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Ligue Europa | Atalanta - OM | "Si on a survécu au Vélodrome..." : Pour l'Atalanta, comme si le plus dur était fait

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 09/05/2024 à 18:33 GMT+2

Une semaine après avoir empoché un nul dans la douleur sur la pelouse de l'OM (1-1), l'Atalanta Bergame est prudente mais confiante à l'aube de la demi-finale retour au Gewiss Stadium. Impressionnée par l'ambiance de l'Orange Vélodrome jeudi dernier, la "Dea" est consciente que Pierre-Emerick Aumabeyang et ses coéquipiers connaissent plus de difficultés loin de leurs terres.

L'OM va-t-il le regretter ? "J'ai peur que Marseille ait laissé passer sa chance"

Sur le chemin du retour, jeudi dernier, ils ne parlaient tous (ou presque) que de ça. Des tifosi aux journalistes, des joueurs aux membres du staff, ceux qui ont effectué les quelque 500 kilomètres qui divisent Marseille à Bergame n'ont rien regretté du spectacle. Si, sur le terrain, tout ne s'est pas vraiment passé comme prévu, plus pour la prestation que le résultat obtenu (1-1), l'Atalanta et son microcosme garderont un souvenir mémorable de leur déplacement à l'Orange Vélodrome. Impressionnés par l'ambiance du soir, presque charmés par l'enceinte marseillaise, les Bergamasques se sont montrés dithyrambiques au sortir de la rencontre.
"C'est un stade merveilleux, très beau. Le bruit, ce qu'il donne à son équipe... Ça leur offre quelque chose de plus. Nous on a souffert mais on a joué avec personnalité et ce n'était pas facile dans cette atmosphère", réagissait le technicien de la "Dea" Gian Piero Gasperini en conférence de presse. Avant d'en remettre une couche lundi après la victoire de son équipe contre la Salernitana : "Ils ont un facteur terrain incroyable, enviable. J’avais rarement vu ça dans ma vie, même dans la façon dont il est construit, si grand, et avec cette force, qui pousse grandement son équipe."
Pourtant, l'entraîneur de 66 ans en a vu d'autres. On pourrait citer par exemple San Siro (Milan), l'Olimpico (Rome), le Stadio Maradona (Napoli) en Italie, ou encore le Westfalenstadion (Dortmund), la Johan Cruyff ArenA (Amsterdam) et à plusieurs reprises Anfield (Liverpool) en Europe. Même pour les suiveurs du club, l'ambiance du Vélodrome a eu quelque chose de spécial.
"C'était quelque chose de stratosphérique, écrivait par exemple sur X Cosimo Bartoloni, l'un de nos confrères transalpins. Un stade qui chante et saute même en tribune centrale. Un stade vraiment unique au monde." "Je ne sais pas dans combien de stades il y a une ambiance se rapprochant de celle du Vélodrome : pour gagner ici, dans une telle atmosphère, la sensation est qu'il faut vraiment réaliser un exploit. En comparaison, Anfield semble une bibliothèque", balançait Giorgio Dusi, un autre confrère de La Gazzetta dello Sport, présent au stade jeudi dernier.
Ancien défenseur et capitaine du club olympien, Habib Beye s'émerveille toujours autant : "Ce qu’il s’est passé au Vélodrome sur ce match-là, on l’a déjà vu auparavant. Il n’y a pas un stade en Europe qui est capable de faire ce qu’il y a eu pendant 95 minutes. Je pense que ça porte l’équipe et c’est pour ça que tout est possible", analysait-il sur le plateau de Canal+.

