La défaite contre Naples et l'exclusion : pénible baptême du feu pour Randal Kolo Muani (Eintracht Francfort)

Exceptionnel depuis son retour de la Coupe du monde, Randal Kolo Muani est revenu sur Terre aussi brutalement qu'il n'avait explosé. L'attaquant de l'Eintracht Francfort a vécu une soirée très difficile pour son premier match en phase finale de la Ligue des champions. Pris en tenaille par la défense de Naples, "RKM" est resté muet cette fois. Surtout, son excès d'envie lui aura coûté très cher, et l'a vu être exclu en deuxième période. La double peine passe mal pour le vainqueur de la dernière Ligue Europa, qui devra faire sans son vice-champion du monde en Italie.

On ne pourra pas reprocher à Randal Kolo Muani d'avoir essayé. L'ancien Nantais a été un des rares joueurs de l'Eintracht à avoir fait parcourir quelques frissons au Napoli, aussi maigres furent-ils. Il avait pourtant donné le ton, d'un coup du sombrero superbe avant de trop croiser sa frappe à la 5e minute. Puis, comme tous ses coéquipiers, il s'est fait aspirer par l'arrière-garde napolitaine, à l'image de Kim Min-Jae, impérial au Deutsche Bank Park et que Rennes doit encore regretter de ne pas avoir pu recruter l'été dernier.

Pris dans la nasse, Kolo Muani s'est démultiplié, dézonant pour se rendre disponible et apportant son habituelle percussion (3 dribbles réussis, meilleur total de l'Eintracht). Mais il aura payé son activité, d'abord par une collection de ballons perdus (13 en 58 minutes, plus de la moitié de son équipe). Puis surtout, couplée à une certaine dose de malchance et de maladresse, par son exclusion pour une grosse semelle sur André-Franck Zambo Anguissa à la 58e minute. Le Français pousse un peu loin son dribble, et cherche à pousser un peu plus la balle pour éliminer l'ancien Marseillais qui se jette également. "RKM" arrive en premier, mais emporté dans son geste, marche sur la cheville de son adversaire, ne laissant aucun doute à l'arbitre du match, Artur Soares Dias. Et beaucoup de frustration dans le camp allemand.

"Il joue le ballon en premier, s'est lamenté l'entraîneur de Francfort, Oliver Glasner, à Amazon Prime. Nous avons eu une situation similaire récemment. L'arbitre m'a expliqué que si l'attaquant touche le ballon d'abord, c'est seulement un carton jaune. Alors, cela aurait dû n'être qu'un jaune ce soir." Au lieu de cela, le technicien va devoir faire sans son meilleur buteur cette saison au match retour dans le volcan du Stade Maradona.

"C'était un ballon d'attaque pour Kolo, tout se passe très vite, l'autre joueur glisse aussi et c'est le temps qui décide… Je pense que c'est dur de donner un carton rouge pour une situation offensive, abonde Mario Götze. Je n'ai pas encore vu les ralentis mais pour moi, ce n'est pas une expulsion directe." L'ancien gardien du Paris Saint-Germain, Kevin Trapp, a, lui, vu les ralentis. "J'ai revu l'action, il le touche sur le pied, mais je trouve que c'est dur dans cette situation, parce qu'il voulait prendre la balle. C'est une décision très, très dure."

Sans son principal atout offensif, l'Eintracht Francfort s'est montré tout aussi peu dangereux sur le but adverse avec un seul tir cadré lors de ce match aller. "Ça nous a tués", a ajouté Götze. "Le match a été brutalement difficile ensuite", a confirmé Oliver Glasner. A lui désormais de trouver une nouvelle arme de pointe. Et à Randal Kolo Muani de tirer un trait sur cette soirée pour mieux rebondir. Un certain France – Argentine a déjà montré qu'il en était capable.