Ligue Europa (Quarts de finale, Wolfsburg-Naples) : Wolfsburg au top et c’est parti pour durer
Mis à jour 16/04/2015 à 07:12 GMT+2
Encore en course sur les trois tableaux dans lesquels il était engagé en début de saison, le VfL Wolfsburg est la bonne surprise de la saison en Europe. Tout l’enjeu pour le club sera de s’installer au plus haut niveau et de ne pas reproduire les erreurs commises dans la foulée de son titre de champion d’Allemagne en 2009. Mais tout est mis en œuvre pour éviter pareil fiasco.
Le PSG, Barcelone, le Bayern, la Juventus et Wolfsburg. Ces cinq clubs ont un fait en commun : ils évoluent dans l’un des cinq grands championnats européens et sont encore en course pour remporter toutes les compétitions dans lesquels ils étaient engagés en début de saison. Dans cette prestigieuse liste, le VfL fait figure d’intrus. Deuxième de Bundesliga (à dix points du Bayern), qualifié pour les demi-finales de la Coupe d’Allemagne et les quarts de la Ligue Europa, il vit la saison la plus aboutie de son histoire. Le fruit d’un travail de longue haleine entamé voilà trois ans et qui doit lui permettre de s’installer à terme au plus haut niveau européen.
Tout le contraire de ce que Wolfsburg avait vécu dans la foulée de son titre de champion d’Allemagne 2009. Le seul titre majeur au palmarès du club. Il n’avait pas réussi à capitaliser dessus. La faute au psychodrame Felix Magath, qui avait quitté son poste d’entraîneur à la surprise générale après le sacre national, et à des choix stratégiques douteux. Les Wölfe ont enchaîné les transferts aussi coûteux que ratés, comme Diego ou Obafemi Martins. Résultat, ils ont vite replongé dans l’irrégularité qui a toujours caractérisée leurs performances en Bundesliga, depuis leur accession à l’élite allemande lors de la saison 1997-1998.
Saison | Classement | Points |
1997-1998 | 14e | 39 |
1998-1999 | 6e | 55 |
1999-2000 | 7e | 49 |
2000-2001 | 9e | 47 |
2001-2002 | 10e | 46 |
2002-2003 | 8e | 46 |
2003-2004 | 10e | 42 |
2004-2005 | 9e | 48 |
2005-2006 | 15e | 34 |
2006-2007 | 15e | 37 |
2007-2008 | 5e | 54 |
2008-2009 | 1er | 69 |
2009-2010 | 8e | 50 |
2010-2011 | 15e | 38 |
2011-2012 | 8e | 44 |
2012-2013 | 11e | 43 |
2013-2014 | 5e | 60 |
Wolfsburg a fini par opérer un visage stratégique en plein cœur de l’automne 2012. Les dirigeants du VfL ont fait appel à Klaus Allofs pour présider à la destinée sportive du club. Ancien du Werder Brême, il est devenu manager du club. Avec son œil aiguisé sur le marché des transferts et sa vision du football à long terme, Allofs a développé un plan de bataille pour ramener Wolfsburg au premier plan. Dans le même temps, Dieter Hecking s’est installé sur le banc et a mis fin à la valse des entraîneurs qui duraient depuis trois saisons. Il a imposé son projet de jeu et séduit tout le pays avec une équipe portée vers l’avant, même s’il n’est pas le seul à évoluer avec cette philosophie en Bundesliga. Loin de là…
La réussite actuelle de Wolfsburg découle du travail du ticket Allofs-Hecking. Mais ce n’est bien évidemment pas le seul facteur. Le VfL bénéficie des investissements quasiment sans limite de son actionnaire principal, Volkswagen, dont le siège est installé à Wolfsburg depuis la seconde guerre mondiale. Sur la dernière décennie, le constructeur automobile allemand a englouti plus de 150 millions d’euros sur le marché des transferts. Une somme monstrueuse, qui lui a permis d’arracher Luiz Gustavo à Arsenal en 2013 et de claquer soixante millions d’euros dans le duo De Bruyne-Schürrle, lassé de jouer les remplaçants de luxe avec Chelsea.
Un soutien populaire pas à la hauteur
Donner l’impression d’être un puits sans fond, ça fait forcément grincer des dents chez certains clubs historiques de Bundesliga, incapables de s’aligner pour rivaliser. "C’est un club avec des ressources qui semblent infinies. J’ai toujours dit qu’à partir du moment où Volkswagen s’investirait sérieusement, Wolfsburg repousserait les limites", expliquait en février 2014 Hans-Joachim Watzke, président de Dortmund, lors d’un sommet sur le sport business. Le hic, c’est que le développement de Wolfsburg n’est pas accompagné d’un soutien populaire à la hauteur de ses voisins. Avec un stade de 30 000 places, parmi les plus petits du championnat, qui n’est pas toujours rempli, le VfL peine à susciter un réel engouement. Parce qu’il est l’un de ses nouveaux riches que l’Allemagne adore détester.
Sauf qu’il est bien plus que ça. L’équipe qui déjoue tous les pronostics cette saison a une âme. Elle s’est construite au fil des années, avec des joueurs formés au club (Robin Knoche, Maximilian Arnold), des vétérans rompus au haut niveau (Diego Benaglio, Naldo), des internationaux expérimentés (Vieirinha, Ivan Perisic) et des valeurs montantes du foot européen (Ricardo Rodriguez, Josuha Guilavogui). Ajoutez à cela les recrues évoquées précédemment et l’éclosion de Bas Dost, auteur de treize buts en seize matches de Bundesliga cette saison, pour donner un cocktail détonant.
150 millions en cas de C1 ?
Peu importe l’issue de la saison pour Wolfsburg, elle est déjà un succès. L’enjeu sera ensuite de ne surtout pas rééditer les erreurs du passé et de rester en haut de l’affiche. Pour résumer, ne pas rater l’après comme en 2009. Mais ce qu’explique Watzke, c’est que les changements effectués au sein de l’état-major devraient lui éviter un tel fiasco. "Ils ont maintenant des gens qui font du très bon boulot parmi leurs dirigeants, avait reconnu le boss du BVB. Le pire qui peut arriver pour un club comme le nôtre est qu’un concurrent fasse du bon travail et dispose de davantage de moyens".
L’intelligence des dirigeants de Wolfsburg s’apprécie à son sens de l’anticipation. Pour ne pas être gêné par le fair-play financier, le VfL a exposé son plan à l’UEFA en octobre dernier. Au moment de conclure le transfert de Schürrle l’hiver dernier, le club a de nouveau consulté l’instance européenne, pour être certain que la transaction rentrait bien dans les clous. Si Wolfsburg composte bien son billet pour la prochaine Ligue des champions et que l’UEFA lui donne son feu vert pour investir sans restriction, Volkswagen a déjà promis un chèque de 150 millions d’euros pour renforcer l’effectif. Preuve que le VfL a toutes les chances d’être là, et bien là, pour un long moment.
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