La sensation est que l'OM possède deux équipes

Du côté de la presse transalpine, le sentiment était le même le lendemain. "Pendant tout le match, le stade a tremblé (…) Les deux virages se répondent dans un jeu sans égal (…) La Dea a dû faire face à l’effet Vélodrome, unique en Europe", rapportait le Corriere della Sera. "L’Atalanta est plus forte que l’OM, mais la différence, c’est Marseille qui a su la compenser (…) Le Vélodrome est un conteneur de bruits décomposés car chaque secteur du stade supporte à sa manière. Résultat, un incroyable grondement qui ne s’arrête jamais", s'enthousiasmait La Repubblica.
"L’OM avait promis l’enfer, et cela a été l’enfer (…) Le nul est précieux”, résumait le Corriere dello Sport. Et ça, les joueurs de l'Atalanta Bergame en sont bien conscients. Le vestiaire bergamasque estime que le plus dur a été fait en sortant indemne du Vélodrome. "Si on a survécu à ça... On savait que la tâche serait difficile, et elle l'a été. Ramener un nul à Bergame malgré l'ambiance, les tuiles (Kolasinac, ndlr) et les difficultés du terrain, c'est précieux", nous confie un proche du groupe. Bien que le niveau de vigilance reste très élevé. Et que le plus dur reste à faire.
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Gian Piero Gasperini durant Marsiglia-Atalanta - Europa League 2023-24

Crédit: Getty Images

A Bergame, la sensation est que l'OM dispose de deux équipes. Une à domicile, transportée et transcendée par ses supporters, surtout en Europe, ce qui a mis en difficulté Gasperini et ses hommes, tant au niveau de l'impact, de l'intensité et du rythme. Puis une autre à l'extérieur, confrontée à ses limites techniques et structurelles, que ses supporters ne peuvent alors combler. Depuis jeudi dernier, lors des différentes interviews et conférences de presse du technicien, la question est revenue souvent sur la table, révélateur de l'état d'esprit qui règne de l'autre côté des Alpes : l'OM est-il plus fort à domicile (et donc sous-entendu beaucoup moins à l'extérieur) ?
"C'est vrai que le facteur terrain joue beaucoup avec eux, confirmait Gasperini lundi. Mais je m'attends à un match où nous devrons être attentifs et ne pas commettre les mêmes erreurs qu'à l'aller. C'est normal que nous soyons confiants avant cette échéance. Ce serait merveilleux, historique pour Bergame, mais nous devons bien jouer, être bons et intelligents." Buteur à l'aller, Gianluca Scamacca, l'homme en forme de la "Dea" (7 buts lors des 9 dernier matches), se refusait de vouloir être trop optimiste après le score de l'aller.
"L'OM est moins bon à l'extérieur ? Ce sera équilibré au retour, on démarre à 0-0", liquidait-il au micro de Sky Italia jeudi dernier. Pas vraiment l'avis de La Gazzetta dello Sport, qui écrivait le lendemain : "Le nul dans le volcan du Vélodrome vaut de l’or, surtout dans les conditions et par la manière dont il a été obtenu (…) Jeudi, à Bergame, il y a de bonnes chances d’aller en finale.”

Avant-dernier du classement à l'extérieur de L1

La saison passée, l'OM de Tudor s'était montré infaillible loin de ses terres mais plus friable à domicile. Cette année, la roue a tourné. Au Vélodrome, l'équipe de Jean-Louis Gasset a encaissé 33 points (9 victoires, 6 nuls et 1 défaite), se classant 3e du classement à domicile en Ligue 1 derrière Lille et le PSG. A l'extérieur, elle dégringole à l'avant-dernière place : 11 points, 2 victoires, 5 nuls... et 8 défaites. "Si seulement les matches à domicile comptaient, nous serions deuxièmes en Ligue 1. On a eu des problèmes à l'extérieur", regrettait récemment le présent Pablo Longoria à La Gazzetta dello Sport. En Ligue Europa, pas de miracle : 3 défaites (Brighton, Villarreal et Benfica), 2 nuls (Ajax et Shakhtar) et une victoire (AEK Athènes).
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Pas vraiment rassurant avant d'affronter une équipe qui n'a perdu que quatre fois dans son antre cette saison contre l'Inter, le Napoli et Bologne, puis face à Liverpool (0-1) en quart de finale retour de Ligue Europa, sans la moindre conséquence après le succès de l'aller (3-0).
"L'impression, c'est vraiment que l'Atalanta a fait le plus dur en sortant du Vélodrome indemne", nous confirme la rédaction de la radio italienne Radio Sportiva, qui consulte l'ensemble de la presse sportive transalpine chaque matin et reçoit des milliers de témoignages de tifosi tous les jours. "C'est presque du 60-40" en faveur de la "Dea", nous rétorque-t-on au moment où l'on demande un pronostic. A l'OM de le déjouer.
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