Ligue des champions | Sur le cas Vitinha (PSG), tout le monde (ou presque) s'est trompé

Vitinha a été l'un des grands hommes de la finale de la Ligue des champions face à l'Inter (5-0), et même de toute la campagne européenne du Paris Saint-Germain. Le milieu de terrain portugais, encore critiqué par ceux qui ne mesurent pas l'étendue de sa palette, a donné tort à tout le monde et raison à un homme : Luis Enrique. Le technicien espagnol en a fait une référence mondiale.

Pour Paris, est-ce le début d'une dynastie ?

Video credit: Eurosport

On était nombreux à s'échiner sur son cas. Ici, on se demandait si son potentiel pouvait vraiment faire oublier Marco Verratti. Là-bas, on le qualifiait de "joueur d'évitement", dans la pure tradition de la formation portugaise. Au sein même de l'environnement du Paris Saint-Germain, il se murmurait qu'il était l'une des recrues les plus faibles à son poste, où le club a pourtant tant tâtonné. Après avoir donné le tempo d'une finale de Ligue des champions grandiose, Vitinha a tout balayé.
Tout cela démontre, une nouvelle fois, qu'il n'existe aucune vérité. Il y a des contextes, des progrès, des situations. Et des convictions. Celles de Luis Enrique au sujet de son maestro étaient aussi tranchées : "Il est l'un des meilleurs joueurs du monde à son poste, assurait-il encore il y a quelques semaines. Je ne vois pas deux joueurs meilleurs que lui au milieu de n'importe quelle autre équipe. Je peux me tromper. Mais je me trompe rarement."
L'entraîneur espagnol a, malgré lui, créé toutes sortes de confusions autour de Vitinha. Avec lui, le technicien du PSG a élargi le rôle du joueur installé devant la défense. Sa position est celle d'un Sergio Busquets, son jeu est celui d'un Xavi Hernandez. Jamais, depuis le chef d'orchestre du Barça, un joueur n'avait réussi autant de passes que Vitinha sur une édition de Ligue des champions (1308 contre 1299 pour Xavi en 2012-2013, avec certes plus de matches).

Vitinha sait tout faire

Ce volume a, ici et là, débouché sur un faux procès qualifiant Vitinha de ralentisseur, ou d'élément neutre, se contentant de passes latérales courtes pour faire gonfler son taux de réussite. Tout cela découle du fléau de la lecture d'un match par les statistiques, grâce auxquelles on peut dire ce que l'on veut et omettre ce que l'on souhaite cacher.
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"Doué appartient à une race de joueurs qu'on reconnait dans les grands soirs"

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Aucun milieu de terrain au monde n'est capable de casser des lignes adverses lors de chacune de ses passes. Exiger le contraire relève de la méconnaissance du jeu... et de la multiplicité des profils et des consignes. Là où Pep Guardiola réclame relativement peu de mouvements à sa sentinelle, Luis Enrique demande beaucoup plus de flexibilité à son maître à jouer.
Ainsi, Vitinha est tantôt un centre névralgique par lequel tous les ballons passent, tantôt un déclencheur (c'est lui qui trouve Désiré Doué, passeur décisif pour Achraf Hakimi lors de l'ouverture du score face à l'Inter), tantôt un dynamiteur, à l'image de sa course de 40 mètres pour offrir la balle de 3-0 à Doué lors de cette finale.

Personne n'y croyait... sauf Luis Enrique

"Sa façon d'interpréter le jeu et sa capacité à prendre des décisions en font un joueur clé pour le PSG, observait l'ancien sélectionneur portugais Fernando Santos, interrogé par nos confrères du Parisien avant la rencontre. Il a une maturité tactique impressionnante et un vrai caractère. Il joue avec une intelligence supérieure à la moyenne."
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"Dembélé n'a pas fait le match d'un joueur qui veut absolument le Ballon d'Or"

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Avec lui, Luis Enrique a au moins eu deux mérites. Le premier aura été de déceler des qualités méconnues chez le joueur : c'est ainsi qu'il a choisi de le reculer d'un cran sur le terrain, après une saison pourtant convaincante lorsqu'il évoluait plus haut. Vitinha est devenu l'élément central de la capacité du PSG à sortir de la pression adverse. Finalement, seul Arsenal, en demi-finale retour, aura été en mesure de limiter son activité.
C'était au bout d'une période où l'international portugais reconnaissait être "moins bien" sur le terrain alors que son entraîneur continuait de certifier le contraire. C'est là l'autre réussite du technicien espagnol : avoir convaincu un joueur qui a longtemps douté qu'il était bien meilleur que tous les autres. Pour donner tort à tous ceux qui ont pu penser le contraire... y compris à Paris.
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