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De Xabi Alonso à Wirtz : Bayer Leverkusen, l'incroyable trou noir contre l'Atalanta Bergame en finale de la Ligue Europa

Vincent Bregevin

Publié 23/05/2024 à 10:11 GMT+2

Grand favori après une incroyable série de 51 matches sans défaite, le Bayer Leverkusen a été balayé par l'Atalanta Bergame en finale de la Ligue Europa (3-0) mercredi soir à Dublin. L'échec du club allemand a été incarné par la faillite de ses cadres si brillants sur l'ensemble de la saison. De Xabi Alonso à Florian Wirtz, ils sont tous passés à côté de leur sujet.

La détresse de Florian Wirtz (Bayer Leverkusen) face à l'Atalanta Bergame

Crédit: Getty Images

Méconnaissable en mondovision. Le Bayer Leverkusen est tombé de très haut mercredi soir à Dublin. Il y a le score, aussi lourd qu'inattendu, de la claque administrée par l'Atalanta Bergame (3-0) en finale de la Ligue Europa. Mais il y a aussi la manière. La formation de Xabi Alonso n'avait pas aligné 51 matches sans défaite toutes compétitions confondues. Elle avait réalisé cette série historique par un jeu flamboyant sublimé par des individualités au sommet de leur art. Du coach Xabi Alonso au meneur Florian Wirtz, ils ont incarné la violente chute du club allemand devant une divine Dea emmenée par l'intenable Ademola Lookman.

Xabi Alonso

"On n'a pas été à notre meilleur niveau, moi non plus". Le technicien espagnol n'a pas fui ses responsabilités dans l'échec de son équipe à Dublin. Son plan de jeu n'était pas le bon. Sans point de fixation en attaque, son équipe s'est retrouvée démunie pour se donner de l'air face au pressing asphyxiant des hommes de Gian Piero Gasperini. Xabi Alonso a constaté son erreur et il y a eu du mieux après l'entrée de Victor Boniface à la pause. Mais sa formation avait déjà un break de retard et le mal était déjà fait.
Ce qui ressort surtout, c'est la domination tactique de Gasperini sur Xabi Alonso, tant dans l'approche tactique du match que dans la faculté à s'adapter aux circonstances de la rencontre. Si le Bayer Leverkusen est passé totalement à côté de son sujet, c'est d'abord l'échec de son coach. L'Atalanta n'a pas seulement dominé les débats dans l'engagement physique. Elle a aussi adopté une stratégie bluffante d'efficacité pour déjouer tous les circuits de passes du Bayer Leverkusen et réduire sa force de frappe à néant. De ce point du vue, l'écart entre Gasperini et Xabi Alonso a été criant.

Granit Xhaka

Le milieu suisse a rayonné toute la saison. Le visage qu'il a affiché dans cette finale n'en est paru que plus terne. Un contraste saisissant et symbolique, tant le joueur d'Arsenal a illustré les lacunes du Bayer Leverkusen dans tous les aspects du jeu. Si inspiré habituellement dans les sorties de balle, Xhaka a plombé le jeu de son équipe en multipliant les passes imprécises et les ballons perdus, offrant ainsi bien trop de munitions à l'Atalanta sur les phases de transitions.
Il a aussi incarné l'incapacité du club allemand à rivaliser avec les Italiens dans l'entrejeu. Trop aléatoire dans son positionnement, en retard au moment de disputer les duels, il est resté inefficace à la récupération du ballon. Pas vraiment aidé par Exequiel Palacios, le Suisse n'a jamais tenu la comparaison avec Ederson Silva et Teun Koopmeiners dans la bataille du milieu de terrain. Un secteur qui fait normalement la force du Bayer, et qui a fait sa faiblesse à Dublin.

Jérémie Frimpong/Alex Grimaldo

Les deux pistons ont joué un rôle essentiel dans la saison du Bayer Leverkusen. Les chiffres résument à eux seuls leur impact sur le collectif mis en place par Xabi Alonso. Jeremie Frimpong (14 buts, 12 passes décisives) et Alex Grimaldo (12 buts, 19 passes décisives) ne se contentent pas de donner de l'air au jeu du Bayer. Ils savent aussi se montrer décisif et faire basculer les matches en faveur de Leverkusen. Parfaitement cadrés par l'Atalanta, ils ne sont jamais parvenus à créer les décalages pour générer des occasions de but.
Mais le Bayer Leverkusen n'a pas souffert seulement de leur absence d'impact dans l'animation offensive. Frimpong et Grimaldo ont également affiché des manques préjudiciables dans l'aspect défensif, laissant trop souvent Edmond Tapsoba et Piero Hincapié dans des situations de un contre un face à Ademola Lookman et Charles De Ketelaere. Le Nigérian a notamment profité de cette situation pour faire parler sa vitesse et son dribble et s'offrir un triplé.

Florian Wirtz

Il est loin d'être le seul à être passé au travers. Mais Wirtz a peut-être été le plus décevant de tous, tant le milieu offensif allemand a incarné la réussite du Bayer Leverkusen cette saison, au point d'être élu meilleur joueur de Bundesliga. Trop léger dans les duels, trop maladroit dans ses prises de balle, et globalement bien trop neutre à l'approche de la zone de vérité, le jeune stratège allemand a été transparent comme rarement. Peut-être n'était-il pas dans sa meilleure forme après avoir été gêné ces derniers jours par une blessure. Cela ne remet pas en cause son formidable talent. Mais si un homme a symbolisé le naufrage du Bayer, c'est probablement lui.
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