France-Suède, antisèche: Ces Bleus ont grandi à vue d'oeil, cette victoire en est une ultime preuve

Comme face à l'Albanie, l'animation offensive n'a pas fait dans l'efficace. Beaucoup de centres, beaucoup de frappes mais peu de situations dangereuses. La France a manqué de poids dans la surface et les grandes tours suédoises ont repoussé les assauts bleus. Il aurait fallu passer davantage par le sol pour déstabiliser de costauds scandinaves. 

Dans le 4-2-3-1 du début de match, Valbuena, Griezmann et Payet ont beaucoup permuté sans trouver la faille face au bloc regroupé et très bas des Suédois. La rentrée de Sissoko en seconde période et le passage en 4-3-3 a donné beaucoup plus de solutions au onze français. Comme souvent, le Magpie a transpercé les lignes et les côtés ont été mieux exploités.

Il a tout fait. Impeccable en défense, Varane a coupé les rares incursions suédoises avec intelligence. Et il a filé un sacré coup de main à son attaque en inscrivant le seul but du match en planant au-dessus de la défense scandinave. Un grand match. Pour sa première titularisation, Layvin Kurzawa n'a pas eu froid aux yeux et a fait peser un danger constant dans son couloir. S'il n'a pas tout réussi, Griezmann a beaucoup tenté. Il a eu le mérite de secouer le cocotier dans une attaque en manque d'inspiration à l'image d'un Valbuena et d'un Payet trop discrets. Gignac, lui, a trop subi les évènements.

Si le Vélodrome espérait voir briller Gignac ou Payet, il a dû se contenter d'une parade décisive de Steve Mandanda. Le gardien de l'OM, titulaire en l'absence d'Hugo Lloris, a dû s'employer pour garder le but des Bleus inviolé avant la pause. Isaac Kiese Thelin, auteur d'un doublé avec les Espoirs lors du barrage en octobre face  la France (4-1) et appelé à fêter sa première sélection en A, avait pourtant mis toutes ses forces dans sa frappe à pivot. Mais Mandanda a plongé du bon côté pour se saisir du ballon en deux temps. Les Suédois venaient de laisser passer leur (seule) chance.

Face à une formation regroupée, les Tricolores ont pris tout leur temps pour faire sauter le verrou. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. Au total, Gignac et compagnie ont même tenté 28 tirs durant le match (contre seulement 5 pour les Scandinaves). Le problème, c'est qu'ils n'en ont cadré que 6. Tous en seconde période. Au final, ils en ont converti seulement un à la 84e minute. Merci Varane !

Lucas Digne sifflé par le Vélodrome, Karim Benzema qui envoie un penalty en tribunes… Finalement, ça se tient.

Pour ses retrouvailles avec la Suède et John Guidetti, Layvin Kurzawa, lui, était déjà sorti sur blessure quand Varane a marqué…

La conclusion n'est pas tout à fait à la hauteur de leur année réussie et aboutie. Ce ne fut ni une apothéose ni un bouquet final. Mais cette victoire face à la Suède (1-0) en dit aussi un peu sur ces nouveaux Bleus et sur leur année 2014 : obsession de la victoire, solidité défensive et émergence d'une nouvelle vague. Les Bleus, diminués par les nombreuses absences (Giroud, Debuchy, Sakho, Matuidi, Evra) et reliftés pour ce dernier acte (Lloris, Benzema, Cabaye sur le banc au coup d'envoi), pouvaient difficilement espérer mieux. Seuls cinq Mondialistes ont démarré la rencontre et les héros de 2014 (Valbuena, Pogba) étaient fatigués.

Ce n'est pas cette victoire laborieuse ni même le nul médiocre face à l'Albanie (1-1) vendredi dernier qui symboliseront le mieux cette année de reconquête. La France n'avait plus marqué autant de buts (34) sur une année civile depuis 2003. Après une année 2013 où ils n'avaient pas trouvé le chemin des filets durant quatre rencontres consécutives, voilà les Bleus de nouveau inspirés. Une efficacité retrouvée qui leur permet d'aligner un excellent bilan (dix victoires, quatre nuls, une défaite) et de signer sa meilleure année depuis 2006.

La bande à Deschamps a battu des références européennes (Pays-Bas, Espagne, Portugal), humilié des sans-grades (Jamaïque 8-0, Honduras, 3-0, Norvège 4-0) et fait souffrir les futurs champions du monde allemands (0-1). Il ne manque qu'un exploit en Coupe du monde pour donner plus d'éclat encore à cette année. Mais un coup d'œil dans le rétroviseur sur l'année 2013 permet de mesurer le chemin parcouru. Alors bien sûr tout ne fut pas parfait en 2014, tout ne fut pas parfait ce mardi mais les progrès sont énormes. Il n'y a pas si longtemps personne n'aurait fait la fine bouche après une victoire, même sans éclat, face à la Suède.