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Ligue des champions - Juve - PSG : Pertes records, manque à gagner... L'élimination qui tombe mal pour la Vieille Dame

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 02/11/2022 à 18:08 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Déjà éliminée de la C1, la Juventus Turin va tenter de sauver son honneur, mercredi, face au PSG (21h00) pour se qualifier au moins en Ligue Europa. En difficulté sur le terrain et dans le rouge sur le plan financier, en plus d'une enquête qui se poursuit sur son système de plus-values, la Vieille Dame traverse une zone de turbulences qui semble sans fin.

Andrea Agnelli - Juventus Turin

Crédit: Getty Images

Au moment du tirage, tout le monde imaginait que ce Juve-PSG, qui vient conclure la phase de groupes de la Ligue des champions, serait probablement décisif pour savoir qui terminerait à la première place. Deux mois plus tard, ce choc n'en a plus que le nom. Si la bande à Christophe Galtier a maintenu son rang, celle de Massimiliano Allegri, elle, s'est évaporée au fil des rencontres. Jamais, dans sa riche et glorieuse histoire, la Juve n'avait perdu 4 de ses 5 premiers matches en C1.
C'est désormais chose faite. Jamais elle n'avait subi plus de dix buts ? C'est également chose faite (11). Cette campagne européenne désastreuse va donc rentrer dans les annales, mais pas pour les bonnes raisons. "Et maintenant, qui va payer les dégâts ?", s'interrogeait Tuttosport mercredi après le nouveau revers face à Benfica (4-3). La question est légitime, tant d'un point de vue sportif que financier.

Une élimination prématurée qui tombe mal

"La C1 est terminée pour la Juve, emportant avec elle 25 millions d'euros de manque à gagner et la dignité d'une équipe qui a humilié l'amour de millions de tifosi. Une équipe qui, entre son effectif et son entraîneur, coûte 175 millions et ne ramène que 3 points en 4 matchs", pestait le quotidien piémontais en Une. Dans le détail, les Bianconeri ont encaissé, pour l'instant, un total de 53,4 millions d'euros dans cette campagne 2022-2023. Plus précisément :
  • 15,6 millions d'euros pour la phase de groupes
  • 2,8 millions pour sa seule victoire
  • environ 33 millions pour son ranking UEFA sur dix ans
  • 2 millions d'euros de la première tranche du market pool
A cette somme finale, il faudra ajouter le bonus lié au résultat face au PSG (2,8 millions pour une victoire, 0,93 million pour un nul), la deuxième tranche du market pool (liée au nombre de matches joués par les clubs italiens toujours engagés) et une éventuelle qualification en Ligue Europa. Pour bien comprendre les dimensions du désastre, précisons que la Juve n'avait plus terminé une campagne à moins de 80 millions depuis 2015-2016 et une élimination en 8es de finale (76 millions encaissés). Pour moins de 60 millions, il faut remonter à 2013-2014 et une troisième place dans le groupe puis une demi-finale de C3. La catastrophe industrielle n'est donc pas loin.
"Non, ce n'est pas une faillite", s'est toutefois défendu le tant décrié Massimiliano Allegri, plus protégé par son contrat béton que les résultats et le jeu de son équipe. Cet exercice européen confirme le déclin européen du club aux neuf finales (pour deux succès), après les défaites en huitièmes de finale ces trois dernières saisons contre des adversaires à sa portée (Lyon, FC Porto, Villarreal). Et c'est la première fois depuis 2013-2014 que la Juve sort dès les poules.
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Manuel Locatelli lors de Benfica - Juventus

Crédit: Getty Images

Des comptes dans le rouge (vif)

En tout et pour tout, l'élimination en Ligue des champions va engendrer un manque à gagner de quelque 20 millions d'euros, selon le site Calcio e Finanza. Et rater l'an prochain la qualification (promise aux quatre premiers de Serie A) priverait la "Vieille Dame" d'une manne de l'ordre de 70 millions d'euros (montant encaissé la saison dernière). D'autant que l'objectif affiché est de rétablir les comptes.
Le club, dans le rouge ces cinq dernières années, a enregistré la saison dernière 255 millions de pertes : un déficit record dans le football italien. Il s'est engagé auprès de l'UEFA à un plan de redressement sur trois ans pour respecter les règles comptables du fair-play financier. La Ligue Europa pourrait-elle devenir un objectif pour limiter les dégâts ? "Je ne vois pas ce groupe aller au bout, a admis Giorgio Chiellini au micro de Sky Sport depuis Los Angeles. Il s'écroule aux premières difficultés (..) C'est une équipe qui doit maintenant se contenter de limiter les dégâts."
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Pogba, la fin des espoirs ? "C'est ce que la Juve laisse filtrer"

Si la Vieille Dame compte sur les retours imminents de Paul Pogba, Angel Di Maria et Federico Chiesa pour aller mieux, et ainsi démarrer une remontée au classement de Serie A (elle est actuellement 7e) après la pause liée au Mondial, elle doit également composer avec une affaire judiciaire. Dans une enquête baptisée "Prisma", les dirigeants piémontais sont accusés d'avoir multiplié les "faux échanges" de joueurs, consistant à des ventes croisées avec d'autres clubs, sans échange d'argent mais permettant d'inscrire des plus-values dans les bilans. Cette pratique est depuis un an l'objet d'une enquête de la justice italienne.

Un système "délinquant"

Selon l'accusation, la Juve avait monté un véritable système "délinquant" afin de truquer ses comptes en 2019, 2020 et 2021, rapportait La Gazzetta dello Sport la semaine passée. Dans ses conclusions communiquées lundi à la quinzaine de personnes impliquées, dont le président Agnelli, le parquet de Turin a chiffré ces plus-values "fictives" à quelque 155 millions d'euros entre 2018 et 2021, selon les médias.
Le club, coté en Bourse, aurait en outre caché à ses investisseurs l'existence d'accords privés avec des joueurs, dont Cristiano Ronaldo, pour régler certains salaires en différé. L'ancien capitaine Giorgio Chiellini aurait alors demandé à ses coéquipiers de ne pas faire attention au communiqué publié par le club. "Les joueurs savaient que trois des quatre mensualités évoquées seraient réglées plus tard", précisait le quotidien lombard.
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Il board della Juventus: Arrivabene, Agnelli, Nedved e Cherubini

Crédit: Getty Images

La Juventus a réitéré mardi dernier, comme à l'ouverture de l'enquête en 2021, avoir "opéré dans le respect des lois et règlements régissant l'établissement des rapports financiers". La justice doit maintenant dire si elle renvoie en procès le président Agnelli et les autres dirigeants mis en cause.
(Avec AFP)
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