Avant PSG - Bayern Munich | Marquinhos, capitaine rame

Il fut un temps, pas si lointain, où Marquinhos était l'un des chouchous du Parc des Princes. La très mauvaise performance du Brésilien sur la pelouse du Real Madrid, le 9 mars dernier, a marqué un point d'inflexion dans sa relation avec les supporters parisiens et le lien semble désormais être rompu.

Drôle de situation pour un joueur longtemps loué, tant pour ses prestations que pour son caractère qui fut, durant plusieurs saisons, celui de l'exemple à suivre lorsque le bateau tanguait. Cela lui avait d'ailleurs valu d'être nommé capitaine, de manière "absolument logique" selon les mots de Thomas Tuchel à l'époque, après le départ de Thiago Silva pour Chelsea.

Puis il y a eu cette énième remontada, au Bernabeu, où le capitaine a cette fois-ci accompagné le naufrage du navire sur la pelouse du Bernabeu. Depuis, le défenseur parisien ne s'en est jamais réellement remis, sans que l'on sache vraiment si ce déclin est la conséquence directe de cette déroute, ou de l'usure, ou encore de considérations techniques. Ou tout cela à la fois.

On sait, en revanche, que Marquinhos a vécu bien d'autres déconvenues depuis, sur le plan individuel et collectif, à commencer par l'élimination du Brésil en quart de finale de Coupe du monde au bout duquel il a manqué son tir au but. Pour lui, ce moment fut un échec personnel, au point qu'il avait fini par "avoir envie de ne rien faire", comme l'avait confié ses proches auprès de L'Equipe.

Pour lui, 2023 n'a pas beaucoup mieux commencé, avec des prestations décevantes, comme face à Strasbourg, voire catastrophiques, à l'image des déplacements à Lens ou, encore plus récemment, à Monaco. Sur Le Rocher, ses difficultés ont même fait resurgir des questions que le temps avait fini par éluder.

Installé au cœur d'une défense à trois que Christophe Galtier songe d'ailleurs à reconduire face au Bayern, le Brésilien a démontré, par les actes, ce qu'il avait déjà tenté d'expliquer, par les paroles, lorsqu'il admettait en octobre dernier qu'il trouvait "plus facile" d'évoluer dans une arrière-garde à quatre.

Les incertitudes concernant son leadership technique, levées depuis le départ de Thiago Silva, flottent encore, même si le niveau des autres défenseurs (Sergio Ramos, Presnel Kimpembe) ne l'a jamais aidé. Son influence en tant que capitaine peu vocal et parfois partial dans un groupe où Neymar prend souvent trop de libertés, interroge aussi.

"Ce n'est pas parce que tu es capitaine que tu dois changer d'attitude, s'est-il défendu lors d'une interview accordée au Parisien ce lundi. Il y a des choses supplémentaires à faire et de bonnes aventures quotidiennes. On sait que tu es plus visé, tu dois être exemplaire. Tu dois toujours essayer de motiver les autres, aider tes coéquipiers, surtout les jeunes."

En cela, et même s'il a été l'un des premiers à consoler El Chadaille Bitshiabu après sa grosse boulette à Monaco, Marquinhos est certainement bien moins précieux que Kimpembe. L'international tricolore chouchoute les Titis parisiens, qui ont enfin vu la porte s'ouvrir réellement avec Christophe Galtier. Le défenseur tricolore est aussi le seul à entretenir un réel lien avec les supporters parisiens, y compris dans la difficulté.

Selon des images diffusées par Prime Vidéo, Marquinhos semble plutôt avoir indiqué à ses coéquipiers de regagner les vestiaires au plus vite. Celles-ci n'ont pas échappé aux supporters venus manifester pacifiquement leur mécontentement au Camp des Loges, dimanche. Désormais, le Brésilien n'est plus épargné et son discours ne passe plus. Et la (nouvelle) prolongation de son contrat, qui fut autrefois une petite victoire pour les amoureux du club, risque de devenir un non-évènement.