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C1 - Eintracht Francfort - Napoli : Victor Osimhen, bas le masque

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 21/02/2023 à 19:09 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Actuel meilleur buteur de la Serie A, Victor Osimhen est l'un des grands artificiers de la saison exceptionnelle réalisée par le Napoli. L'attaquant nigérian, qui a réalisé au moins un but lors des sept derniers matches de championnat, espère désormais se montrer décisif face à l'Eintracht Francfort, mardi (21h), en C1. Pour continuer à marquer. Et de rêver.

Et si le Napoli était l'un des grands favoris ?

Ce serait presque devenu une habitude. Dans les boutiques officielles ou auprès des vendeurs ambulants, il est désormais devenu banal de voir des tifosi napolitains demander des "masques". Pas des FFP2, que l'on s'entende. Nous parlons là de vrais masques pour accrocher autour des yeux, un peu à la façon de Robin dans Batman. Alors, à force de demandes, tout le monde s'est adapté et, si vous vous rendez prochainement au Stadio Diego Maradona de Naples, ne vous étonnez donc pas de voir ces masques un peu partout. Car là-bas, tout le monde veut simplement ressembler au super-héros local : Victor Osimhen. Auteur de 18 buts en 23 journées, l'attaquant nigérian, actuel meilleur buteur de Serie A, réalise la saison la plus aboutie de sa carrière. Et il porte sur ses épaules une équipe qui fonce tout droit, et de manière logique et incontestable, vers le troisième Scudetto de son histoire.
Inarrêtable, l'attaquant masqué laisse son empreinte partout où il passe. Oublié le "Z" de Zorro, place désormais au "V" de Victor. Lors de ses sept dernières sorties dans la Botte, celui que tout le monde appelle "Osi" a toujours marqué. Du jamais-vu dans l'histoire du Napoli dans l'ère des trois points (1994-1995), comme le rappelait Opta après sa nouvelle réalisation face à Sassuolo (0-2), vendredi soir. Mieux, Osimhen a été buteur ou passeur décisif au cours de quatorze des dix-sept matches joués toutes compétitions confondues.
"Il dévaste tout sur son passage, il est implacable et irréductible", écrivait de son côté le site spécialisé Tuttomercato, presque bouche bée face à ce nouveau but sensationnel de l'ancien attaquant du LOSC. Une frappe impossible dans un angle qui l'était encore plus, avec "une puissance qui laisse de marbre tous ses adversaires", estimait La Gazzetta dello Sport. Conclusion pour le Corriere dello Sport : "Ce 18e but du meilleur buteur du championnat défie toutes les lois de la physique."
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Avec Khvicha, un duo fatal

