Ligue des champions - Lille en 8e, Paris, Brest et Monaco en barrages : Un espoir, des exploits

C'est un hiver qui ressemblait à un printemps. Le foot français a tout un tas de raisons de faire la tronche entre droits télé en berne, clubs dépouillés de leurs meilleurs joueurs et stars en exil. Et c'est au moment le plus inattendu que ses représentants flambent en Ligue des champions. La première phase de Ligue des champions a accouché d'un surprenant 4/4 pour la Ligue 1 alors même que Marseille et Lyon, soit deux de ses plus gros budgets, sont restés à la maison. La Bundesliga, la Liga et la Serie ont laissé des plumes à l'issue de ces premiers mois de C1. Pas la France.

Brest est le symbole de cette force nouvelle, portée par un souffle épique et une ribambelle d'exploits. 110es au classement UEFA, voilà les Finistériens, leur budget riquiqui et leur effectif sans chichi parmi les 24 meilleures équipes d'Europe, devant la Juventus Turin et Manchester City. Qui aurait pu le parier en septembre dernier ?

La L1 a regardé dans le blanc des yeux les meilleures équipes du monde et les a parfois fait chuter sans ménagement. En cinq mois, le Real Madrid, le FC Barcelone, Manchester City et l'Atlético Madrid se sont décomposés face aux Français. Avec 53% de victoires, la Ligue 1 atteint son meilleur ratio depuis la saison 2009/2010.

Lille, qui n'avait disputé que deux 8es de finale dans son histoire, est d'ores et déjà assuré d'en faire un troisième. Le LOSC est l'autre révélation de cette première partie de compétition puisqu'il s'est fait une place parmi les meilleures équipes du continent (Liverpool, FC Barcelone, Arsenal, Atlético Madrid, Inter Milan notamment). Bruno Génésio n'a perdu que trois de ses 19 derniers matches de C1 et continue de marcher sur l'eau dans une compétition qui récompense son audace alors même que leur calendrier leur promettait l'enfer.

Les Nordistes ne seront pas les seuls représentants français dans le tableau final. Le PSG affrontera soit Brest soit Monaco dans un duel à nous donner des regrets. L'élan suscité par la campagne actuelle aurait pu nous laisser espérer quatre représentants français en 8e de finale pour la première fois de l'histoire de la compétition. Trois, ce serait déjà un accomplissement unique et historique. Cette Ligue des champions a construit de nouveaux héros de la L1 : Jonathan David, Lucas Chevalier, Mahdi Camara, Joao Neves, Bradley Barcola, Maghnès Akliouche.

Un casting nouveau, fruit d'une compétition dont la phase finale ne s'offrait qu'au PSG depuis deux ans. Paris a longtemps fait figure de mauvaise élève. Il a gâché, raté et fini par se remettre à l'endroit. Son succès contre City a, semble-t-il, transfiguré un collectif fébrile en une machine de guerre. Le revoilà parmi les prétendants sérieux, même sans Kylian Mbappé. Alors, il n'est pas dit qu'à la fin, la Ligue 1 ne soit pas dans le rôle où elle reste la meilleure, loin des podiums et des trophées. Mais cet hiver a soulevé un espoir. Par les temps qui courent, c'est déjà un premier exploit.