OM : Attention, quand Dimitri Payet arrive lancé, il est l'égal des meilleurs

La Ligue des champions a Mohamed Salah. La Ligue Europa a Dimitri Payet. Depuis le début du mois de mars, le Marseillais roule sur la Ligue 1 et la petite Europe. Parce que, s'il ne signe pas une saison exceptionnelle, Dimitri Payet est dans une forme exceptionnelle. C'est qu'on commence à avoir l'habitude. Il est l'homme qui souffle le chaud et le froid. Le roi des montagnes russes. Capable d'atteindre des hauteurs dignes des meilleurs joueurs de la planète mais incapable de tenir ce niveau de régularité sur plusieurs mois. Coup de chance pour l'OM, Payet est en plein dans son pic de forme et, à ce niveau, il est injouable.

Quand Payet transpire la confiance, comme aujourd'hui, il est un tout autre joueur. Un homme capable de marquer de l'extérieur du pied après avoir éliminé deux adversaires en quart de finale de Ligue Europa, d'être élu (à 88% !) meilleur joueur des demi-finales aller, de délivrer quatre passes décisives en autant de matches de Ligue 1. Tout cela en un mois. Payet est "in the zone". Sa confiance transpire sur le terrain. A l'aller face à Salzburg, chaque prise de balle, chaque décision était juste. Payet n'a jamais été le plus rapide ou le plus costaud. Mais sa technique en mouvement, quand tout est bien réglé, n'a rien à envier à celle des meilleurs joueurs du monde.

Un rapide coup d'œil dans le rétroviseur rappelle jusqu'où peut monter Payet mais aussi ses trous d'air spectaculaires :

Peut-être la période la plus spectaculaire de Payet. Celle où il se révèle aux yeux du grand public. Lors des 9 premières journées de championnat, sous le maillot des Verts, il inscrit huit buts dont un coup franc sublime dans la lucarne d'Hugo Lloris lors du 100e derby de l'histoire (0-1). Le Réunionnais ne touche plus terre, il est le meilleur buteur du championnat.

La suite : Aucun but entre la 10e et la 27e journée. Un automne et un hiver bien moins convaincants et un bras de fer perdu pour rejoindre le PSG. Une saison qui résume assez bien sa carrière sinusoïdale.

A Lille, après deux premières mi-figue mi-raisin, il explose. Entre le 8 décembre 2012 et le 23 février 2013, il inscrit 7 buts, délivre 6 passes décisives et franchit la barre des dix dans chacune des catégories statistiques. Il rayonne sur la Ligue 1 notamment lors d'une démonstration à Gerland (1-3 le 10 février).

La suite : Il s'engage avec l'OM et vit une première saison décevante.

A West Ham, Payet vit une saison assez régulière. Neuf buts, dont quelques coups francs mémorables, et 12 passes décisives lui valent d'être élu meilleur joueur londonien de la saison devant Mesut Özil, WIllian et Harry Kane.

La suite : La saison suivant est plus compliquée. Payet a du mal à confirmer. Il finit par partir au bras de fer avec son club pour rejoindre Marseille à l'hiver 2017. Cette fois, il obtient gain de cause.

En pleine préparation pour l'Euro, il arrache sa place dans le onze grâce à deux coups francs directs face aux Pays-Bas et au Cameroun. Il est le meilleur Bleu de la phase de poules avec un passe décisive et une frappe en pleine lucarne face à la Roumanie en ouverture puis une nouvelle réalisation face à l'Albanie.

La suite : Il disparaît peu à peu et perd de son influence. Il est l'un des rares joueurs offensifs à ne pas peser sur la demi-finale contre l'Allemagne (2-0) et se montre complètement transparent face au Portugal (0-1).

Avant d'entamer ce mois de mai 2018, il est au niveau de ses meilleures performances en carrière. Aujourd'hui, il ne lui manque finalement que ses coups francs directs pour être aussi incontournable qu'en 2016. Même s'il sait délivrer quelques passes décisives sur cet exercice. Payet sait étendre son pic de forme quand les évènements l'exigent et il y a fort à parier, si Didier Deschamps lui fait confiance, qu'il pourra porter les Bleus en Russie comme il l'avait fait en 2016.

L'ancien Nantais est certes un joueur cyclique mais il choisit à merveille les moments où il scintille : à Saint-Etienne lorsque sa carrière exigeait un tremplin pour signer dans un gros club, à West Ham et en Bleu lorsqu'il a fallu arracher un billet pour l'Euro alors que le sélectionneur le boudait depuis quelques temps. Voilà qui tombe bien puisque la fin de saison de l'OM est palpitante et que le Mondial se profile.