Ligue des nations – Battu en finale par le Portugal, Lamine Yamal a peu pesé et essuyé un flot de critiques démesuré
Mis à jour 10/06/2025 à 10:42 GMT+2
C'est le sort des grands. À chaque contre-performance, les détracteurs sortent de l'ombre et crible le génie de critiques. C'est un peu ce qu'a vécu Lamine Yamal après la finale de Ligue des nations perdue dimanche contre le Portugal de Cristiano Ronaldo (2-2, 3-5 t.a.b.). Tancé pour son ambition et son franc-parler, Yamal doit encaisser ce poids alors qu'il n'est même pas majeur : une hérésie.
Cherki plus brouillon contre l'Allemagne : "Qu'importe, les Bleus ont besoin de lui"
Video credit: Eurosport
Le faisceau blême des projecteurs n'épargne rien. Le moindre écart, la plus légère chute de niveau vous expose à la lumière aveuglante. Nombreux sont ceux qui ont eu la rétine brûlée. Très peu ont été exposés à pareil éclat avant leur majorité. Lamine Yamal, 17 ans, subit depuis la défaite en finale de Ligue des nations contre le Portugal (2-2, 3-5 t.a.b.) un flot de critiques acres. L'international espagnol, impuissant face à Nuno Mendes et auteur d'un match quelconque, est l'objet de remontrances venant d'une myriade de détracteurs. D'aucuns diront que l'attaquant du Barça l'a bien cherché, à l'aune de sa facette malicieuse.
Que reproche-t-on exactement à Lamine Yamal ? Le prodige du FC Barcelone, comète aux pieds soyeux et à la technique rutilante, a ébloui la fin de saison, enchaînant les performances marquantes, en Liga ou en Ligue des champions, le tout face à une adversité colossale (Real Madrid, Inter Milan). L'Espagnol est un cas à part, un phénomène de précocité, lancé dans le grand bain à 15 ans seulement, champion d'Europe à 16, patron de l'attaque blaugrana avant sa majorité.
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"C'est injuste mais un but de Yamal, ça vaut cinq buts de Dembélé"
Video credit: Eurosport
Reprocher des facéties d'ado… à un ado
Vous avez compris : à 17 ans, Yamal est encore un "gamin". Si sa maturité sur les prés ne fait aucun doute, il est normal de le voir se prêter à des facéties sur un autre terrain, celui des réseaux, qu'il maitrise aussi bien. Très actif sur Instagram, Yamal n'hésite pas à chatouiller ses rivaux via des publications (éphémères) en story. Un moyen de se motiver et une façon de colorer l'environnement de plus en plus terne du ballon rond. Outre les messages codés sur la toile, Yamal occupe de plus en plus l'espace médiatique, enchaînant les interviews de l'autre côté des Pyrénées.
Présumé favori du prochain Ballon d'Or France Football en compagnie d'Ousmane Dembélé, l'ailier du Barça s'était fendu d'une réponse flegmatique et osée, à l'image du personnage joueur qu'il trimballe depuis quelques mois. "Je suis le genre de personne à voter pour le meilleur joueur de l'année. Mais si les gens veulent tout risquer sur un match, et bien… Jouons-le alors", a-t-il lancé au micro de la radio COPE avant la demi-finale contre les Bleus. Un doublé et une prestation réussie plus tard, le génial numéro 19, élu homme du match, a exaspéré les supporters tricolores, avant de passer devant la presse, la crinière peroxydée cachée sous une casquette.
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Lamine Yamal auf der Pressekonferenz
Crédit: Getty Images
Yamal est prévenu : il ne sera plus épargné
Ce look casse les codes, et fait frémir les plus conservateurs. Ces derniers y voient un manque de respect filé par l'ambition crue affichée sans ambages par Yamal : "Nous respectons tous Cristiano, c'est une légende du football, mais je ferai mon travail, qui est de gagner", a-t-il lancé en vue de la finale. Cette fois, la tirade ne s'est pas révélée prophétique. Lamine Yamal a écumé la pelouse de Munich sans jamais réellement peser. En face, Nuno Mendes a annihilé la moindre source de danger provenant de ses souliers.
Cerné par un marquage serré et la supériorité numérique des Portugais dans sa zone, l'Espagnol n'a même pas essayé de se lancer dans un raid (deux dribbles tentés, un seul réussi), se contentant de maigres passes pour briller. Apparu loin de son meilleur jour physiquement, le Catalan a été remplacé à la mi-temps de la prolongation. "Il est fatigué parce qu'il est en compétition depuis jeudi, il y a eu peu de repos, il a eu une année très difficile, il a 17 ans et nous devons doser en conséquence. Il était temps de le remplacer pour qu'un autre joueur apporte un peu plus d'énergie", s'est justifié le sélectionneur de la Roja Luis De la Fuente.
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Nuno Mendes a largement pris le dessus sur Lamine Yamal, lors de Portugal-Espagne, en finale de Ligue des Nations
Crédit: Getty Images
Son attitude, revêche pour certains au moment de la célébration des Portugais, a ajouté du sel à une meute de détracteurs peu désireux de remettre ces actes dans le contexte d'une étoile précoce, pas encore sortie de l'adolescence, pour qui le football reste avant tout un jeu. La dureté de ces badauds s'explique également par l'attente phénoménale qui accompagne désormais chaque apparition de Yamal, auréolé depuis peu du titre officieux de "meilleur joueur du monde". La machine s'est emballée et, même pour lui, elle semble aller trop vite. À lui de faire un pas de recul, car le grincement des voix harpies ne cessera probablement plus.
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