France - Allemagne : au Stade de France, de la fête à l'horreur

Une détonation sourde. Puis une deuxième quelques minutes plus tard. Un doute sur leur origine. Et puis une rumeur, celle d’une explosion aux abords du Stade de France. France – Allemagne a vite pris une tournure dramatique, vendredi soir, même si le public n’a pas semblé se rendre compte de ce qui se nouait aux abords de l’enceinte dionysienne.

Une fois que l’information a commencé à tourner sur les chaines d’infos continues, un hélicoptère a commencé à tourner au-dessus du Stade de France. Ce qui n’a pas perturbé la grande majorité des 80 000 spectateurs qui ont soutenu les leurs en seconde période, dans les conditions d'une rencontre normale. Pourtant, rien ne l'était déjà plus à ce moment là.

Le président François Hollande a alors été évacué par ses services de sécurité quelques minutes après la deuxième explosion, par mesure de précaution. Sur TF1, Grégory Goupil, du syndical de police Alliance, a expliqué après la rencontre que les deux explosions étaient dues à deux kamikazes, qui étaient porteurs de "ceintures d'explosifs". "Nous n'avons pas de bilan exact pour l'instant, les forces de l'ordre sont en train de sécuriser le périmètre pour permettre l'évacuation des 80000 personnes", a-t-il ajouté.

Selon l'AFP, qui cite des sources policières proches du dossier, ces deux explosions auraient fait au moins cinq morts. "Un homme s'est fait sauter avec une ceinture explosive" rue Jules Rimet à Saint-Denis, a dit une des sources à l'AFP. L'autre explosion a eu lieu près du restaurant McDonald's de la Plaine-Saint-Denis, une autre commune riveraine du stade.

Plusieurs minutes après la fin du match, alors que les conférences de presse des entraîneurs et la zone mixte avaient été annulées, une partie du public était toujours présent dans l'enceinte du Stade de France. Alors que des spectateurs cherchaient à quitter le stade, un mouvement de foule a en effet obligé de nombreuses personnes à revenir dans les tribunes, puis sur la pelouse. Beaucoup de visages choqués, incrédules. Des gens en larmes, aussi, qui venaient d'apprendre l'ampleur de ce qui se tramait autour du Stade et, plus loin, dans Paris. Quelques minutes plus tôt, pour eux, c'était encore la fête. Puis l'horreur.

Il a fallu environ 90 minutes pour évacuer l'intégralité des 80000 spectateurs. Vers 23h45, les derniers spectateurs avaient quitté la pelouse sur laquelle il ne restait plus que des stadiers. Hormis ce mouvement de foule évoqué au coup de sifflet final, tout s'est globalement passé dans le calme. La décision de mener ce match à son terme a sans doute été la bonne, afin d'éviter toute panique et toute précipation excessives.