Avant Qarabag-OL – Pour Alexandre Lacazette, un cap à tenir et l’Europe comme gouvernail

Décider d’une date d’interview d’un footballeur en fonction du premier but qu’il inscrit dans la saison peut devenir un pari dangereux. C’est pourtant ce qu’Alexandre Lacazette et Raphaël Domenach ont révélé avoir fait dans une vidéo du média "Carré" parue ce mercredi. Non sans une pointe d’amertume pour le premier cité. "Je pensais faire l’interview plus tôt, mais bon", souriait légèrement le capitaine de l’Olympique lyonnais, qui a dû attendre le 3 octobre, lors de la rencontre face aux Glasgow Rangers en Ligue Europa, pour ouvrir son compteur cette saison.

Il avait alors inscrit un doublé dans le majestueux Ibrox Stadium, et il avait peut-être pensé qu’après des débuts d’exercice délicats, la machine se lancerait pour de bon. À l’entame du mois de décembre, force est de constater que ce n’est pas encore le cas. Toujours aussi irréprochable qu’il soit dans son rôle de vétéran meneur d’hommes et de leader par l’exemple, le numéro 9 – qui porte le numéro 10 – lyonnais affiche après 15 rencontres un bilan comptable de 5 buts et 2 passes décisives qui inspire la modestie. Le Général a de toute façon trouvé la recette idéale pour positiver : comparer sa forme actuelle à celle de son début de saison 2023-2024.

"Je ne me fais pas de soucis parce que je ne suis pas aussi nul que l’année dernière. L’année dernière, je me trouvais très, très nul, s’est-il donc souvenu sans ambages pour Carré. Que ce soit dans le jeu ou devant le but, c’était déprimant. Cette année, avec 1 ou 2 buts, je sais que mon match est très bien, ou au moins beaucoup mieux." Une sensation que les statistiques tendent d’ailleurs à confirmer puisque Lacazette n’a marqué que 2 fois en Ligue 1, contre 4,4 xG ("expected goals", soit les buts qu’il aurait dû marquer).

Souffrirait-il d’une baisse de régime après son été olympique, qui a tronqué sa préparation ? "Non, avec le coach, on a un deal qui fait qu’il me laisse parfois un jour en plus pour récupérer. Le club fait les choses bien à ce niveau-là." La vieillesse, alors ? "J’ai regardé mes stats, je suis mieux physiquement en ce moment que quand j’ai fini la saison passée. Mentalement, ça va aussi." L’avant-centre lyonnais semble aborder l’exercice 2024-2025 avec philosophie : conscient de l’imperfection de son début de saison, mais certain qu’il suit le bon chemin. Puisque ce chemin passe par l’Europe.

Car au-delà des terrains, puisque c’est en effet en Ligue Europa que le Général performe cette saison avec ses 3 buts en 4 matches, Lacazette a gardé l’Europe comme boussole. C’est elle qui a chamboulé ses plans cet été. "Au mois de janvier (2024, ndlr), je me disais qu’on allait se maintenir mais je ne voulais pas revivre une saison comme ça, a-t-il retracé pour Carré. Je me disais : ‘C’est sûr, en juin, je pars.’ Mais quand tu finis le dernier match, que tu crois que tu vas en Ligue Europa Conférence, et que tu apprends une heure après que tu vas en Ligue Europa, tout ce que tu as pensé pendant six mois, ça part à l’eau. L’Europe, ça faisait un moment que je ne l’avais pas jouée. J’ai dit ‘Allez, on reste.’"

L’âge avançant (il a 33 ans), Alexandre Lacazette ne s’en cache plus : son aventure avec l’OL touche à sa fin. "C’est mon premier derby au Groupama Stadium, sûrement mon dernier aussi", avait-il lâché après la victoire contre l’ASSE le 10 novembre. Son contrat se termine en juin 2025, et soulager les finances exsangues de son salaire – le plus élevé du club, 6 millions d’euros par an selon L'Équipe – pourrait être une solution pour l’OL, qui va devoir faire de grosses économies pour se maintenir à flot.

Suivons malgré tout sa logique : Lacazette croit fermement en les capacités de l’OL pour se qualifier en Ligue des champions, un horizon qui serait de nature à tout remettre en question pour la suite de sa carrière. Nous n’en sommes pas là, loin s’en faut ; mais Alexandre Lacazette semble désormais carburer à l’Europe. Voilà qui pourrait faire les affaires de l’OL, dès ce jeudi soir en Azerbaïdjan.