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Ligue des champions - Avant Napoli - Eintracht Francfort : Khvicha Kvaratskhelia, un bonheur à dix millions
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Publié 15/03/2023 à 00:11 GMT+1
LIGUE DES CHAMPIONS - C'est l'affaire de l'été dernier. Et l'une des plus grandes, sans doute, de ces dernières années sur le mercato. Recruté pour une dizaine de millions d'euros par le Napoli, Khvicha Kvaratskhelia, auteur d'une saison fantastique, est aujourd'hui la grande révélation de Serie A. Avec Victor Osimhen, l'international géorgien porte son équipe vers le troisième Scudetto.
Khvicha Kvaratskhelia, auteur d'une grande saison au Napoli et révélation de la saison italienne
Crédit: Getty Images
"J'ai trouvé un phénomène que personne ne connaît encore." Voilà comment Cristiano Giuntoli, le directeur sportif du Napoli, a annoncé au vestiaire du Napoli l'arrivée de Khvicha Kvaratskhelia l'été dernier. Après l'avoir suivi pendant deux ou trois bonnes années, le dirigeant napolitain est parvenu à ses fins en juillet dernier, après une longue cour et des contacts jamais stoppés. Une sorte de fil rouge qui a fini par payer pour environ 10 millions d'euros. Autant dire des miettes, aujourd'hui, pour un joueur qui en vaudrait presque dix fois plus selon le Corriere del Mezzogiorno.
Avec 13 buts et 15 passes décisives toutes compétitions confondues, celui que tout le monde a rebaptisé "Kvaradona" est l'un des grands bonhommes du très prochain futur Scudetto du Napoli. Il est surtout la grande révélation du championnat italien, celui que personne ne connaissait mais que tout le monde s'arracherait huit mois plus tard. Jamais un chèque de dix millions d'euros n'avait paru aussi bien dépensé sur le mercato.
"Moi, j'ai l'impression qu'un ouragan a débarqué en Serie A, confiait le journaliste et écrivain Marco Bucciantini cette semaine sur le plateau du Sky Calcio Club. Quand il arrive, tu peux le sentir même avant, tu peux même l'éviter mais s'il te prend, il fait beaucoup de dégâts. Kvara est capable de te créer un stress de l'attente, quand tu sais qu'il est là, tu sais qu'il y a un ouragan dans le match et tu entends une espèce de bruit de fond durant tout le match. C'est le transfert le mieux rentabilisé de l'histoire de la Serie A comme rapport qualité-prix, je ne peux que le comparer à Kakà à l'époque de l'AC Milan."
A l'heure où prix et dépenses explosent, le Napoli, lui, a pris le sens inverse. Plus que l'argent, place aux idées, avec notamment l'instauration d'un salary cap. Oubliés les Dries Mertens, Kalidou Koulibaly, David Ospina, Lorenzo Insigne ou encore Fabian Ruiz, place désormais aux Kim Min-jae, Mathías Olivera et donc, surtout, Khvicha Kvaratskhelia. Auteur d'un but sensationnel, encore, face à l'Atalanta Bergame (2-0) samedi soir, le Géorgien postule pour remporter le trophée du meilleur joueur de la saison. En concurrence, très certainement, avec son coéquipier Victor Osimhen.
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Dribbles dévastateurs, référence à Maradona, célébration de Curry : "Zizi" a déjà charmé le Napoli
Video credit: Eurosport
"Il a tout simplement marqué un but à la Maradona, s'est enthousiasmé Luciano Spalletti ce week-end. Le dieu du foot restera pour toujours le dieu du foot, mais Kvara est sur la bonne voie. Il a une fréquence de touches incroyable dans les petits périmètres, tu ne sais jamais où il va aller et tu te retrouves le cul par terre. Et avec un simple coup d'œil, il est capable d'aider l'un de ses coéquipiers." "Pour moi, il est dans les trois meilleurs ailiers du monde avec Vinicius et Kylian Mbappé", a tranché son coéquipier Stanislav Lobotka dans un entretien accordé au Corriere dello Sport mardi. A la différence que "Kvara", lui, n'a pas coûté une somme astronomique.
Pour le principal intéressé, questionné par le New York Times, il s'agit là d'un "rêve éveillé". "Mais j'ai rapidement dû me reprendre, ce n'était pas un rêve mais bien la réalité, a-t-il avoué. Je suis reconnaissant envers tout l'amour donné par les gens, c'est une responsabilité énorme, une source d'inspiration et motivation. La liberté est ma signature, c'est quelque chose que j'ai en moi. J'aime ce que je fais (...) Quand je joue, c'est comme si le jeu m'emmenait avec lui. Je joue avec le cœur et la passion, mais aussi le cerveau. Si tu ne l'utilises pas, tu ne progresseras jamais."
Un prix au rabais "grâce" à la guerre
Pour Daniel Bertoni, ancien coéquipier de Maradona et champion du monde avec l'Argentine en 1978, a parlé d'un but digne "d'un grand champion", une réalisation "à la Diego, à la Messi, à la Cristiano Ronaldo." Interrogé par le quotidien local Il Mattino, Fabio Cannavaro a qualifié Kvaratskhelia de vrai "phénomène". "S'il prend le ballon, il te détruit, a lancé l'ancien capitaine de la sélection italienne. Il a également conscience d'être fort, tu le vois par ses mouvements : il reste dans son coin, puis il prend le ballon et te fixe. Comment l'arrêter ? Il est avantagé car dans le football moderne, tu ne peux pas accrocher le short, tu ne peux pas le toucher, tu ne peux pas effleurer son maillot, si tu lui donnes un coup tu es exclu. Regardez comment Maradona était traité : lui était prodigieux."
Pour recruter Kvaratskhelia à un prix dérisoire l'été dernier, le Napoli et Cristiano Giuntoli ont su faire preuve de patience. Avant que la guerre n'éclate entre la Russie et l'Ukraine, le Rubin Kazan avait fixé le prix de son joueur à 30 millions d'euros. "La première fois que que je l'ai vu, c'est dans une vidéo pendant le confinement, racontait le dirigeant au Corriere dello Sport le 9 septembre dernier (...) On nous réclamait une trentaine millions d'euros à l'époque, de quoi clore les discussions. Mais on voulait recruter (Victor) Osimhen à l'époque, on ne pouvait pas dépenser beaucoup (...) Quand la guerre a été déclenchée en février, lui est reparti en Géorgie, au Dinamo Batumi. On a foncé avec un contrat, et on a bouclé pour dix millions d'euros devant la Roma, la Juve et la Real Sociedad."
Conscient d'avoir frappé l'un des plus gros coups des dernières décennies, le Napoli a déjà posé les bases avec les agents du joueur pour le prolonger avant l'été prochain, où plusieurs clubs semblent déjà sur les traces du nouveau phénomène géorgien, dont le Real Madrid. Fier de sa découverte, Giuntoli concluait : "Je rappelle que Kvicha touche un salaire net de 1,2 million d'euros, soit 1,7 million en brut. Lorenzo Insigne (son prédécesseur, ndlr), c'était 4,5 nets et 9 bruts. Je vous laisse faire la soustraction..."
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Kvicha Kvaratskhelia
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