Ligue des champions I Eintracht Francfort - Liverpool I Mo Salah, l’emblème devenu dilemme :"Il ne mérite plus d’être titulaire"

Ce n’est pas forcément le seul problème de Liverpool. Mais la méforme de Mo Salah est certainement le symbole le plus fort de la crise traversée par les Reds, qui restent sur quatre défaites consécutives avant leur déplacement à Francfort mercredi, en Ligue des champions. Le statut de titulaire du Pharaon est de plus en plus contesté. Son club n’a pourtant jamais eu autant besoin de lui.

"Carragher a raison, Liverpool ne pourra pas être champion avec cette défense"

Video credit: Eurosport

La décision voulait tout dire. Harry Maguire venait de donner l’avantage à Manchester United dimanche à Anfield (1-2). Le match touchait à sa fin et Liverpool avait besoin d’un héros pour le sauver de la désillusion face au rival honni. Un costume si souvent endossé par Mo Salah, l’homme aux 248 buts sous les couleurs des Reds, dont 16 en 17 matches face aux Red Devils. C’est pourtant bien l’Egyptien qu’Arne Slot avait choisi de sortir dans la foulée du but mancunien. Sans que cela ne change le destin des siens.
Un choix fort. Mais loin d’être injustifié. Salah a livré une prestation insipide contre Manchester United. L’occasion de faire basculer ce choc en faveur de Liverpool, il l’a eu en héritant d’un ballon à six mètres de la cage, peu après l’heure de jeu. Seul, il s’est précipité, expédiant le cuir hors du cadre. Un geste qu’il ne manquait jamais ces dernières années. Un geste qui témoigne surtout de ses difficultés cette saison. L’Egyptien est loin de ses standards avec 3 buts et 3 passes décisives en 11 matches.
Mais ses maux dépassent le cadre du manque d’efficacité auquel un attaquant, si doué soit-il, est chroniquement confronté. Salah ne parvient plus à créer les différences qui déséquilibrent la défense adverse. Selon les statistiques du site WhoScored, il est même le joueur qui a le faible ratio de dribbles réussis en Premier League (10%). Le Pharaon semble surtout déconnecté du collectif mis en place par Slot, souvent perdu le long de la ligne de touche, orphelin de son relais favori, Trent Alexander-Arnold, parti au Real Madrid. Et trop loin de cette surface où il fait tant de ravages.

"Ce n’est pas Mo Salah"

Alors, les critiques se mettent à pleuvoir. "Il n'est plus que l'ombre de lui-même, a estimé l’ancien attaquant anglais Charlie Austin sur Sky Sports. Sur ses performances, il ne mérite plus d’être titulaire." Un constat partagé par Jamie Carragher. "Je pense que nous en sommes maintenant à un stade où Mo Salah ne devrait plus être assuré de débuter chaque semaine, a abondé l’ancien défenseur de Liverpool sur le podcast de l’ex-Mancunien Gary Neville, lui-même sceptique au regard de la dernière prestation de l’Egyptien : "Il y a eu plusieurs moments où on se disait : ‘Ce n’est pas Mo Salah’."
La thèse du déclin commence aussi à surgir pour le joueur de 33 ans. Salah a pourtant terminé au pied du podium du dernier classement du Ballon d’Or et sort de l’une des meilleures saisons de sa carrière (34 buts et 23 passes décisives en 52 matches). "J'ai adoré le regarder jouer, c'est un joueur fantastique, mais je pense que son âge a fini par le rattraper, a cependant estimé Wayne Rooney, l’ancienne légende de Manchester United, dans son émission The Wayne Rooney Show. On ne veut pas l'admettre, mais ça finit par vous rattraper et, tout à coup, vous n'êtes plus là."
La question du maintien de Salah dans le onze de départ de Liverpool est ainsi ouvertement posée. Slot n’a fait ce choix qu’une seule fois sur les 11 matches disputés par les Reds cette saison, lors de la défaite à Galatasaray en Ligue des champions (1-0). L’ancien Romain a joué toutes les autres rencontres dans leur intégralité, sauf celle face à Manchester United donc. "Salah a raté une grosse occasion, mais d’autres aussi, a souligné le technicien néerlandais. Nous ne sommes pas habitués à cela, mais ça arrive. Si nous continuons à jouer ainsi, les occasions viendront et Salah les convertira."

L’exception Arsenal

Cela épargnerait un drôle de dilemme à l’entraîneur de Liverpool. Il a en effet des raisons de sortir Salah de son équipe-type. L’Egyptien n’incarne pas vraiment l’avenir des Reds, qui ont considérablement remanié leur effectif l’été dernier en investissant près de 500 millions d’euros sur le mercato. Notamment dans le secteur offensif, avec les arrivées d’Alexander Isak (145 millions), de Florian Wirtz (125 millions) et d’Hugo Ekitiké (95 millions). L’idée de minimiser le rôle de Salah pour développer une nouvelle ligne d’attaque n’est pas dénuée de sens.
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Mais c’est justement pour favoriser cette transition que la direction des Reds avait choisi de conserver l’Egyptien en prolongeant son contrat jusqu’en 2027 au printemps dernier, tout comme celui de Virgil van Dijk. Liverpool a besoin de ses cadres et le début de saison de Salah en est justement une preuve éclatante. Les Reds dépendent toujours de lui. Quand le Pharaon a été décisif (5 matches), l’équipe de Slot a systématiquement gagné. Et quand il ne l’a pas été (6 matches), elle a toujours perdu, à une exception près, la victoire contre Arsenal (1-0). Celle qui confirme la règle.
Il y a de multiples raisons à la méforme de Salah, lui aussi confronté à une phase d’adaptation dans un collectif encore balbutiant, trop souvent inconsistant dans l’entrejeu et déficient en défense. Mais ce qui en ressort, le véritable problème soulevé par sa très nette baisse de rendement, c’est qu’il n’y a personne pour prendre le relais. Le casse-tête de Slot est là. Dans ces conditions, il peut difficilement se passer de son emblématique attaquant. Juste espérer qu’il redevienne l’insatiable buteur qu’il était encore il n’y a pas si longtemps.
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