PSG I Ligue des champions : Lucas Hernandez, un crève-cœur et un grand vide

Le verdict faisait peu de doute. Il est tombé jeudi comme un couperet. Lucas Hernandez a encore été lâché par son genou. Pas le droit comme à la Coupe du monde au Qatar. C'est le gauche qui a cédé sur son intervention pour empêcher, en vain, Niclas Füllkrug d'inscrire le but de la victoire du Borussia Dortmund face au PSG mercredi soir (1-0). Une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche qui va laisser le défenseur parisien sur le flanc pendant plusieurs mois. Et un véritable crève-cœur pour un joueur trop rarement épargné par les pépins physiques.

Le coup le plus dur est évidemment pour lui. A 28 ans, Hernandez doit de nouveau faire face à une longue convalescence. Son absence de sept mois après sa blessure au Mondial 2022 n'avait pas découragé le PSG au moment de le recruter l'été dernier. L'ancien joueur du Bayern avait levé les doutes liés à sa santé. Mais son corps ne l'a finalement pas laissé en paix en jusqu'au bout de sa première saison parisienne. Paris va désormais devoir faire sans lui pour tenter de renverser la situation contre le BvB mardi prochain au Parc des Princes et accéder à la finale de la Ligue des champions.

Ce ne sera pas simple. Lucas Hernandez s'était affirmé comme l'une des solutions les plus fiables pour Luis Enrique en défense. D'abord à gauche sur la première moitié de la saison, puis dans l'axe ces dernières semaines. Compenser son absence dans la charnière parisienne ressemble à un drôle de casse-tête pour l'entraîneur parisien. Le technicien espagnol a misé sur Lucas Beraldo pour le remplacer au Signal Iduna Park. Le Brésilien de 20 ans manque de vécu au niveau exigé pour une demi-finale de Ligue des champions. Cela s'est senti en Allemagne, comme lors du match aller contre Barcelone (2-3) au tour précédent.

Luis Enrique a des options plus expérimentées. Milan Skriniar était son premier choix pour accompagner Marquinhos en charnière sur la première moitié de la saison. Les limites affichées alors par le Slovaque n'ont pas disparu depuis son retour de blessure au début du printemps. Il n'offre pas les meilleures garanties. Comme Nordi Mukiele, trop rarement utilisé par son entraîneur et en manque de rythme. Presnel Kimpembe toujours à l'infirmerie, Danilo reste la dernière possibilité à ce poste. Le Portugais déçoit rarement et ressemble à la solution de repli la plus pertinente. Mais il n'a pas eu les faveurs de son coach à Dortmund, comme sur l'ensemble d'une compétition où son temps de jeu est famélique (159 minutes). Cette tendance ne changera pas forcément au retour.

La blessure de Lucas Hernandez n'impacte pas seulement l'axe de la défense parisienne. Elle prive aussi Luis Enrique d'une option au poste de latéral gauche, celui où le Français a été le plus souvent aligné jusqu'au retour de blessure de Nuno Mendes en février. Le jeune Portugais (21 ans) sortait alors d'une absence de dix mois et Paris reste précautionneux sur son temps de jeu depuis qu'il a repris. Il était d'ailleurs un temps incertain pour le match à Dortmund avant de finalement tenir sa place. Mais son niveau de performance n'a pas été à la hauteur.

Nuno Mendes a souffert face à Jadon Sancho, dans un système de jeu où il était aussi livré à lui-même le plus souvent. Mais sa baisse de régime au fil du match témoigne d'une forme encore précaire et son état physique suscite toujours quelques incertitudes. Avec la blessure de Lucas Hernandez, Luis Enrique se retrouve sur le fil du rasoir. En cas de pépin avec Nuno Mendes, les solutions de remplacement sont rares. Lucas Beraldo n'a jamais convaincu quand il a été utilisé à ce poste qui n'est pas le sien. Mukiele et le jeune Yoram Zague, plutôt habitués à jouer à droite, sont des options éventuelles mais elles paraissent trop risquées pour le retour face à Dortmund.

L'absence de Lucas Hernandez n'est cependant pas seulement problématique pour la gestion de l'effectif de Luis Enrique. Elle impacte l'équipe parisienne sur le plan technique en le privant de l'un de ses éléments les plus complets. Le Marseillais a sensiblement réhaussé le niveau de la défense du PSG cette saison par sa solidité dans les duels et la qualité de sa relance. Son rayonnement sur la défense rejaillissait sur l'ensemble du collectif mis en place par Luis Enrique, et sa perte n'en est que plus délicate à compenser.

Mais peut-être encore davantage sur l'état d'esprit. Son expérience en Ligue des champions avec l'Atlético et le Bayern, son vécu dans les grands rendez-vous au plus haut niveau et son agressivité ont fait beaucoup de bien à un PSG dont les lacunes mentales étaient criantes ces dernières saisons. Paris a ainsi perdu l'un de ses guerriers les plus valeureux à l'heure de disputer son combat le plus importante de la saison. C'est le constat que peut dresser Luis Enrique avant l'heure de vérité face à Dortmund. Mais l’Espagnol n’est pas le seul dans ce cas. Didier Deschamps n'aura pas des soucis bien différents avec les Bleus pour l'Euro.