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Ligue des champions | PSG - AC Milan | Giroud, Leão... Milan, une attaque en panne

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 25/10/2023 à 19:11 GMT+2

L'AC Milan va devoir (re)passer à l'offensive. Muets lors des deux premières journées de Ligue des champions malgré des occasions à la pelle, auteurs d'un seul petit but lors des trois derniers matches de Serie A, Olivier Giroud et ses coéquipiers peinent à marquer. Pour sortir indemne du Parc des Princes, mercredi, face au PSG, il va falloir inverser la tendance.

"Le club a frôlé la faillite" : Comment l'AC Milan est redevenu un club qui compte

Le compteur aurait pu - et probablement dû - afficher six points. Mais la réalité est toute autre. Avec deux 0-0, d'abord face à Newcastle puis à Dortmund, l'AC Milan n'en compte que le tiers avant un déplacement périlleux au Parc des Princes, ce mercredi, pour y affronter le PSG. Pour ne pas mettre définitivement à mal la possibilité d'une qualification en huitièmes de finale, les Milanais le savent : il va falloir ramener un résultat de cette escapade parisienne. Pas simple au vu de l'adversaire, qui aura à cœur de se racheter à domicile après l'humiliation subie sur le sol anglais face aux Magpies (4-1). Mais aussi car la bande à Stefano Pioli reste sur quatre matches de suite sans marquer en C1, une première dans l'histoire du club. Vouloir gagner sans marquer, le concept ne risque pas de faire fureur.
Côté championnat, les Rossoneri, deuxièmes, affichent plus ou moins les mêmes lacunes. Avec 16 buts inscrits en 9 journées, ils se situent bien loin de l'Inter (24 buts), leader, mais aussi derrière le Napoli (4e, 20 buts), la Fiorentina (5e, 18 buts) ou encore la Roma (7e, 20 buts). Si la volonté de jouer et d'aller vers l'avant est pourtant là, avec une manœuvre fluide et un jeu ultra-moderne, dont notamment des positions interchangeables et des automatismes parfaitement assimilés par une équipe qui a changé de visage l'été dernier, la réalisation ne suit pas. Muet depuis le 1er septembre dernier, Olivier Giroud est l'un des principaux concernés par ce manque d’efficacité.

Giroud muet depuis début septembre

Après un début de saison canon, avec 4 buts lors des 3 premiers matches (dont 3 penalties), l'attaquant français est en difficulté. Son seul but dans le jeu remonte au 21 août, lors de la première journée de championnat face à Bologne (0-2). Alors, oui, le champion du monde sait donner des caviars à ses coéquipiers (3 passes décisives) et enfiler les gants de gardien quand il le faut. Mais sa fonction principale, celle de terminal offensif du 4-3-3 milanais, reste celle de marquer. Et là, ça se complique pour celui qui vient de fêter ses 37 ans. Pendant que Lautaro Martinez affole les compteurs dans l'autre partie de Milan (11 buts en 9 matches), "Oliviero" ne peut suivre la cadence imposée par le grand rival.
Pour l'heure, sa place de titulaire n'est pas remise en cause. A Milanello, Giroud continue de faire l'unanimité, tant pour son attitude, son leadership et son professionnalisme. Depuis son arrivée à l'été 2021, son rendement n'a pas baissé (14 buts en 2021-2022, 18 buts en 2022-2023) et ses buts ont souvent été décisifs, que ce soit dans la quête du Scudetto il y a deux ans ou celle qui a mené jusqu'au dernier carré de la C1 la saison passée. Le champion 2018 a toujours été considéré l'homme des grands matches. Mais son âge ne recule pas pour autant.
"On cherche toujours à marquer, a-t-il expliqué en conférence de presse mardi soir. En tant qu'attaquant, c'est important pour moi d'être décisif pour l'équipe. Contre Newcastle, on a eu beaucoup d'occasions sans marquer. Il faut être plus 'tueur' devant le but. Les détails font la différence dans ces matches de C1." "Au vu de toutes les occasions que nous parvenons à nous créer, il faut marquer plus, a regretté Stefano Pioli, son entraîneur. On doit frapper dès la première ou deuxième occasion, c'est impératif à ce niveau."
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Giroud se désespère lors de Milan-Juventus

