Ligue Europa | Nice - Real Sociedad | Revenu de nulle part, Tanguy Ndombele et l'énième relance

Florian Maurice a saisi l'occasion. Depuis qu'il l'a connu du côté de l'OL, le désormais directeur sportif de Nice n'avait jamais perdu le contact avec Tanguy Ndombele. Alors, à l'expiration de son contrat avec Tottenham, fin juin, après une série de trois prêts sans grande réussite (Napoli, Lyon, Galatasaray), il a décidé de le rapatrier en Ligue 1. Au grand bonheur du milieu de terrain, qui cherchait à se retrouver. "Revenir en France, c'était le bon choix pour moi, confiait-il lors de sa présentation à la mi-juillet. Je connais Florian Maurice, avec qui j'ai déjà travaillé à Lyon. Ça a fait pencher dans la balance (...) Avec Florian, on se connaît bien, donc le feeling est passé rapidement. Nice, c'est le meilleur choix que je pouvais faire. Je suis à une période de ma vie où j'ai besoin de jouer. Au-delà de bien jouer, j'ai envie de retrouver certaines sensations."

A bientôt 28 ans, celui qui compte sept sélections en équipe de France était dans un moment charnière de sa carrière. Bien conscient qu'il sortait de "plusieurs saisons assez compliquées" selon ses dires, notamment en raison d'un temps de jeu limité et d'une condition physique parfois précaire, de quoi lui valoir parfois certaines moqueries, Ndombele, recruté pour près de 70 millions d'euros par Tottenham à l'été 2019, a vu en Nice l'endroit idéal pour donner un nouveau souffle à sa carrière. Définitivement.

"Le plus important, c'est de se poser les bonnes questions, de travailler, d'aller de l'avant et de viser le plus haut possible. Pas forcément de redevenir le joueur que j'étais avant. Je reste un compétiteur, même si je ne suis pas le joueur d'avant. J'espère juste retrouver de bonnes sensations", plaidait-il, déplorant que les "gens oublient parfois" que les joueurs demeurent des êtres humains. Après des expériences ratées, à Naples comme à Galatasaray ("Pour moi, ça a été compliqué. Je ne retiens pas que le mal, j'en tire des leçons. Mais ce n'est pas pour autant que je ne repartirai pas à l'étranger dans l'avenir"), son retour dans l'Hexagone se passe pour l'instant plutôt bien.

Lancé dès le premier match à Auxerre par son entraîneur Franck Haise, notamment en raison de la blessure à la cheville de Morgan Sanson, Ndombele a su répondre présent en disputant presque l'intégralité de la rencontre (87 minutes). Puis tout s'est enchaîné et il n'est jamais sorti du onze : 79' face au TFC, 88' contre Angers et Marseille, et enfin 90' lors de l'humiliation infligée à l'ASSE vendredi dernier, où il a participé à la fête avec un but. Physiquement, le milieu de terrain semble monter en puissance. Comme si la cure effectuée à Merano avant de rejoindre le Gym portait ses fruits, malgré un état de grande "fatigue" une fois cette dernière terminée.

Présent dans l'impact, solide dans les duels, l'ex-Lyonnais est l'une des satisfactions de son club en ce début de saison. Lors du festival face aux Verts, il a été l'un des meilleurs des siens. A son grand bonheur. "Ce que ça me fait de gagner 8-0 face à Saint-Étienne ? Ça fait toujours plaisir, j’espère que les Lyonnais sont contents", plaisantait-il en zone mixte après la rencontre. Au sein du club azuréen, la satisfaction est grande.

"Ndombele ? On ne l’imaginait pas à ce niveau-là aujourd’hui. Quand je prends la décision de le faire venir, avec Fabrice Bocquet, avec le coach, j’ai confiance en lui, je le connais depuis longtemps. Je sais ce qu’il est capable de faire, de ne pas faire non plus. Il a besoin d’un environnement sain où il se sentira bien pour évoluer à son meilleur niveau. Il n’en est pas encore là mais il est sur le bon chemin", se félicitait Florian Maurice début septembre dans les colonnes de Nice-Matin.

Sous contrat jusqu'en 2026 avec les Aiglons, Ndombele, lui, refuse de s'enflammer et préfère garder les pieds sur terre. Il revient de trop loin pour se permettre une telle erreur. Et il en a trop bavé pour la commettre. En quête de vieilles sensations, le milieu se plaît dans son nouveau cocon niçois. C'est ce qu'il cherchait en priorité cet été pour son présent. Pour son futur, adviendra que pourra. "Je ne me pose pas trop de questions. J'espère juste faire une bonne saison et on verra ce qui arrivera", avouait-il au moment d'évoquer ses objectifs de la saison, refusant de brûler les étapes. Chaque chose en son temps.