Ligue des champions - Le Real face à des doutes offensifs : Vinicius Jr et Rodrygo sont-ils victimes de Bellingham ?

Une salle, deux ambiances. L’attaque du Real Madrid est paradoxale depuis le début de saison. Chez les Merengue, on ne sait pas trop si on doit sourire de la réussite de la recrue à l’adaptation express Jude Bellingham (10 buts) ou s’inquiéter des trop muets Vinicius Jr (3 buts) et Rodrygo (1 réalisation). Alors que le Real est leader de son groupe en Ligue des Champions, une libération des Brésiliens sur la pelouse de Braga ce mardi, rassurerait tout le monde.

Vinicius Jr (23 ans) et Rodrygo (22 ans) marquent le pas dans l'ascension qui les avait menés à des sommets la saison dernière (23 buts, 21 passes décisives pour le premier, 19 réalisations et 11 offrandes pour le second en 2022-2023). Une baisse d’efficacité constatée encore ce samedi lors du nul arraché à Séville (1-1) et un but de Carvajal inscrit sur coup de pied arrêté.

"À mes yeux, Rodrygo a été l'un des meilleurs aujourd'hui, voire le meilleur de ce match. Il a eu des opportunités claires, a tenté plus de tirs que les autres, et il a tout donné. Le fait qu'il n'ait pas marqué n'est pas un problème, l'essentiel est qu'il continue à bien jouer", a tout de même soutenu Ancelotti, après la partie. Un moyen d’apporter son soutien, alors que son feu-follet est en plein doute.

"Il est toujours important de pouvoir jouer différents rôles. J'ai toujours dit que j'avais un don pour jouer sur les ailes, mais je n'aime pas jouer en tant que numéro neuf, même si dans mon club j'y suis obligé", avait lâché honnêtement Rodrygo lors de la dernière trêve internationale. Ultra épanoui dans un 4-3-3 où Benzema concentrait beaucoup d’attention pour les défenses, le Brésilien est le premier à manquer de repères dans le 4-4-2 losange imposé par le technicien italien depuis le début de la saison.

"Rodrygo et Vinicius ? Je ne leur dis pas où jouer quand leurs coéquipiers ont le ballon. Je les laisse libres", avait-il pourtant prévenu au début de saison. Dans les faits, le n°11 tente de récupérer la pointe, quand Vinicius se permet plus de décrochages sur l’aile. Un positionnement regretté par Rodrygo, pas toujours au bon endroit sur les centres venus des côtés. Malgré un nombre conséquent de tentatives (3,4 tirs par match, contre 2,4 pour Bellingham), le joueur de 22 ans manque cruellement de confiance. "J’ai beaucoup d’occasions. Ce n’était pas le cas avant et je marquais plus alors que cette saison, c’est l’inverse. Mais je reste tranquille car je sais que les buts vont arriver", analysait-il déjà fin septembre.

Pour Vinicius Jr, la situation est assez différente. Revenue de blessure le 27 septembre, la pépite de Flamengo n’a pas eu encore beaucoup de temps pour s’adapter. Et ça s'est ressenti lors d’échanges tendus au mois de septembre avec son coach au sujet d’incompréhensions sur son placement. Lui aussi doit composer dans cette nouvelle attaque à deux et trouver le bon équilibre entre les différences qu’il est capable de créer par le dribble mais aussi une présence nécessaire devant le but.

Porté aussi par une confiance géniale et un instinct de buteur étonnant, Jude Bellingham est pour le moment le seul attaquant à vraiment profiter du nouveau système d’Ancelotti. Sans doute profitant aussi d’un effet de surprise et d’un travail de l’ombre des deux Brésiliens pour concentrer les efforts défensifs adverses. "La première chose, c’est l'équipe et ensuite l'envie du joueur. J'informe à l'avance où ils vont jouer et personne ne m'a dit qu'ils ne voulaient pas jouer à un certain poste. Nous devons être altruistes", avait répondu le technicien de 64 ans à Rodrygo.

Leader en Liga, leader de son groupe en Ligue des Champions : la réussite du prodige anglais régale pour le moment les Merengue. Mais pour combien de temps ? "Les choses se passent très bien, mais (Bellingham) est conscient qu'il n'est pas un avant-centre. Sa priorité n'est pas de marquer des buts. Le moment viendra où il ne marquera pas, et il pourra contribuer d’une autre manière à l’équipe", a prévenu Carlo Ancelotti. Reste à savoir si les deux Brésiliens pourront alors faire des merveilles. Encore faut-il qu’ils soient dans les meilleures conditions.