PSG - AC Milan - L'antisèche : Le doute est levé… partiellement

Il a fallu 45 minutes au PSG pour se sortir du plan et du pressing milanais qui a longtemps fait souffrir le milieu parisien. Milan n'a pas tenu le rythme mais sa stratégie semblait être la bonne. Il a fallu deux exploits consécutifs de Warren Zaïre-Emery et Kylian Mbappé pour masquer une première période très moyenne des champions de France. Dès lors, après la pause, les espaces se sont ouverts pour les transitions parisiennes et les Italiens sont rentrés dans leur coquille. Il a fallu attendre l'heure de jeu pour un premier, timide, tir cadré des visiteurs et le dernier quart d’heure pour une, légère, pression sur le but de Gianluigi Donnarumma. Trop stéréotypé en attaque, Milan ne pouvait pas espérer mieux. Ce mardi, il y avait une classe d'écart.

Brillant et impliqué dans deux buts parisiens, Warren Zaïre-Emery a signé le match le plus éclatant de sa jeune carrière. Au milieu, il est déjà indéboulonnable. Buteur, Kylian Mbappé a aussi signé un gros match tandis qu'Ousmane Dembélé risque de repartir encore frustré. Derrière, Milan Skriniar n'inspire pas une confiance totale. A Milan, Mike Maignan, coupable sur le deuxième but, a vécu une soirée compliquée tout comme Olivier Giroud, privé de ballon. Rafael Leão fut le seul danger côté milanais. Il était bien seul.

Il a fallu deux contrôles orientés, des cuisses d'acier, une envie débordante d'aller vers l'avant plutôt que de tomber pour un accrochage de maillot pour mettre le PSG sur orbite. C'est Warren Zaïre-Emery qui a fait basculer cette rencontre. Deux fois et à 17 ans. Chapeau.

On parlera moins de Kylian Mbappé parce qu'un gamin de 17 ans a tout cassé aujourd'hui. Mais la star parisienne a fait le job encore en marquant son 23e but sur ses 25 derniers matches de C1.

Le demi-finaliste de la dernière édition a tenu une grosse demi-heure avant de littéralement exploser. Après avoir volé en éclat à Newcastle, le PSG avait semé le doute. Ce mardi, il est levé... partiellement. La force des individualités, incarnée par un furieux duo Zaire-Emery – Mbappé, a submergé des Milanais d'abord sérieux puis complètement dépassés par les évènements. Celle du collectif fut beaucoup plus diluée dans un match que Paris n'a pas complètement maîtrisé.

Dans un jour où le PSG eut un peu plus de mal à imposer son jeu, la lumière est venue d'éclairs individuels qui ont rappelé que, même dans un cadre collectif plus rigide et plus rationnel, le talent peut déborder du tableau noir. Et ce match pose une vraie question sur l'identité de cette équipe. Luis Enrique veut imposer la possession mais sa formation n'a jamais été aussi dangereuse qu'en transition ce mardi.

Même si les initiatives individuelles ont porté Paris, sa faculté à concéder très peu de situations chaudes reste sans doute la meilleure nouvelle de la soirée. Mais le manque d'imagination de Milan, limité par un plan de jeu caricatural (jeu long sur Giroud ou débordement en solo de Leão), et la première demi-heure ratée obligent à nuancer le propos. Face à l'intensité d'un Real Madrid, d'un Manchester City ou d'un Bayern Munich, l'histoire pourrait être différente.