Arrivé à l'été 2020 au pied du Vésuve, Osimhen avait laissé entrevoir tout son potentiel durant ses deux premières saisons. Mais souvent freiné par des blessures, dont une traumatisante et "presque mortelle" après un terrible choc face à Milan Skriniar, raison du port de son masque, il n'avait pu complètement exploser. Aujourd'hui dans un collectif aux allures de rouleau compresseur, et après être enfin parvenu à canaliser son exubérance et sa puissance physique, le voilà désormais au sommet. De l'Italie... et de l'Europe. Avec son acolyte Khvicha Kvaratskhelia, il collectionne en effet un total de 21 buts et 19 passes décisives, soit un peu moins que le duo Haalande-De Bruyne (30 buts et 16 passes décisives à eux deux) et Neymar-Messi (24 buts et 21 passes décisives).
"Osimhen est le plus complet de tous. Il a encore des marges de progrès importantes", assure son entraîneur Luciano Spalletti au sujet de "Supermhen", qui a fait ses débuts européens en Bundesliga avec Wolfsburg (2017-18), avant des passages express à Charleroi (2018-19) puis Lille (2019-20). Mardi soir, il sera attendu au tournant face à à l'Eintracht Francfort de Randal Kolo Muani. Depuis mi-octobre, les chiffres sont identiques et tout aussi vertigineux pour le Français, à la différence que l'ex-Nantais est un peu moins buteur (8 contre 16) et un peu plus passeur (7 contre 3) que Osimhen. Autant dire que ce duel sera très attendu.
De son côté, l'attaquant napolitain, lui, compte bien rattraper une phase de poules un peu contrariée. Victime d'une blessure à la cuisse, il avait manqué les rencontres face aux Rangers et l'Ajax Amsterdam, avant de marquer son seul but le 12 octobre lors de la victoire face au club néerlandais (4-2) après être entré en jeu. Il est donc temps, enfin, de confirmer son nouveau statut sur la scène européenne, toujours cruciale et révélatrice pour pouvoir entrer dans le gotha des meilleurs joueurs du monde.
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Le prototype de l'attaquant moderne
"Tout le monde parle de Victor car tout le monde veut le recruter, a confié David Trezeguet à DAZN la semaine passée. Il est en train de montrer beaucoup de choses, après une période où il avait déjà été très bon à Lille. C'est le prototype de l'attaquant moderne, il sait parfaitement comment bouger en dehors et dans la surface. Osimhen est parvenu à acquérir ce profil." "C'est un attaquant quasiment impossible à marquer, reconnaissait Alessio Dionisi, l'entraîneur de Sassuolo, presque impuissant. Si tu défends bas, c'est très compliqué de le suivre. Et si tu défends haut, il prend la profondeur et dévore les espaces."
Victor Osimhen
Pour Careca, légende du club, Osimhen marque des buts comme un certain... Pelé. Pourquoi ? "Tout simplement car il réalise des gestes qui n'appartiennent qu'aux grands champions, répondait-il au Corriere dello Sport. Et ce n'est pas fini, il a encore une marge de progression impressionnante. Il est rapide, habile, et joue maintenant pour l'équipe. S'il aurait pu jouer dans mon Napoli ? Oui, en numéro 9, avec moi légèrement à droite et Maradona à gauche, avec également Giordano et Carnevale." On ne fera pas mieux niveau compliment.

Un prix qui grimpe, qui grimpe...

Aujourd'hui, le "SuperEagle" (23 sélections, 15 buts avec le Nigeria) met tout le monde d'accord en Italie, y compris les plus sceptiques. Sa palette, elle, est presque complète. Des deux pieds ou de la tête, de la prise de profondeur à son jeu dos au but, Osimhen peut marquer partout, tout le temps et de n'importe quelle façon. Buteur de la tête face à Spezia début février, son saut avait été jugé à 2,58 m du sol. Soit deux centimètres de mieux que Cristiano Ronaldo qui, en 2019, était déjà monté très, très haut contre la Sampdoria. "C'est son année, écrivait récemment La Gazzetta dello Sport. Il est devenu mature et appliqué, devenant un vrai leader de Naples." En Angleterre, le Daily Mail a parlé de lui comme "le meilleur attaquant du monde actuel" le 11 février dernier. Il y a débat, évidemment. Mais le fait qu'il existe en dit déjà long sur la progression de l'ancien Dogue.
Courtisé notamment par Manchester United selon la presse italienne, Osimhen ne sera pas lâché par le Napoli à moins de 120 millions d'euros, voire un peu plus... Début janvier, le quotidien local Il Mattino parlait plutôt de 160 millions. "Quand on voit les montants de certains transferts, ce n'est pas si utopique, si ?, s'interroge un intime de Castel Volturno, le centre d'entraînement napolitain. De toute façon, Victor est focalisé sur le présent et la saison en cours, trop importante au vu des échéances qui arrivent. Son avenir n'est pas du tout à l'ordre du jour."
Dans l'idéal, Aurelio De Laurentiis, le président napolitain, souhaite bien évidemment conserver son super-héros. "Il n'est pas à vendre (...) Nos joueurs sont très courtisés, mais nous n'avons besoin de vendre personne", a-t-il annoncé dans un entretien à Bild. Mais il ne dérogera toutefois pas à la nouvelle politique du club (masse salariale en baisse, contrôle des coûts et salary cap), surtout en cas de nouvelles folies provenant d'Angleterre. "Ce qui est certain, c'est qu'il fera gagner beaucoup d'argent à Naples quand ils le vendront", a d'ores et déjà prévu Careca.
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