PSG : Luis Campos et Luis Enrique, ou l'importance d'un duo qui pousse dans le même sens
Ce samedi, le PSG a été sacré champion d'Europe deux ans, seulement, après l'arrivée de Luis Enrique aux commandes. Le mérite de l'Espagnol pour mettre en place une équipe à l'identité tactique visible et spectaculaire a déjà été mis en avant. Mais il doit se coupler à l'intelligence d'une direction sportive qui a su écouter les désidératas de son entraîneur. Une pratique si nouvelle à Paris…
Pour Paris, est-ce le début d'une dynastie ?
Video credit: Eurosport
Luis Campos peut remercier Christophe Galtier. Le Portugais avait insisté auprès de sa direction, en 2022, pour faire confiance à "Galette", l'homme qui saurait discipliner une troupe magnifiée par trois joueurs d'exception devant. Il y avait eu la MSN, il y aurait la MNM même si Mauricio Pochettino avait déjà galéré à trouver la solution. Le résultat fut déceptif : un titre de champion acquis durement devant un RC Lens épatant, une élimination en 8e de finale de la C1 et une fin en eau de boudin avec des sifflets du Parc pour Galtier et Messi.
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Et pourtant, Luis Campos peut remercier Christophe Galtier. Car l'échec de sa tentative a redessiné les dynamiques internes au PSG à l'été 2023. Affaibli, il a dû trouver sa place auprès de Luis Enrique pour former un duo ayant permis au PSG de grandir, malgré des choix forts et parfois mal compris.
Depuis le premier jour, j'ai ressenti une connexion
Tout commence à l'été 2023. Dans un furieux vacarme et un mois d'août ultra-chargé, le duo décide d'appliquer strictement la nouvelle politique : finies les stars et les joueurs aux statuts à part. Mi-août, ils s'entretiennent avec Neymar et Marco Verratti pour leur signifier la fin de l'histoire. Brutal.
Pendant l'été, le duo apprend à travailler ensemble. Campos, fidèle à sa méthodologie, propose des postes à renforcer et des cibles aux profils et prix différents pour ceux-ci. L'Espagnol vient d'arriver et reste un peu en retrait, refusant de perdre de l'énergie dans des batailles politiques. Alors, Campos s'évertue à construire un effectif compétitif malgré des choix coûteux et pas toujours éclairés avec le temps (Kolo Muani, Ugarte, Skriniar ou Asensio).
Mais d'autres éléments, déterminants depuis, rejoignent la troupe comme Ousmane Dembélé ou Bradley Barcola, malgré les interrogations autour du Lyonnais. C'est d'ailleurs la première conférence de presse de Luis Enrique après la signature de Barcola qui atteste d'une vraie cohérence entre Campos et lui-même sur son profil, en adéquation avec le besoin de rupture recherché chez ses ailiers par l'Espagnol.
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Luis Enrique félicite Bradley Barcola lors du match du PSG face à Manchester City en C1
Crédit: Getty Images
Depuis, l'idylle entre les deux n'a cessé de se confirmer, derrière les micros mais aussi au centre d'entraînement à Poissy. Quand le contrat de Luis Enrique a été prolongé et officialisé, l'Asturien a insisté à de nombreuses reprises en conférence de presse pour continuer de travailler avec Campos.
"C'est la meilleure nouvelle possible sans aucun doute, insistait-il d'ailleurs en mai dernier. Je suis très content, d'autant plus que c'est une prolongation longue, a indiqué l'entraîneur du PSG. J'ai eu de très bonnes relations avec lui dès le départ. Depuis le premier jour, j'ai ressenti une connexion, je me sens très appuyé. C'est l'un des meilleurs directeurs sportifs, pour ne pas dire le meilleur."
Le réseau de Campos, enfin utilisé à bon escient
Une fois le projet clarifié et la relation entre les deux hommes fluides, le duo a pris une autre envergure. Parce que Luis Campos est revenu à ce qu'il sait faire de mieux : dénicher des talents que personne n'a encore scouté. La puissance financière du Qatar – et l'absence de conséquences majeures en cas d'échec (Ugarte, Kolo Muani, Ekitike) – fait le reste. C'est d'ailleurs sur la saison écoulée que le tandem a pris tout son sens.
Cinq arrivées, quatre titulaires en finale et un gardien pour mettre la pression sur Donnarumma : en 2024-2025, le recrutement du PSG fut inattendu mais sacrément bien vu. Qui connaissait Pacho (40M) avant qu'il ne vienne détruire tous les attaquants s'aventurant dans sa zone ? Qui pensait, honnêtement, que Désiré Doué allait être l'homme de la finale, après un début de saison timide mais logique (40M) ? Qui savait que Joao Neves (60M) allait devenir l'un des milieux les plus intelligents d'Europe après… 75 matches au Benfica ? Mais le mercato, c'est aussi une affaire d'opportunités et, après avoir tourné autour longtemps, l'arrivée de Kvicha Kvaratskhelia a donné une dimension supplémentaire à une équipe qui a trouvé là un homme de caractère, décisif, imprévisible mais surtout ultra-travailleur.
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"Doué appartient à une race de joueurs qu'on reconnait dans les grands soirs"
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C'est ici que le réseau de Luis Campos prend tout son sens : une fois la philosophie de Luis Enrique assimilée, une fois les besoins identifiés, le Portugais prend les rênes. Dans ce rôle-là, il est sans aucun doute l'un des tous meilleurs à son poste, en atteste ses réussites passées à Monaco ou Lille.
Voilà comment le duo a appris à s'apprivoiser et à se nourrir l'un et l'autre. À s' écouter, finalement : quand Campos a poussé en fin d'été 2024 pour recruter un autre N°9, Luis Enrique a insisté pour trouver des solutions en interne. Le premier a fait confiance au deuxième. Et puis, Ousmane Dembélé s'est révélé… C'est donc ça un duo qui pousse dans le même sens, une pratique si nouvelle à Paris. Bizarrement, ça marche.
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Luis Campos et Luis Enrique
Crédit: Getty Images
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