Equipe de France - Bleus - Didier Deschamps, la cote d’alerte

Fragilisé par un Euro qui n’a contenté personne, Didier Deschamps se retrouve au centre des critiques après la rentrée des classes ratée face à l’Italie (1-3). S’il a déjà affronté de grosses tempêtes, parfois plus puissantes encore, l’usure du pouvoir et la lassitude qui accompagnent sa 13e année de règne offrent de nouveaux arguments à ses détracteurs. Même si son président lui reste fidèle.

"On attendait un renouveau, on ne l'a pas eu"

Video credit: Eurosport

Philippe Diallo n’a pas attendu que la gronde monte pour assurer l’avenir de Didier Deschamps. Avant la défaite contre l’Italie, le président de la FFF a rappelé que son sélectionneur n’était pas en danger. "Il a un contrat jusqu'en 2026, il remplit les objectifs et donne satisfaction. (...) Chaque chose en son temps. Ce n'est pas mon état de réflexion", a clamé Diallo, décrivant le boss des Bleus comme le "plus grand sélectionneur de l'histoire de l'équipe de France". En l’état, Didier Deschamps n’est donc pas en danger. Mais sa statue vacille. La défaite face à l’Italie, au moment où les Bleus devaient faire oublier leur Euro sans éclat, alimente la défiance.
Le sélectionneur est sous pression même si son éjection n’est pas du tout à l’ordre du jour. Mais ni la confiance accordée par le président de la FFF ni les accomplissements uniques de Deschamps sur le banc tricolore n’éteignent les questionnements. Ceux-ci se nourrissent aujourd’hui de la lassitude qui accompagne la 13e année de contrat de DD et l’usure du pouvoir qui le guette. Il n’a jamais trouvé de solution au rendement catastrophique de son attaque en Allemagne. Après l’Euro, il avait expliqué les difficultés des siens par la méforme physique de ses deux leaders.
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Didier Deschamps après France - Italie

Crédit: Getty Images

Pas de plan B

Si Mbappé et Griezmann tiraient effectivement la langue, c’était aussi à lui de trouver un plan B qui n’est jamais arrivé. Il n’a, par exemple, toujours pas identifié de recours fiable à Olivier Giroud en pointe et les Bleus le paient cher. Et sitôt que la défense ne tient plus la route, comme au Parc des Princes vendredi, c’est tout l’édifice qui s’écroule. Là-encore, le sélectionneur n’a pas trouvé la parade face à une Italie loin d’être géniale mais simplement maline et disciplinée.
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Griezmann ou Mbappé : qui est le plus inquiétant ?

Video credit: Eurosport

Les mots d’Antoine Griezmann au micro de TF1 sont, du reste, assez cruels : "On n'a pas été bons dans le pressing, défensivement non plus. Comment l'expliquer ? Je ne sais pas… On avait pourtant bien commencé, avec beaucoup d'envie, un bon pressing et on n'a pas su (changer) tactiquement quand leur central venait à l'intérieur en jouant en 6, on a eu du mal sur cet aspect tactiquement et ça nous a posé beaucoup de problèmes." Deschamps a reconnu sa responsabilité mais aussi pointé du doigt l'absence de "capacités athlétiques" de ses joueurs et les changements par rapport à son onze de base qui ont nui, selon lui, "à la performance collective".

Apathie générale

Tout ceci est vrai. Mais il ne peut être exonéré de ses devoirs. L’équipe était certes amputée de quelques cadres (Koundé, Upamecano, Rabiot, Tchouaméni) mais le onze tenait largement la route. C’est surtout le manque d'allant global, les difficultés au pressing, l’incapacité à répondre tactiquement aux Italiens et l’apathie générale qui ont sauté aux yeux et cela relève de la responsabilité directe du sélectionneur.
Lui qui a promis une réoxygénation du groupe et de l’équipe a démarré par une défaite où ses hommes ont été asphyxiés. Sa marge de manœuvre se réduit à mesure que les prestations sans personnalité s’enchaînent. Deux défaites de rang, ce n’était plus arrivé depuis 2015. Deschamps a créé un monstre, une équipe championne du monde, aux standards si élevés, qu’il est bien plus difficile aujourd’hui d’accepter de la voir se faire manger ainsi par l’Espagne puis l’Italie alors que l’Allemagne l’avait déjà battue chez elle en mars.
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Didier Deschamps lors de France - Italie

Crédit: Getty Images

Le sélectionneur a déjà traversé des tempêtes : tout aurait pu se terminer brutalement un soir d’automne 2013 sans un doublé de Mamadou Sakho face à l’Ukraine ou, plus récemment, après une défaite inattendue face à la Suisse à l’Euro 2021. Il a toujours su rebondir de façon spectaculaire : en atteignant les quarts de finale du Mondial 2014 et la finale au Qatar. A chaque fois, il a trouvé des ressorts pour relancer son groupe. Le match face à la Belgique lundi n’est pas encore couperet, on l’aura bien compris. Mais il doit lui servir à trouver des solutions, une nouvelle identité pour une équipe qui, aujourd’hui, ne sait plus qui elle est. Parce que la cote d’alerte est atteinte.
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