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Dans le dur en C1, l'Italie a-t-elle trouvé un nouvel eldorado avec la Ligue Europa ?

Alessandro Pitzus

Mis à jour 12/03/2015 à 02:29 GMT+1

Beaucoup moins performants en Ligue des champions, les clubs italiens s'illustrent désormais en Ligue Europa. Ils sont cinq à disputer les huitièmes de finale de la C3, compétition qui semble plus abordable pour la Roma, le Napoli, le Torino, l'Inter et la Fiorentina.

Francesco Totti (AS Roma) à la lutte avec Manuel Pasqual (Fiorentina)

Crédit: AFP

Le football italien s'enfonce dans la médiocrité. Le discours est à la mode, mais il est malheureusement réel. Les performances des clubs transalpins en Ligue des champions l'attestent, l'Italie a perdu de sa superbe et de son influence. Dans leur quête du Graal européen, les équipes italiennes ne pèsent plus, ne brillent plus. Il y a douze ans (en 2003), trois clubs italiens (la Juve, l'Inter et le futur vainqueur l'AC Milan) se hissaient en demi-finale de la Coupe aux grandes oreilles, on en est aujourd'hui très loin. Seule la Juventus fait figure d'exception désormais. Les Bianconeri, qui dominent la Serie A de la tête et des épaules, parviennent à afficher un niveau compétitif en C1, mais sont loin de pouvoir prétendre à la victoire finale. C'est toujours mieux que leurs compatriotes, condamnés à briller dans la cour des petits.

Une chance de briller sur la scène européenne

Dans un passé pas si lointain, certains clubs italiens avaient ouvertement snobé la Ligue Europa : "Je ne lui ai jamais accordé d'importance. Cette compétition est une perte d'argent et de temps", déclarait Aurelio De Laurentiis, président du club partenopei, l'année dernière après l'élimination du Napoli en phase de groupe de la Ligue des champions. Le fantasque producteur de cinéma ne mâche jamais ses mots, il aime en rajouter des tonnes, mais son avis a bien changé depuis. Le Napoli joue la Ligue Europa à fond. Pourquoi ? Parce que De Laurentiis a arrêté de se voiler la face. Son club n'a pas le niveau pour briller en Ligue des champions. Il ne s'est même pas qualifié pour la phase de groupes cette saison. Ciao la grande Europe, ciao le Scudetto (propriété de la Juve), il ne reste plus que la Coupe d'Italie et la Ligue Europa pour briller.
Les supporters italiens rêvent toujours en grand mais ils ont pris conscience que leurs clubs ne pouvaient plus lutter dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. Alors au lieu de boycotter la Ligue Europa (hormis la Juve l'année dernière qui avait atteint les demi-finales), les clubs transalpins ont décidé de la jouer à fond. Entre le néant et un trophée continental mineur, le choix est vite fait. Le temps du mépris est révolu. La Roma, le Napoli, l'Inter et la Fiorentina ont les moyens de remporter la compétition. Le FC Séville, Villarreal, l'Ajax, Wolfsburg et Besiktas seront leurs principaux concurrents. Des équipes qui restent à la portée des Italiens. L'histoire du Torino dans cette compétition est différente. Les Turinois, pas habitués à jouer l'Europe, vivent une aventure. Ils profitent du moment présent sans se poser de questions, ni se fixer des ambitions démesurées.

Le football italien ne se porte pas mieux pour autant

Cinq clubs italiens en huitième de finale de la Ligue Europa, c'est un record. Mais cela ne veut pas dire que le niveau des équipes italiennes s'améliore. En tant que grande nation européenne, l'Italie ne peut pas se contenter d'avoir deux représentants dans une campagne de Ligue des champions et une seule équipe en huitième de finale. Le football italien est orphelin des clubs milanais. L'Inter patauge en Serie A, malgré une bonne campagne de Ligue Europa, pendant que l'AC Milan continue de descendre toujours plus bas. Ces deux pertes ont précipité la baisse de niveau du foot italien sur la scène européenne. Sans oublier les soucis financiers et le manque d'attractivité dont souffre la Serie A depuis quelques années.
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Francesco Totti Roma Lazio 2015 AFP

Crédit: AFP

Aucun club italien n'a réussi à remporter la Ligue Europa depuis 1999 et la victoire de Parme face à l'OM (3-0). Plus d'une décennie de disette pendant que les Espagnols, les Anglais, les Portugais, les Russes et les Ukrainiens remplissaient l'armoire à trophées. Les Italiens se sont souvenus que la Ligue Europa existait et comptait dans un palmarès. Ça tombe bien, ils sont plusieurs à avoir des ambitions dans cette compétition. Autre source de motivation : à partir de cette saison, le vainqueur de la C3 décrochera un ticket direct pour la prochaine édition de la Ligue des champions. De quoi motiver les plus récalcitrants. Le jeu en vaut la chandelle. Faute de mieux, il faudra se contenter de la "petite Europe".
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