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Sélection - Italie : Andrea Pirlo ne sait pas rompre, à l'Italie de passer à autre chose

Valentin Pauluzzi

Publié 26/08/2014 à 11:33 GMT+2

Andrea Pirlo est revenu sur sa décision de prendre sa retraite internationale. Pour Valentin Pauluzzi, la Squadra Azzurra doit pourtant apprendre à vivre sans lui.

Andrea Pirlo avec l'Italie lors de la Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

Qui n’a jamais eu le courage de quitter sa fiancée alors que l’histoire d’amour touche à sa fin ? Les hommes sont de grands indécis sentimentalement et Andrea Pirlo vient de le prouver avec la Squadra Azzurra. Le Maestro avait décidé de prendre sa retraite internationale après la Coupe du monde, mais il est finalement revenu sur sa décision. L’élimination précoce et inattendue au premier tour est surement le motif de ce revirement de situation. Seulement voilà, le milieu de terrain de la Juventus a 35 ans et en aura deux de plus lors de la prochaine échéance, soit l'Euro 2016. Tout Pirlo qu'il est, on est en droit de se demander s'il n'aurait pas dû rester sur sa première décision.
L'Italie saura faire sans durant les qualifs...du moins, on l'espère !
Il se murmure que Pirlo a surtout proposé ses services en cas de besoin, que s'il le fallait, il était là pour dépanner et il ne refusera pas une éventuelle convocation. Etat d'esprit irréprochable mais en toute honnêteté il y a peu de chances que l’équipe d'Italie se trouve en difficulté lors des qualifications de l'Euro. En effet, la formule élargie à 24 équipes facilitera largement la vie des grosses nations pour décrocher leur billet. Une place dans les deux premiers du groupe suffira pour être de la partie, et ça marche aussi si on est le meilleur troisième. Le cas contraire - toujours en étant classé troisième - il y aura tout de même les barrages. Les adversaires de l'Italie sont les suivants : Croatie (seule autre équipe présente au dernier Mondial), Norvège (absente des grandes compétitions estivales depuis 2000), Bulgarie (même chose mais depuis 2004), Azerbaïdjan et Malte. Vous voyez la Nazionale ne pas finir dans les trois premiers ? Allons, allons.
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Andrea Pirlo lors du Mondial 2014

Crédit: AFP

Mettre fin à la Pirlodépendance et....à la Pirlomania
Cette réforme de l'Euro est donc l'occasion de passer à autre chose. Dans le sens où posséder Pirlo dans son équipe est un sacré avantage, mais en être ultra-dépendant est le revers de la médaille. Et le rendement de la Squadra Azzurra ne peut plus être lié à celui d'un joueur qui aura 37 ans en 2016. Par ailleurs, il n'est plus le chef d’orchestre brillant des deux premières années à la Juve, la saison passée a été parfois compliquée avec des coups de pompes masqués par son adresse sur coups-francs. Très bon au Mondial, il a cependant souffert de l'enchaînement des matches. Sauf cure de jouvence miracle, cela n'ira pas en s'arrangeant. Pirlo a vécu sa seconde jeunesse en 2012 à 33 ans, on doute fort qu'il en vivra une troisième à 36 ou 37. D'ailleurs plus qu'une Pirlodépendance, c'est la Pirlomania qui dessert de plus en plus l’équipe d'Italie. Devenu un des joueurs les plus populaires de la planète foot, on ne compte plus les publicités dans lesquelles il apparaît et son image est surexploitée à souhait. La dernière campagne de la Juve, #Pirloisnotimpressed, frôle le ridicule (on vous laisse vérifier par vous-mêmes). Cette sur-médiatisation tend à dangereusement faire oublier le vide qui l'entoure en sélection. L'arbre qui cache la forêt d'une nation en manque de talents affirmés au plus haut niveau.
Verratti prêt à recueillir l’héritage
Inutile de tourner autour du pot, son hériter en sélection est tout trouvé et il s'appelle Marco Verratti, d'autant qu'il a été un des seuls Italiens à surnager lors de la dernière Coupe du monde. Son association avec Pirlo s'est même révélée intéressante puisque les deux ont un profil assez différent finalement. Seul Transalpin U23 actuellement titulaire dans un Top club européen, le Parisien a le profil parfait pour reprendre les rênes de l'équipe. Et il a finalement peu de concurrence à ce poste, puisque les divers Fausto Rossi, Crisetig, Cristante, Baselli, Marrone sont soit encore trop jeunes, soit trop vieux pour être considérés comme des futurs grands géomètres du ballon rond.
On se plaint souvent du retard à l’allumage des pépites italiennes par rapport à ceux des autres nations, alors pourquoi différer son éclosion définitive ? Plus tôt on misera sur Verratti, mieux ce sera. Saviez-vous où était Pirlo à l’âge de 21 ans ? Il sortait d’une saison en prêt à la Reggina après avoir déçu à l’Inter. Le "hibou" a ainsi une ou deux longueurs d'avance sur le tableau de marche par rapport à son prédécesseur, imaginez si la progression exponentielle se poursuit...Le Maestro ne serait plus qu'un lointain et agréable souvenir dans le coeur des tifosi et non un spectre planant sur son successeur.
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La joie de Verratti et Pirlo face à l'Angleterre

Crédit: Panoramic

Pour dépanner en 2016 ?
Ce qui nous amène à une solution hybride qui a déjà été utilisée récemment en Nazionale. Pirlo pourrait tranquillement poursuivre sa carrière à la Juve avec qui il a encore deux ans de contrat et pourquoi pas rendre service à l'Euro s'il y a un manque d'alternatives à ce poste. Prandelli avait procédé ainsi avec Di Natale à l'Euro 2012 et Cassano au Mondial 2014 surtout pour combler les indisponibilités de Beppe Rossi. Maintenant Antonio Conte peut aussi se diriger vers un autre système de jeu, il n'est écrit nulle part qu'une formation doive forcément fonctionner avec un regista, soit un meneur de jeu bas.
Le néo-sélectionneur connait certes très bien Pirlo mais ce n'est pas dit du tout qu'il le mette au centre de son projet, encore moins par gratitude. N’oublions pas aussi l’option De Rossi, de quatre ans plus jeune, et qui occupe justement le poste de milieu axial dans le milieu à trois à la Roma, avec de très bonnes performances à la clé. Les solutions fiables ne manquent pas et "dépirliser" le jeu de la Squadra Azzurra sera une des premières missions de Conte. Dis comme ça, ça fait moche et ingrat, mais l’Italie ne peut se permettre de se reposer sur ses lauriers, aussi parfumés soient-ils.
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