minuscule City-Atlético, la comparaison ne fait honneur ni aux uns ni aux autres. Après les 90 minutes brouillonnes de l'aller, ce fut exécrable au retour et nul sur toute la ligne. D'une première période sans relief, mise à part un Wanda Metropolitano emballant, à une seconde d'abord emballante puis écoeurante jusqu'à l'intervention de la police dans les couloirs du stade.
On ne pourra jamais reprocher à l'Atlético son ADN, le goût du combat et sa capacité à faire déjouer l'adversaire. C'est ainsi qu'il a brillé au milieu des années 2010. Mais sa caricature est nettement moins enthousiasmante. A l'Etihad Stadium, ses deux lignes de cinq et son incapacité à déclencher la moindre frappe ont davantage prouvé les limites de l'Atlético, bien moins talentueux qu'au temps de sa splendeur, que le génie tactique de son coach. Au retour, chauffés à blanc par une ambiance de corrida, les Colchoneros ont fini par dégoupiller.
On retiendra tout de même que ce City sait souffrir. Remporter une telle bataille, dans une atmosphère aussi hostile, résister aux provocations : voilà aussi comment se construisent les épopées. Mais le prix est salé entre les blessures de De Bruyne et Walker ou l'avalanche de cartons. Manchester ne s'en sort pas indemne, mais s'en sort tout de même.
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