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C'est quoi le problème pour les clubs français depuis 10 ans en Ligue Europa ?

Martin Mosnier

Mis à jour 08/11/2018 à 17:57 GMT+1

Après trois journées de Ligue Europa, aucun club français n'est en mesure de se qualifier pour les 16es de finale. Astana, Francfort, le FC Copenhague ou le Slavia Prague font, pour le moment, mieux que les représentants de la Ligue 1. Ce n'est pas une nouveauté. Alors, c'est quoi le problème pour les clubs français ?

Le Stade Rennais défait par le Dynamo Kiev

Crédit: Getty Images

Prenons quelques secondes pour débuter par une devinette qui ne vous donnera pas le sourire. Quel est le point commun entre Videoton, Qabala, l'Astra Giurgu, Esbjerg, l'Apollon Limassol, le Metalist Kharkov et le FC Gyori ? Tous ont éliminé, en barrages ou à partir des 16es de finale, un club français de la Ligue Europa. C'est un mal qui ne date pas d'aujourd'hui. Les représentants de la L1 n'ont jamais vraiment brillé sur la petite scène européenne et les jeudis hexagonaux se sont souvent transformés en traquenard. Il n'y a finalement pas de grande surprise à avoir Marseille, Bordeaux et Rennes à la traîne cette année. Parce qu'au fond, c'est un peu toujours la même histoire.
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La détresse des joueurs de l'OM lors de la finale de Ligue Europa

Crédit: Getty Images

C'est étonnant de voir Bordeaux s'incliner face à Copenhague ou le Slavia Prague, déroutant de constater que Rennes est incapable de ramener un point d'Astana ou inquiétant de voir Marseille partager les points sur la pelouse de l'Apollon Limassol. Curieusement, et plus inquiétant encore, Bordeaux, Marseille et Rennes ont très peu fait tourner leur effectif en Ligue Europa cette saison.

Trois fois au-delà des 8es en 33 tentatives

Mais l'histoire ne fait que se répéter et, à mi-parcours, aucun club tricolore n'est en position de franchir la phase de poules cette saison. Si l'OL a atteint les demi-finales de la compétition en 2017, si l'OM ne s'est incliné qu'en finale l'an passé, ce n'était que des exceptions. Et cette édition 2018/2019 remet gentiment le football français à sa place. Aussi peu reluisante soit-elle. Parmi les 33 tentatives des représentants de la L1 depuis la naissance de la Ligue Europa en 2009, seules trois les ont menés au-delà des 8es de finale. Une vraie misère.
Pour mieux comprendre l'apathie dans laquelle baigne la Ligue 1 en Ligue Europa, Francis Gillot est d'une précieuse aide. L'ancien coach de Bordeaux et Lens a disputé quatre campagnes et n'a jamais été tendre avec la compétition. Il nous dévoile assez facilement les difficultés quasiment ancestrales des clubs français :
  • Une question de calendrier
"Il existe des pays où on aménage le calendrier. Quand on rentrait à cinq heures du matin d'un voyage à l'autre bout de l'Europe et qu'il fallait jouer à 14h le dimanche, croyez-moi, c'était une vraie galère. Au Portugal, par exemple, les clubs qui jouent la Ligue Europa rejouent le plus souvent le lundi. Une journée de repos en plus, ça change tout."
  • Une Ligue 1 trop homogène
"Certains clubs, qu'ils soient chypriotes ou islandais, mettent leur équipe-type le jeudi parce que l'écart est tellement immense que, le week-end, leurs remplaçants font le job tranquillement. En L1, il y a très peu d'écart entre le 5e et le 15e. Le championnat est très homogène et ça ne sert pas nos clubs en Ligue Europa. Et il m'est effectivement arrivé de faire tourner en Ligue Europa comme en 2013/2014 quand nous étions mal embarqués en Ligue 1."
  • Des effectifs trop déséquilibrés
"On m'a souvent reproché de ne pas jouer la Ligue Europa mais j'avais un groupe de 20 joueurs professionnels qui doivent avoir normalement le niveau mais je me suis aperçu que tous ne l'avaient pas. Les clubs portugais ont des effectifs beaucoup plus profonds. A Bordeaux, je n'avais pas 20 joueurs de valeur égale et ça nous a coûté des points."
Des arguments discutables, le Slavia Prague a-t-il par exemple un effectif plus profond que les Girondins cette saison ? Quatre ans après la dernière participation de Francis Gillot à la Ligue Europa, le constat reste malgré tout le même. La France se voit sans doute trop belle. Cette année, elle risque de revenir à ses bonnes vieilles habitudes et laisser le printemps européen à ses voisins.
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Ligue Europa Bordeaux Gillot

Crédit: AFP

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