Crédit: Imago

C'est donc tout logiquement que ses dirigeants se sont mis à la recherche de son successeur, avec un profil bien précis : un buteur assez jeune, mais avec une certaine expérience et prêt pour le très haut niveau. Si possible avec 20 buts dans les pattes, ce qui n'est plus vraiment coutume à Milan, statistique à l'appui : Andriy Shevchenko (24 buts, 2003-2004) et Zlatan Ibrahimovic (28 buts, 2011-2012) sont les deux derniers attaquants milanais à avoir occupé le trône du classement des buteurs.
Après avoir manqué de peu Marcus Thuram l'été dernier, le club lombard viserait désormais le buteur du LOSC Jonathan David. La presse italienne le qualifie même de priorité, évoquant une possible tentative dès janvier prochain. Il faut dire que Luka Jovic, arrivé pour combler le vide derrière Olivier Giroud, est en retard de condition. L'ancien attaquant du Real Madrid, débarqué sur le gong final du mercato estival, entre ici et là pour faire souffler Giroud, mais sa trajectoire ressemble de plus en plus à celle de Divock Origi, parti à Nottingham Forest dans l'indifférence la plus totale. La vraie menace pour le meilleur buteur de l'histoire des Bleus s'appelle Noah Okafor, arrivé de Salzbourg et déjà auteur de deux buts cette saison. L'international suisse peut également dépanner à gauche, ce qui, paradoxalement, semble le faire glisser au troisième rang dans la hiérarchie des numéros 9 milanais.

Le duel Leão - Mbappé, l'une des clés du match

"Le problème du Milan, c'est que la doublure de Giroud n'existe pas, a pesté José Altafini, ancien attaquant légendaire du club, à Radio anch'io sport. Il reste un grand attaquant qui peut marquer à tout moment, même s'il joue mal pendant 89 minutes." Problème, le Français est régulièrement sur le banc à ce moment du match. Conscient de devoir gérer le minutage de son buteur, Stefano Pioli le sort régulièrement entre la 60 et 70e minute de jeu. Une scène qui s'est produite 7 fois en 9 journées de championnat. Les deux autres ? Une fois remplaçant pendant 90 minutes face à Cagliari le 27 septembre, l'autre entrant et finalement gardien contre le Genoa le 7 octobre. En Ligue des champions, même schéma : titulaire pendant 90 minutes face à Newcastle, sorti à la 69e contre Dortmund.
Symbole du manque de réussite des siens, Giroud n'est toutefois pas l'unique responsable. Surtout si son équipe est capable de se créer 3.3 xG (ndlr : expected goals, une statistique qui permet de mesurer la qualité d'une occasion de but) lors des deux premières journées de C1 sans marquer le moindre but. A titre de comparaison, le Bayern Munich en a inscrit six pour 3.0 xG. Face au PSG, Rafael Leão sera notamment attendu au tournant dans son duel à distance avec Kylian Mbappé. Au niveau des chiffres, avantage au Bondynois :
  • Buts : 9 contre 3
  • Moyenne de tirs/match : 4,9 contre 1,9
  • Moyenne de ballons touchés dans la surface/match : 11,4 contre 7,4
L'international portugais peut toutefois se vanter de plus de passes décisives (3 contre 1), une meilleure moyenne de dribbles (2,6 contre 2,4) et de centres (1 contre 0,2) par match. Le symbole, surtout, de deux façons de jouer totalement différentes, avec l'un (Mbappé) qui aime repiquer dans l'axe et l'autre (Leão) plus cantonné à son couloir gauche. "Moins de centres, plus de buts, implorait La Gazzetta dello Sport mardi. Le Portugais a 15 buts dans les jambes, mais il ne cherche pas assez la cage, avec et sans ballon. Face à Mbappé, c'est le moment de changer." Son entraîneur le sait, et il travaille régulièrement cet aspect avec son joueur lors de longues séances vidéo à Milanello.
Contrairement aux autres années, et que le PSG en soit conscient, le danger peut désormais arriver de la droite lorsqu'on affronte l'AC Milan. Recruté contre une vingtaine de millions d'euros en provenance de Chelsea, Christian Pulisic a déjà inscrit quatre buts en onze matches disputés. Une vraie renaissance pour l'international américain, en perdition depuis son départ du Borussia Dortmund en 2019. Et une flèche de plus à l'arc de Stefano Pioli. Il en aura bien besoin pour atteindre sa cible au Parc, mercredi, puisque Samuel Chukwueze, vrai joueur de rupture à droite, est rentré blessé de la trêve internationale. Son compteur (zéro but, zéro passe décisive) risque de rester vierge pour un bon mois encore. Tout comme celui de l'Argentin Luka Romero, toutefois moins concerné dans les rotations depuis le début de saison.
"Il manque des alternatives à la hauteur devant, Milan marque trop peu", a résumé l'ancien milieu de terrain Massimo Ambrosini au micro de Dazn. Pour que l'assaut du Parc soit victorieux, l'armée milanaise, qui sera emmenée par Olivier Giroud, va devoir retrouver son attaque. Au risque de ne pas toucher au but, et dans tous les sens du terme.
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