Après la défaite de l'OL face à Besiktas : "Ressortir de ce match sans les trois points, c’est choquant "

Le mercato est bel et bien terminé et Pierre Sage a enfin pu commencer à travailler. Après un début de saison chaotique, animé par des tractations souterraines et parfois inhumaines – demandez à Ernest Nuamah son avis -, l'OL a pu repenser au football avant de penser au compte en banque et, visiblement, cela a fait du bien à tout le monde. Avant de recevoir Besiktas, les Gones restaient ainsi sur cinq victoires de rang, avec la manière et des buts en pagaille, comme face au Havre le week-end passé (0-4). Ce jeudi ne devait être qu'une confirmation, une étape de plus confirmant son retour aux affaires. Mais, à force de croquer, l'OL a craqué (0-1).

Combien aurait-il fallu de tirs pour gagner ce match ? C'est sans doute la question qui va hanter la nuit lyonnaise tant les hommes de Pierre Sage ont livré un récital tactique en première période, un mélange d'intensité, de créativité et d'ambition se heurtant seulement à un manque criant de réussite face au but. In fine, malgré trente tirs (!), cinq occasions très nettes, un but refusé, un pénalty sifflé transformé en coup franc, une barre transversale, l'OL n'a pas réussi à marquer et a payé la note, salée.

"C'est frustrant, archi-frustrant, enrageait ainsi Corentin Tolisso après le match au micro de Canal +. Quand on voit le pressing qu'on met en place, quand on voit le jeu qu'on met en place, c'est bien. C'est juste la finition où il manque quelque chose. Mais c'est le football. Quand on ne marque pas, on se fait punir. Ils ont une ou deux occasions dans le match, nous je ne sais pas combien et on n'arrive pas à marquer." La relance, laconique, a encore plus fait sortir de ses gonds l'infatigable milieu, revenu à son meilleur niveau mais lucide quant aux manques des siens. "30 fois, 0 but… Ce n'est pas possible. On ne peut pas tirer trente fois et ne pas marquer de but. Surtout en Europe."

En zone mixte, Moussa Niakhaté ne disait pas autre chose, sonné, comme tout le vestiaire lyonnais, par ce scénario catastrophe. "La performance ce soir est à l'image de nos dernières sorties, on a été plus qu'au niveau, au-dessus de notre adversaire ce soir, se désolait-il. Ressortir de ce match sans les trois points, c’est choquant". Car, sur le terrain, rarement l'OL n'aura autant maîtrisé son sujet cette saison et même, plus largement, depuis l'arrivée de Pierre Sage sur le banc. L'équipe capables de toutes les remontées au score, tantôt amorphe, tantôt révoltée, a laissé place à une machine sûre de sa force et de son fait.

De cet OL, on reparlera forcément tant la production aura été alléchante et donc d'autant plus frustrante eu égard au résultat final. "C’est aussi un rappel de nos responsabilités : celle de tuer le match quand l’opportunité se présente, insistait Pierre Sage en conférence de presse. […] Ça me rappelle un match contre Marseille, que vous aviez bien commenté". Ce soir-là, l'OL avait aussi perdu pied mais tout n'avait pas été aussi maîtrisé que ce jeudi.

Le bilan comptable est froid et le football ne connaît pas le mérite. Mais avec la refonte de son animation autour du duo Cherki-Lacazette, la liberté accordée à Corentin Tolisso, le rôle hybride de Maitland-Niles ou le jeu au pied de Lucas Perri, l'OL n'a jamais semblé aussi sûr de son football, renforcé par des seconds rôles souvent au niveau. Reste ce déficit d'efficacité, à vite corriger. Dimanche, face à Auxerre, Saïd Benrahma et consorts auront des choses à se faire pardonner.