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Serie A - AS Rome : À quoi joue José Mourinho ?

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 02/06/2023 à 13:15 GMT+2

Après avoir longuement consolé ses joueurs, mercredi soir, au sortir de la finale de C3 perdue face au Séville FC (1-1 a.p., 4-1 aux t.a.b.), José Mourinho a dégoupillé en conférence de presse. Tout d'abord contre l'arbitre, évidemment. Mais aussi contre ses dirigeants, qu'il a mis dos au mur pour son avenir. Lui réclame un rendez-vous, pour commencer, puis des "garanties" pour le mercato à venir.

Jose Mourinho

Crédit: Getty Images

Même lui n'a rien pu faire. Même l'homme aux cinq finales européennes n'est pas parvenu à renverser l'ogre sévillan, capable de remporter six fois la C3 depuis 2006. Mercredi soir, José Mourinho a été contraint de rendre les armes face au Séville FC, vainqueur de sa Roma (1-1 a.p., 4-1 aux t.a.b.) au bout de la nuit. Et, probablement, de la finale la plus longue de l'histoire, commencée en mai et finie en juin, après 148 minutes d'un combat intense. Usé, fatigué, marqué, le "Mou" a tenté de faire bonne figure sur la pelouse, consolant ses joueurs, d'abord, avant de récupérer sa médaille pour finalement la lancer à un jeune garçon en tribunes. Sans attendre la fin du protocole, il a fini par rejoindre les vestiaires de la Puskas Arena. Pour dégoupiller une première fois au micro de Sky Italia.
Si l'arbitre Anthony Taylor en a pris pour son grade, évidemment, Mourinho en a surtout profité pour évoquer sa situation personnelle. Ce que tous les tifosi romains, qui font bloc derrière lui, attendaient. "Je pars en vacances lundi, on verra ensuite (…) J’ai envie de me battre pour mes joueurs. Et me battre pour eux, c’est aussi ne pas dire objectivement que je reste", a-t-il tout d'abord lâché. Avant d'être encore plus frontal en conférence de presse.
"Je veux rester mais mes joueurs méritent plus, je mérite plus. Je ne veux pas me battre plus pour ça. J'en ai marre d'être entraîneur, communicant, le porte-parole du club", a-t-il lancé, ajoutant vouloir "rester, mais dans de meilleures conditions pour pouvoir donner le meilleur de moi-même". Sans les nommer, le Portugais a décidé de s'en prendre, une nouvelle fois cette saison, à ses dirigeants, en premier lieu à la famille Friedkin, propriétaire du club et qui est à l'origine de son arrivée surprise en mai 2021.

Mourinho ne comprend pas son président

Alors, que se cache-t-il exactement derrière ses propos ? Depuis décembre dernier, en coulisses comme en public, Mourinho réclame un rendez-vous avec Dan Friedkin, le grand patron américain de la Roma. Pourquoi ? "Parce qu'il a fait comprendre à ses proches, il y a quelques mois déjà, qu'il a besoin de programmer la saison prochaine en rencontrant le président et savoir quelle stratégie adopter pour optimiser le club et l'effectif. Il est également conscient que le fair-play financier aura un gros impact sur les deux prochains mercatos, celui de cet été et de l'hiver 2024", nous répondait Augusto Ciardi, journaliste romain de la radio locale Teleradiostereo et l'un des premiers à avoir annoncé son arrivée il y a deux ans, mercredi.
Le "Special One" ne comprend donc pas pourquoi, encore aujourd'hui, sa demande reste sans réponse. Cet entretien, sur lequel il comptait beaucoup, n'a toujours pas eu lieu. Pire, il n'est même pas encore programmé. Dans l'impasse et dos au mur, le technicien de la Louve, qui touche un salaire net de 7 millions d'euros par an, le plus élevé du championnat italien, a fini par logiquement se questionner sur son futur dans la ville éternelle, où lui et ses proches se sentent pourtant très bien.
Mourinho (AS Rome), excédé par l'arbitrage de la finale
Si Mourinho réclame des garanties et des investissements, c'est tout simplement car il vise plus haut dans ses objectifs. Le Portugais, qui estime avoir fait des miracles avec cet effectif, ne peut se contenter de deux sixièmes places (en attendant la dernière journée ce week-end), une C4 remportée et une C3 frôlée. C'est donc pour ces raisons qu'il estime que lui et ses joueurs "méritent mieux", tout comme les supporters des Giallorossi. "La saison prochaine on ne jouera pas la Ligue des champions, peut-être mieux, c'est paradoxal, mais on n'est pas prêt pour la Ligue des champions. Il nous reste à nous qualifier pour une compétition européenne, comme la Ligue Europa", a-t-il estimé en conférence de presse. Par ailleurs, l'entraîneur romain a avoué n'avoir "jamais été aussi fier que ce soir (mercredi, ndlr)" après la défaite de son équipe face au Séville FC. Son attachement envers son équipe est sincère. Sa lassitude envers ses dirigeants aussi.

Il a bien reçu une offre de l'Arabie Saoudite

Enfin, le Portugais souhaite également l'arrivée d'une figure intermédiaire entre lui et la famille Friedkin. "Il veut un rapport plus direct, un contact plus fréquent, pour faire passer ses revendications sans avoir à les étaler sur la place publique. Il veut aussi quelqu'un qui aille devant les micros pour faire le boulot", nous souffle-t-on à Trigoria. Mourinho n'a rien contre Tiago Pinto, son directeur sportif, malgré de récentes déclarations douteuses. "Son rêve, c'est une figure à la Gabriele Oriali, comme quand il était à l'Inter en 2010", révèle un journaliste qui suit la Roma dans son quotidien. Mise en cause, la famille Friedkin rappelle que le "Mou" a un contrat qui court jusqu'en 2024, et qu'il n'est donc pas nécessaire de se parler tous les jours. Le "Mou" regrette certainement le temps où il pouvait toquer à toute heure au bureau de Massimo Moratti, son ancien président à l'Inter.
Après cette défaite en finale, qui empêche la Roma d'accéder à la prochaine Ligue des champions, Mourinho compte désormais finir la saison en beauté face à Spezia ce week-end. L'Olimpico devrait enregistrer, pour l'occasion, sont 33e guichets fermés de suite. Puis il partira en vacances, avec ou sans rendez-vous au préalable. "J'ai parlé au club en décembre lorsque la sélection portugaise me voulait, jusqu'à présent je n'ai parlé à personne car il n'y a pas d'équipe à qui j'ai parlé", a-t-il assuré mercredi soir concernant les rumeurs autour de son possible départ. La réalité est un peu différente, puisque Mourinho a bien reçu depuis une offre pharaonique provenant d'Arabie Saoudite (120 millions d'euros pour deux saisons), ainsi qu'une autre d'un club de Premier League, mais de seconde zone. "Si je venais à être contacté, mes dirigeants seraient les premiers informés", a promis celui qui est régulièrement annoncé dans le viseur du PSG. Une possibilité que son entourage continue de démentir.
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