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Pourquoi la gifle belge est blessante mais pas (encore) catastrophique à un an de l’Euro

Maxime Dupuis

Mis à jour 09/06/2015 à 21:45 GMT+2

EQUIPE DE FRANCE - Les Bleus ont pris une sévère claque, dimanche face à la Belgique (3-4). En vue, de l'Euro, on n'ira pas jusqu'à dire qu'elle est dramatique, car ce qui arrive à douze mois d'une telle échéance n'a pas l'importance qu'on veut parfois laisser croire. Mais elle a d'ores et déjà un mérite : celui de rappeler à tout le monde que rien n'est gravé dans le marbre.

Olivier Giroud face à la Belgique

Crédit: Panoramic

Dimanche, la France a perdu face à la Belgique. Pas bien. Elle a même pris quatre buts à la maison pour la première fois depuis 1982. La belle affaire. Bon d'accord, ça fait désordre. On ne va pas vous dire le contraire. Mais à chaque jour suffit sa peine et tirer des plans sur la comète, comme faire preuve d'un catastrophisme forcené à un an du Championnat d'Europe des Nations, "notre" Championnat d'Europe des Nations, n'a aucun sens. Comme dirait l'autre : avant l'heure, c'est pas l'heure.

2014 est une base de travail, pas une finalité

La défaite de dimanche, dans un contexte qui est aux antipodes de celui dans lequel seront plongés les Tricolores l'année prochaine à la même date, a eu au moins un mérite : rappeler que rien n'était gravé dans le marbre. Et que, aussi réussie a-t-elle été, la Coupe du monde 2014 n'est et ne restera qu'une base de travail. Un point de départ. Pas une finalité. Une fois que l'on a compris ça, il est possible d'avancer. La construction d'une équipe nationale ne s'arrête jamais. L'histoire est là pour le ressasser. On ne part pas au combat à deux années d'intervalles avec les mêmes soldats. L'expérience France 1998 est là pour nous le rappeler.
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Didier Deschamps, sélectionneur de l'équipe de France

Crédit: AFP

Des 22 demi-finalistes de l'Euro 96 - ceux qui avaient sortis la France du gouffre du 17 novembre 1993 - aux 22 champions du monde 98, ils ne sont que 11 à avoir survécu aux deux années de matches amicaux et, par conséquent, à s'être inscrits dans la continuité. Des milieux de terrain présents en Angleterre, seuls trois avaient traversé la Manche et gagné la Coupe du monde le 12 juillet 1998 : Didier Deschamps, Christian Karembeu et Zinédine Zidane.  Pour diverses raisons : usure, baisse de niveau, blessures, explosions. Deux ans, c'est long. Il s'en passe des choses. Et pas toujours des plus agréables. DD en sait quelque chose. Mais c'est ainsi. Et c'est aussi cela qui fait avancer.

Partir à la conquête de l'Euro avec une vingtaine de Mondialistes, cela ne sera pas possible

Si toute ressemblance avec une situation ayant existé ne saurait être que fortuite, l'exemple de 1996-1998 est à méditer. Et si Didier Deschamps a cru ou espéré pouvoir partir à la conquête de l'Europe avec une vingtaine de Mondialistes, il est d'ores et déjà fixé : cela ne sera pas possible. Et c'est tant mieux. Cet état de fait et cette (in)certitude ne peut qu'être salutaire pour l'équipe de France.
Puisque les leçons du passé ont du mal à être retenues, deux ans après une tournée de juin 2013 qui avait coûté cher à certains, ce revers historique (par son ampleur) va faire bouger les choses. DD a déjà fait trembler les murs à la mi-temps de France - Belgique, comme l'a rapporté L'Equipe. Il va désormais pouvoir faire bouger les lignes. Rappeler à certains qu'appartenir au "noyau dur" n'est pas un droit. Mais appelle à des devoirs. Et que d'autres Fekir pourraient éclore durant la saison 2015/2016 comme un Trezeguet avait explosé en 1997/1998. Le buteur de Monaco n'avait jamais marqué en D1 avant juillet 1997. Il ne comptait pas une sélection au 1er janvier 1998. Il est allé au Mondial.
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Mathieu Valbuena France Belgique

Crédit: From Official Website

Dans les 23 qui ont vu le Brésil, ils sont quelques-uns à être loin du match d'ouverture de l'Euro et à pouvoir craindre de se faire souffler la place par une concurrence désignée ou peut-être encore invisible : Digne, Mangala, Sagna, Cabaye, Cabella, Mavuba, Rémy sont les principaux menacés. Ça fait déjà sept joueurs et la liste n'est pas fermée. Le "noyau" perd déjà de sa consistance. Il en perdra un peu plus au fil d'une saison qui n'ira pas sans aléas.
Ce qui s'est passé dimanche n'augure en rien de ce qui arrivera en juillet 2016. Rappelez-vous le piteux Tournoi de France 1997 avant l'apothéose de 1998. Mais les joueurs savent désormais que leur chambre au château n'est pas réservée pour l'été prochain.
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La déception de Paul-Georges Ntep après la défaite de la France face à la Belgique - 2015

Crédit: Panoramic

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