Stade de France : Chronologie d'une soirée dramatique

Une explosion est entendue près du Stade de France alors que la rencontre France-Allemagne bat son plein. Les spectateurs ne sont pas prévenus. Ils continuent d'encourager les Bleus. Mais le stade est bouclé.

Une nouvelle détonation retentit près du Stade.

Alors que d'autres attaques ont lieu dans Paris, le Président de la République François Hollande, présent au Stade de France, est exfiltré de l'enceinte. Le chef de l'Etat rejoint la Place Beauvau pour une cellule de crise au ministère de l'Intérieur.

Un hélicoptère survole le Stade de France. Tout au long de la seconde mi-temps et pendant de longues minutes après, il est resté au-dessus de l'enceinte.

A quelques minutes de la fin de la rencontre, Christian Jeanpierre annonce aux téléspectateurs de la TF1 que la soirée est marquée par des "terribles" évènements dans les rues de Paris et que la chaine bouleverse son programme. Le commentateur révèle qu'il n'a été prévenu qu'à ce moment-là.

Comme le révèle Maxime Dupuis - notre journaliste sur place -, le speaker du Stade de France annonce qu’un" incident" à l’extérieur de l’enceinte va forcer les spectateurs à sortir par des accès dédiés. Ils sont été invités à quitter l'enceinte par trois portes (nord, sud et ouest).

Sur TF1, Grégory Goupil, du syndical de police Alliance, explique après la rencontre que les deux explosions aux abords du Stade de France étaient dues à deux kamikazes, qui étaient porteurs de "ceintures d'explosifs". "Nous n'avons pas de bilan exact pour l'instant, les forces de l'ordre sont en train de sécuriser le périmètre pour permettre l'évacuation des 80000 personnes", ajoute-t-il.

Un mouvement de foule a lieu à la sortie du stade alors que les spectateurs prennent conscience de ce qui s'est passé dans la soirée à Paris. Les spectateurs qui avaient rapidement quitté les travées reviennent en nombre important sur la pelouse. Certaines personnes courent, mais personne ne semble céder à la panique. Tout se fait dans le calme et un cordon de sécurité est mis en place par les stadiers.

La musique recouvre le son des voix sur la pelouse. Les sirènes de police, lancinantes, sont les seules preuves sonores du drame qui se noue à l’extérieur.

Le speaker annonce que les spectateurs qui se sont massés sur la pelouse vont pouvoir sortir du stade. Tout est "sécurisé", assure-t-il. Tous les moyens de transports classiques (RER, métro) fonctionnent parfaitement.

Les conférences de presse des deux équipes sont annulées.

Le cordon de sécurité se resserre de la tribune est vers l’ouest, les spectateurs quittent la pelouse, en passant par les portes jouxtant la tribune présidentielle.

La pelouse finit de se vider. Les stadiers, vêtus de leurs coupe-vent fluorescents, sont les derniers sur le terrain. Sur le parvis du Stade de France, personne ne cède à la panique. Un supporter des Bleus témoigne de ce qu'il a vécu : "On était porte X. Pendant le match, on a entendu des explosions mais on ne se doutait de rien." Sans céder à l'émotion.

L'AFP annonce qu'au moins l'une des explosions meurtrières près du Stade de France a été causée par un kamikaze qui est lui-même décédé. Les deux explosions ont fait au moins cinq morts selon ces sources. "Un homme s'est fait sauter avec une ceinture explosive" rue Jules Rimet à Saint-Denis, a dit une des sources à l'AFP. L'autre explosion a eu lieu près du restaurant McDonald's de la Plaine-Saint-Denis, une autre commune riveraine du stade.

La Fédération anglaise va se mettre en contact avec son homologue française ce week-end pour discuter de la viabilité de la rencontre amicale entre les deux sélections, prévue mardi à Wembley.