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Ligue Europa - Finale : Glasgow Rangers, une décennie de l’enfer aux portes du paradis

Fabien Esvan

Mis à jour 18/05/2022 à 10:38 GMT+2

LIGUE EUROPA - La lumière est de retour chez les Light Blues. Dix ans tout pile après leur dégringolade et leurs déboires avec le fisc britannique, les Glasgow Rangers sont de nouveau sur le devant de la scène. Après avoir raflé un 55e titre de champion d'Ecosse en 2021, les "Gers" viseront face à l'Eintracht Francfort (mercredi, 21h) un second titre européen, cinquante ans après le premier.

Le défenseur anglais et capitaine des Glasgow Rangers James Tavernier buteur lors de l'édition 2021-2022 de la Ligue Europa.

Crédit: Getty Images

On dit que les légendes ne meurent jamais. Celle des Rangers ne s'est, elle, jamais éteinte. Une décennie après avoir frôlé la disparition, une décennie après avoir dû tout recommencer, le club de Glasgow s'affirme un peu plus sur le chemin de la rédemption.
De retour dans les hauteurs du football écossais depuis son accession en 2016, le club de Glasgow a progressivement fait son retour régulier vers les sommets. Avec un premier titre de champion d'Ecosse depuis 2011 l'an dernier, le 55e de son histoire, rien que ça.
Ce mercredi, en finale de la Ligue Europa face à Francfort, les Rangers sont en quête d'une deuxième couronne européenne. Cinquante après la dernière, quatorze ans après sa finale de Coupe de l'UEFA perdue contre le Zenit, dix ans après avoir fini au fond du trou. "Un incroyable voyage", comme l'a récemment confié Charlie Adam, ancien pensionnaire du club entre 2004 et 2009, au Financial Times.
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La joie des Glasgow Rangers en Ligue Europa, édition 2021-2022.

Crédit: Getty Images

Patience et renaissance à l’ombre

Février 2012, le club est placé en redressement judiciaire et écope de 10 points de pénalité en Scottish Premier League. Au début de l'été, les Rangers sont condamnés à la liquidation, minés par un conflit interne et des dettes colossales auprès du fisc britannique. Avec plus de 160 millions d'euros à rembourser à ce dernier, les "Gers" repartent en D4. Un moment pressenti pour reprendre le club, Donald Trump voit finalement un consortium local lui passer devant.
Les Rangers partent d'une page blanche ou presque. A l'ombre, dans l'indifférence la plus totale, mais toujours ardemment soutenu par la fièvre d'Ibrox Park. Privé de recrutement pendant une saison, interdit de matches amicaux avant la reprise de la saison 2012-2013, le club doit se montrer malin comme jamais.
Et petit à petit, le "phénix Rangers" refait surface. "Ça va rester dans le folklore du football…", a d'ailleurs confié Mark Warburton. "Peut-on s'imaginer le Real Madrid ou le Barça plonger en D3 ou en D4 ?"
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Le tournant Gerrard

Emmené successivement par Ally McCoist ou encore Mark Warburton au début de la décennie, le club va connaître le virage le plus décisif de son histoire sous la houlette de Steven Gerrard qui va réinstaller le club à sa place entre 2018 et 2021. Avec ce fameux sacre en 2021, loin, très loin devant l'ennemi juré du Celtic.
"Les choses ont vraiment commencé à prendre forme lorsque Steven Gerrard est arrivé", explique Charlie Adam. "Il a redonné au club ses lettres de noblesse et il a montré toute l'importance que c'était de jouer pour les Rangers."
Pendant le mandat de l'ancien joueur des Reds, les moyens ne sont toujours pas légion. Le club doit continuer de bricoler et surtout de recruter intelligemment et à moindre coût. Des paris gagnants puisque de nombreux cadres de l'équipe actuelle viennent d'écuries et de divisions moins "prestigieuses" comme Glen Kamara, Alfredo Morelos ou encore Borna Barišić.
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Parcours cabossé, épopée rêvée

Cet "héritage gerrardien", Giovanni van Bronckhorst s'attelle à le faire fleurir et briller depuis l'automne dernier et le retour de la légende des Reds en Angleterre, à Aston Villa. Un an après avoir retrouvé le trône national l'an dernier pour la première fois depuis dix ans, les Rangers ont finalement buté sur le voisin vert et blanc pour conserver leur titre cette saison.
Champion d'Écosse en titre, le club de Glasgow a trouvé dans la coupe d'Europe une échappatoire plus que bienvenue. Et quoi de mieux que la Ligue Europa pour concrétiser ce retour définitif à la table des grands du Vieux continent ? Très vite éliminés au troisième tour préliminaire de la Coupe aux grandes oreilles, les Light Blues ont passé tous les obstacles en C3 et pas des moindres.
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Gio van Bronckhorst et Leon Balogun célèbrent la qualification des Glasgow Rangers pour la finale de la Ligue Europa 2021-2022.

Crédit: Getty Images

Tout n'avait pourtant pas idéalement débuté, notamment en phase de poules. Dans le groupe de l'OL, les coéquipiers de James Tavernier ont livré un sacré duel à distance avec le Sparta Prague et dû patienter jusqu'aux deux dernières journées pour se qualifier. Avant de s'offrir une sacrée aventure.
Tombeur du Borussia Dortmund en playoffs de qualification en février dernier, l'autre équipe de Glasgow a signé une épopée de gala. Après l'Etoile Rouge de Belgrade et Braga, les "Teddy Bears" se sont offerts Leipzig, l'un des autres favoris au sacre. La force d'un groupe, la force d'une ville.

Une équipe morte de faim prête à retrouver sa grandeur d'antan

Car cette équipe des Rangers est un sacré cocktail. Piquant et à l'image de ses plus belles années, le collectif écossais peut s'appuyer sur des tauliers expérimentés comme son historique portier Allan McGregor, son capitaine James Tavernier, débarqué en 2015 et actuel meilleur buteur de la Ligue Europa ou encore Steven Davis, joueur le plus capé de la sélection nord-irlandaise.
Ajoutez à cela des jeunes avec les crocs comme les attaquants Alfredo Morelos, Kemar Roofe, Fashion Sakala ou encore Ryan Kent et vous obtenez une équipe redoutable où le "fighting spirit" et le goût du combat priment de nouveau.
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L'attaquant colombien Alfredo Morelos, fer de lance des Glasgow Rangers, buteur en Ligue Europa 2021-2022.

Crédit: Getty Images

Pour la plus grande fierté de Giovanni van Bronckhorst. "Je suis très fier de la réussite construite jusqu'à présent. On est en finale, on doit tout faire pour la gagner maintenant…" Portés par leur vague bleue, dans le chaudron d'Ibrox Park comme à l'extérieur, les "Gers" pourront compter sur leurs suiveurs, comme souvent. Ils seront plus de 80 000 dans les rues andalouses ce mercredi. De quoi offrir une sacrée fête avec les tout aussi bouillants fans de Francfort.
Si l'Eintracht n'a jamais perdu face aux clubs écossais en coupe d'Europe, les Rangers se sont déjà offerts le scalp de deux équipes allemandes dans la compétition. "Francfort n'est pas là par hasard, mais cela se joue sur un match et nous croyons en nous", a lancé James Tavernier.
Ce mercredi, l'opposition finale entre les Glasgow Rangers et l'Eintracht Francfort n'est peut-être pas la plus "sexy" de ces dernières années sur le papier. Mais ce duel au sommet revêt bien plus d'histoire et de saveur qu'il ne laisse transparaître. Avec notamment un ticket pour la prochaine Ligue des Champions en jeu.
Soixante-deux ans après leur seule et unique opposition en demi-finale de Coupe des clubs champions, ancêtre de la C1, largement dominée par l'Eintracht, les deux clubs ont rendez-vous avec l'histoire. Avec un indéniable parfum de revanche pour les Light Blues. Cette nouvelle nuit de Séville s'annonce chaude. Et nul doute qu'elle permettrait de redonner un sacré coup de projecteur aux Rangers, dans le précipice il y a quelques années encore.
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